À quoi ressemblent un embryon de souris, la peau de serpent ou des réseaux de neurones grossis des centaines de fois ? Ces images spectaculaires et colorées issues du concours Olympus Image of the Year Award 2020 transforment le monde de l'infiniment petit en de véritables œuvres d'art.
[EN VIDÉO] Le meilleur des photos de la Terre depuis l’ISS en 2020 La Nasa nous propose de découvrir les plus belles photos prises en 2020 par les astronautes embarqués à bord de la Station spatiale internationale (ISS). De l’île de Maui aux Kerguelen en passant par la Corse, le Kenya, le Canada ou le Soudan. Quelques minutes pour s’évader. © Nasa Johnson
Pour la deuxième année, Olympus a organisé en 2020 son concours dédié à la photo scientifique sous microscope, l'Olympus Image of the Year Award 2020. « Non seulement nous avons reçu un nombre record de photos, mais leur qualité et leur créativité est exceptionnelle cette année », se félicite Satoshi Nakamura, le vice-président en charge du marketing de l'unité Sciences d'Olympus. Treize photos ont été récompensées, avec un gagnant principal et trois gagnants par zone géographique. Ils ont remporté du matériel photo Olympus.
Les images au microscope sont obtenues la plupart du temps via des techniques d'éclairage particulières, car de nombreuses formes de vie microscopiques sont transparentes et n'ont pas de couleur. On utilise pour cela des filtres polarisants, des superpositions d'images ou des colorants pour obtenir des contrastes faisant ressortir tous les détails.
Image de l’année : embryon de rat
Cet embryon de rat a été colorisé à l'aide de différents colorants comme l'alizarine, en rouge, qui montre le squelette. Il est ici photographié avec un microscope confocal à fluorescence qui permet d'obtenir une sorte de tomographie à l'échelle cellulaire.
Gagnant Amériques : cristaux d’acides aminés
Cet étonnant paysage de fractales psychédéliques représente des cristaux de glutamine et de bêta-alanine, deux acides aminés. La photo a été prise avec un microscope en lumière polarisée, couramment utilisé pour étudier les minéraux.
Gagnant Europe, Moyen-Orient et Afrique : peau de serpent
Ces écailles représentent les fibres de collagène et les cellules dermiques pigmentaires de la peau d'un embryon de serpent africain. La photographie résulte d'un assemblage de 10 tranches confocales qui donnent l'aspect en trois dimensions.
Gagnant Asie-Pacifique : écailles de papillon
Cette image rassemble les écailles des ailes de plus de 40 espèces de papillons, photographiées individuellement, puis finalement assemblées dans cette image. Elles témoignent de l'incroyable diversité de couleurs et de formes de ces insectes.
Mention honorable : étamine d'Arabidopsis arenosa
Cette image ne représente pas une méduse mais l'anthère d'Arabidopsis arenosa (partie terminale de l'étamine qui renferme le pollen). Cette dernière a été colorée de bleu aniline, et les différentes coupes confocales ont été assemblées en pile pour obtenir une intensité lumineuse maximale.
Mention honorable : oursin violet
On pourrait croire que cette image est issue d'un kaléidoscope. Il s'agit pourtant d'un véritable oursin juvénile clarifié et décalcifié, puis colorisé. On voit ainsi les muscles en cyan, le système nerveux en jaune et les noyaux d'ADN en bleu. L'oursin violet (Paracentrotus lividus), qui mesure environ 8 cm à l'âge adulte, est très commun en Méditerranée.
Mention honorable : cellule cancéreuse
Cette tâche montre les microfilaments de cellules épithéliales d'ostéosarcome colorés avec une protéine fluorescente. L'ostérosarcome est le plus fréquent des sarcomes osseux. Il se développe dans la grande majorité des cas sur les os longs des membres.
Mention honorable : glie de Pollock
Surnommée « glia de Pollock » pour sa ressemblance avec les peintures abstraites de l'artiste Jackson Pollock, cette photo montre la structure de la glie, l'ensemble des cellules de soutien du cerveau. Les astrocytes sont visibles en blanc, les oligodendrocytes en bleu et la microglie (cellules de Hortega) en rouge.
Mention honorable : cellule rénale en division
Cette photo représente une cellule rénale embryonnaire humaine en train de se diviser. La membrane cellulaire est colorée en vert, les mitochondries en rouge, tandis que le bleu montre les chromosomes qui se séparent pour donner naissance à deux nouvelles cellules filles.
Le monde au microscope : découvrez les plus belles microphotos scientifiques de l'année
Article de Céline Deluzarche publié le 12/042020
Sous l'objectif du microscope, les choses les plus banales se transforment en un univers totalement inconnu et chatoyant. De quoi explorer les tissus biologiques, étudier les structures cristallines de pierres précieuses ou identifier de nouvelles substances grâce à leurs propriétés optiques. Voyage dans l'infiniment petit des laboratoires, grâce au concours photos organisé par Olympus.
À l'instar de Nikon et son concours Nikon Small World (voir l'article ci-dessous), Olympus organise sa propre édition de concours de photos scientifiques prises au microscope nommé Olympus Image of the Year Award. Cette année, les gagnants sont répartis en trois zones géographiques (Amériques, Europe/Afrique/Moyen-Orient, et Asie/Pacifique). Des photos colorées par fluorescence qui apportent d'incroyables détails d'inflorescences, de solutions chimiques, d'ailes d'insectes ou de cellules neuronales. Les clichés sont jugés sur leur aspect artistique, leur intérêt scientifique et la technique de photographie en microscopie. Voici les gagnants et les meilleures photos.
Gagnant général : tranche de cerveau fluorescente
Cette photo montre une tranche d'hippocampe de souris capturé avec un microscope confocal à haute résolution. Des protéines fluorescentes ont été injectées dans le cerveau afin d'analyser le rôle de chaque aire cérébrale. En vert, les neurones excitateurs de l'hippocampe, qui expriment la protéine fluorescente verte marquée avec le Thy1. En rouge, la protéine associée à la masse grasse et à l'obésité (FTO) et en bleu, les noyaux des cellules.
Gagnant Amériques : l’intérieur d’un tardigrade
Le tardigrade est un animal de la famille des panarthropodes mesurant entre 50 micromètres et 1,2 millimètre. Connu pour ses incroyables capacités de résistance (pression extrême, aridité, radiations mortelles et même vide spatial), il fascine les scientifiques qui tentent d'en percer les secrets.
Gagnant Europe/Afrique/Moyen-Orient (EMEA) : tête de souris
Ces drôles d'yeux font partie de la tête d'une souris, éclairée à l'aide de multiples protéines fluorescentes marquant chacune les différentes parties de l'organisme. Cette technique permet d'observer des réactions in vivo, comme la vitesse de propagation d'un médicament dans l'organisme ou les réactions physiologiques des tissus à un stimulus.
Gagnant Asie/Pacifique : embryon de souris
Ce cliché représente un embryon de souris, reconstitué à l'aide de 950 microphotos assemblées les unes aux autres. Il fait apparaître un luxe de détails, avec les vaisseaux, les os et tous les organes visibles. La souris est l'animal de laboratoire le plus étudié : facile à manipuler, elle se reproduit très rapidement ce qui permet de travailler sur un grand nombre d'animaux aux caractéristiques similaires.
Sélectionné région Amériques : inflorescence d’Arabidopsis thaliana
Arabidopsis thaliana est un peu l'équivalent botanique de la souris en botanique : cette plante modèle est utilisée par les chercheurs pour toutes sortes de manipulations génétiques ou d'expériences. Cette photo montre le début d'inflorescence de la plante, avec des petits bourgeons éclairés en fluorescence.
Sélectionné région EMEA : élytre de coléoptère
Les élytres de ce coléoptère (Sternotomis pulchra) sont recouverts de cristaux photoniques, des motifs périodiques de taille nanométrique. Ces cristaux photoniques modifient la propagation et la longueur d'onde de la lumière, ce qui crée ces magnifiques structures semblables à des algues. Les propriétés optiques des ailes d'insecte intéressent de près les scientifiques qui tentent de mettre au point de nouveaux matériaux, par exemple des verres antireflet.
Sélectionné région Amériques : côte d’Opale
On jurerait voir une photo de côtes rocheuses vue par drone. Il s'agit pourtant d'une banale opale observée au microscope, dont la transparence verte imite à merveille l'eau turquoise de la mer. Dans les cristaux, les atomes sont configurés de manière ordonnée, ce qui permet de créer des nouveaux matériaux ou d'étudier la structure des planètes.
Sélectionné région Asie/Pacifique : moelle épinière de souris
La moelle épinière de souris, ici mise en évidence avec la protéine fluorescente GFP, est observée grâce à la méthode Clarity, qui permet de rendre les corps transparents. Les lipides, responsables de l'opacité, sont dissous et remplacés par un gel transparent pour éviter l'effondrement des tissus.
Sélectionné région Amériques : acides aminés
Cette photo montre les acides aminés L-glutamine et bêta-alanine, cristallisés dans une solution d'éthanol, grossis 50 fois et vus à travers un filtre polarisant. De quoi créer ce paysage psychédélique aux couleurs intenses.
Découvrez les plus belles microphotos de l'année
Article de Nathalie Mayer publié le 27/10/2019
Derrière le concours Nikon Small World, il y a un objectif clairement affiché par les organisateurs : montrer au monde à quel point art et science peuvent être proches. Et avec l'évolution des techniques d'imagerie et de microscopie, les clichés proposés sont de plus en plus créatifs. Ici, les lauréats 2019.
Le concours Nikon Small World récompense les plus belles microphotographies de l'année. Les lauréats de la 45e édition ont été annoncés ce lundi.
Une incroyable tortue à naître
Le premier prix revient à Teresa Zgoda, technicienne en microscopie, et à Teresa Kugler, chercheur au Campbell Hall (États-Unis), pour leur microphotographie d'un embryon de tortue. Pour aboutir à un tel résultat, elles ont fait appel à deux techniques classiques de la biologie : la microscopie en fluorescence et la stéréomicroscopie. Puis, elles ont compté sur leur talent, leur expertise, leur sens de la précision et beaucoup de patience pour assembler des centaines d'images avant d'obtenir celle qui a remporté le prix. La taille - plus de 2,5 centimètres de long - et l'épaisseur de l'embryon constituaient en effet un défi supplémentaire. Car elles ne permettaient d'imager dans le plan focal que de très petites parties de la tortue à la fois. D'autant qu'un grossissement de cinq fois a été choisi.
« Grâce aux techniques de microscopie, nous pouvons zoomer sur les plus infimes choses de la vie qui sinon passeraient inaperçues. Cela me permet de donner un sens à mes recherches », raconte Teresa Kugler. Teresa Zgoda commente quant à elle très humblement : « C'est profondément épanouissant d'avoir l'opportunité de partager ces images avec le public. »
Un animalcule dans ses moindres détails
Un animalcule, c'est un animal microscopique, généralement aquatique. Un protozoaire tellement petit qu'on ne peut le voir qu'au microscope. Et c'est la photographie de trois animalcules monocellulaires d'eau douce, des stentors, qui remporte cette année le deuxième prix Nikon Small World. Un cliché pris par un habitué du concours, le docteur Igor Siwanowicz, chercheur au Howard Hughes Medical Institute (États-Unis).
Grâce à la microscopie confocale, il est parvenu à capturer les détails des cils de ces protozoaires. De petits poils qu'ils utilisent pour se nourrir, mais aussi pour se déplacer. Et comme ces animalcules sont très véloces, il les a immobilisés en les exposant à des ions magnésium. De quoi capturer leur forme complète.
« La morphologie des invertébrés me fascine. Les restrictions évolutives habituelles ne semblent pas s'appliquer à ces types animaux, ce qui leur permet d'accéder à des formes incroyables », confie Igor Siwanowicz.
Un alligator en plein développement
La troisième place du concours Nikon Small World est attribuée à Daniel Smith Paredes, chercheur à l'université de Yale (États-Unis) pour sa microphotographie d'un embryon d'alligator américain âgé d'une vingtaine de jours. Une autre photo composée de milliers d'images assemblées pour un incroyable résultat.
Grâce à la technique de l'immunofluorescence employée ici, les chercheurs ont accès à des informations sur le développement et l'évolution de l'anatomie des vertébrés. Ainsi en blanc, on peut découvrir les nerfs de l'alligator et leur relation avec le développement des os, en jaune. Des couleurs obtenues grâce à des colorants différents.
Une daphnie enceinte
Si vous avez déjà avalé une gorgée de l'eau d’un lac, il y a de grandes chances pour que vous ayez aussi déjà avalé une daphnie. Ce minuscule crustacé mesure entre un et quatre millimètres seulement et vit dans les eaux douces stagnantes. La daphnie se nourrit d'algues et d'autres matières organiques en suspension à l'aide de ses pièces buccales en plumes.
Ici, petit clin d'œil à Marek Miś, photographe indépendant (Pologne) qui a récemment dévoilé son monde caché sur Futura. Avec cette daphnie enceinte, il décroche le 15e prix Nikon Small World 2019.
Le concours Small World récompense les plus belles photos en microscopie
Depuis 1977, le concours Small World, organisé par Nikon, récompense les plus belles photos réalisées en microscopie. Futura-Sciences vous propose de plonger dans l'univers microscopique et de découvrir les 20 plus belles photos de l'année 2011, choisies par le jury du concours.
Article de Bruno Scala paru le 31/10/2011
- En diaporama, les photos du concours Nikon Small World 2011
Le concours date de 1977 et en est donc à sa trentième édition. Lors de la première édition, c'est une photo de James Smith qui avait été récompensée. Elle représentait des cristaux de rutile et tridymit.
Mais le concours n'est pas réservé aux scientifiques. Frank Fox, par exemple, dont la photo a terminé à la troisième place du concours 2011, est un amateur... Donc, pas d'hésitation : à vos microscopes pour le concours 2012 !
La discrète arenaria de bertolinii Un drôle de cube, un dé d'un genre nouveau ? Un petit bonhomme tout penaud qui s'est échappé d'un jeu vidéo ? Rien de tout cela, il s'agit d'un grain de pollen sur l'anthère d'une Arenaria bertolinii, de la famille des Caryophyllacées, qui est une espèce endémique des massifs de la Sardaigne, de la Corse et du massif des Apennins. L'anthère étant la partie terminale de l'étamine qui est l'organe mâle de la fleur, c'est là que se niche le pollen. Difficile de se représenter cette petite plante tapissant les sols rocailleux, ou s'insérant dans les murs fissurés, elle fleurit en multiples petites fleurs blanches nervurées dont le calice s'ouvre, s'évasant sur de fines étamines et contrastant avec son feuillage vert profond.Grain de pollen sur l'anthère de l'Arenaria bertolinii. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
La poétique véronique petit-chêne Quel nom poétique ! Véronique fut d'ailleurs un prénom très populaire dans les années 1960, aujourd'hui, totalement abandonné. La véronique petit-chêne ou Fausse Germandrée est une petite plante vivace et tapissante aux fleurs bleues qui se rencontre dans les prés et les forêts claires aux abords des régions montagneuses. De la famille des Scrofulariaceae, la Veronica chamaedrys est appelée « petit-chêne » en raison de ses feuilles sinuées, c'est-à-dire dont les bords, découpés et arrondis, font penser aux feuilles du chêne. Ses fleurettes sont disposées en grappe, c'est une plante hermaphrodite avec une corolle à 4 pétales et 2 étamines qui entourent un minuscule pistil. Le fond de sa corolle est blanc, veiné de traits pour diriger les insectes pollinisateurs vers le nectar et les organes sexuels de la fleur, ce qui donnera naissance à un fruit en forme de petite capsule plate. L'artiste, ici, a microphotographié la partie supérieure de l'étamine, l'anthère, qui est sphérique. La véronique est d'une beauté éphémère, s'ouvrant le matin sur un bleu vif, rosissant au crépuscule et s'éteignant au lendemain soir.Anthère de la véronique petit-chêne. Veronica chamaedrys. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le pin voyageur Le pin, ou Pinus, est gymnosperme comme la plupart des conifères, il ne fleurit pas et ne donne pas de fruit. Monoïque, un même sujet possède à la fois des cônes mâles sur ses branches inférieures et des cônes femelles sur ses branches supérieures. Que la pomme de pin soit mâle ou femelle, chacune des écailles des cônes abrite les organes reproducteurs. C'est au printemps que les cônes mâles des pins libèrent leur pollen sous forme de poudre jaune. Le grain de pollen, équipé de deux petits sacs d'air qui lui assurent sa flottabilité dans l'air, est transporté par le vent, c'est un mode anémogame. Il cherchera ensuite à s'engouffrer entre les écailles des cônes femelles qui s'ouvrent et sécrètent une substance piégeant le pollen. Lorsque les écailles des cônes femelles sont fécondées, elles se referment sur la graine laquelle, arrivée à maturité au bout de 8 à 24 mois selon les espèces, sera libérée. Équipée d'une petite ailette, la petite graine prendra à son tour son envol. Vous ne regarderez plus les pommes de pin comme avant ! Un grain de pollen de pin sur les poils d'une vigne. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le pollen de kohlrauschie velutina Cela ressemble à une friandise acidulée mais ce n'est pas un bonbon. Voici un grain de pollen de Petrorhagia dubia (kohlrauschie) ou plus communément œillet douteux. Cette plante est une caryophyllacée, une famille qui compte quelque 80 genres et 2.000 espèces telles que le dianthus, la saponaire, la stellaire, le silène, le lychnis et le gypsophile. La plante est assez commune sous le climat méditerranéen et ses fleurs, aux pétales bien séparés, d'un joli rose vif à magenta, sont enveloppées dans une bractée, comme encapsulées.Kohlruaschia velutina. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Fleur d'orge en son champ Regardez de plus près : ici, avec un logiciel de traitement de photo, l'artiste a superposé deux réalités du monde, une étrange rencontre entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, l'orge dans son champ et l'orge en son cœur. Ce sont les étamines de la fleur de l'orge que Rob Kesseler a capturé au microscope électronique à balayage, en la replaçant dans son contexte. L'orge est une plante dite autogame car elle s'autoféconde, la dispersion de son pollen est très faible, la fleur ne s'ouvrant pas ou peu.Chaque épillet comprend les organes mâles et femelles, dont les étamines, ici représentées. L'orge (Hordium) est une céréale de la famille des Poaceae, plante rustique qui s'enracine à plus d'un mètre de profondeur, et résistante aux sécheresses estivales. C'est l'une des plus anciennes céréales domestiquées depuis 15.000 ans ; elle se reconnaît avec ses épis terminés par de longues barbes, à la différence du blé. La France est le deuxième producteur européen d’orge et le premier pour l'orge brassicole, cette céréale se cultive dans le quart nord-est du pays.Étamine d'une fleur d'orge dans son champ d'orge fraîche. Barley on Barley. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le poireau sauvage du potager Toute ressemblance avec un poireau n'est que pure fiction... Et pourtant, pas tant que cela, il s'agit bien du pollen d'un poireau sauvage ou Allium ampeloprasum, ou encore poireau perpétuel, lequel se confond avec le poireau des vignes dont il est très proche. Il est l'ancêtre de notre actuel poireau classique présent sur les étals des marchés, l'Allium porrum. L'espèce appartient au genre Allium comprenant l'ail, l'oignon et le poireau, et à la famille des Amaryllidacées. Cette plante offre une belle inflorescence, toute ronde comme un ballon, dressée sur une hampe florale sphérique, composée d'une multitude de fleurs en clochette dont les étamines dépassent d'une corolle striée de pourpre. Du bulbe jusqu'aux feuilles, ce poireau se consomme cuisiné ou cru. Allium ampeloprassum. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Sophistiquée, la luzerne arborescente Un bijou ? un objet décoratif ? une merveille de la nature, cela ne fait pas l'ombre d'un doute et qui n'est autre qu'une graine de luzerne arborescente (Medicago arborea), un petit buisson méditerranéen de la famille des Fabacées. La luzerne arborescente pousse spontanément en abondance sur le bord des rivages, des falaises. Elle se plaît tellement que, en France, cette plante est considérée comme invasive, menaçant la flore de la garrigue du littoral méditerranéen. Elle a été autrefois cultivée comme plante fourragère, destinée à l'alimentation du bétail. Entomophile, sa pollinisation est faite par les insectes. S'épanouissant du printemps à la fin de l'été ; les multiples grappes de petites fleurs d'un jaune éclatant précèdent les fruits en forme de gousses spiralées,Graine de luzerne arborescente. Medicago arborea. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le raffinement de la scabieuse de Crète La finesse et la grâce qui se dégagent de cette photo fait immanquablement penser à une frêle danseuse dans son tutu de taffetas rose... Tant de raffinement dans cette composition naturelle nous éloigne pourtant des plates-bandes de nos jardins dont elle est une familière. Elle, c'est la Scabiosa cretica (famille des Caprifoliacées comme le chèvrefeuille ou le weigelia) un petit arbrisseau au port arrondi qui fleurit en touffes décoratives, bleu lavande, suivies de grosses fructifications décoratives persistantes. La scabieuse en fleurs forme comme un tapis de petits coussins dont les étamines saillantes émergent, telles des aiguilles de couture, ce qui fait le bonheur en particulier des papillons, ses insectes pollinisateurs. Au Moyen Âge, elle était utilisée pour soigner la gale et la lèpre.Graine de scabieuse de Crète. Scabiosa cretica. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le gros-minet des dunes de sable Voici un Gros-minet ou Queue-de-lièvre. Derrière ce curieux nom, qui ressemble plus à un sobriquet, se cache le lagure ovale, une plante herbacée de la famille des Poacées. Cette graminée souple pousse spontanément en touffe sur les pourtours méditerranéen et atlantique, et en Europe méridionale. Ayant entre autre fonction naturelle celle de fixer les dunes de sable, le lagure ovale se rencontre le long des chemins sableux bordant un littoral. D'un blanc crème, ses grosses panicules ovales, duveteuses et légères sont un appel à la caresse ; la plante est très appréciée pour ses inflorescences à l'aspect soyeux et décoratif, et souvent utilisée pour la confection de bouquets de fleurs séchées. Les anthères séchées du lagure ovale. Lagurus ovatus. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
L'astucieuse sauge Bien mystérieux, ce cocon violet qui semble si moelleux et si confortable qu'on se laisserait bien s'y lover. C'est en réalité un grain de pollen de sauge et, comme la plupart des grains de pollen, il contient deux ou trois cellules et deux noyaux. De la famille des Lamiacées, le genre Salvia est innombrable, quelque 900 espèces environ, annuelles ou vivaces, arbustives. Certaines propriétés médicinales sont attribuées, depuis l'Antiquité, à la sauge officinale et à la sauge sclarée mais plus généralement, cette plante aromatique est largement employée en décoctions et infusions, également pour parfumer les plats.Chaque plante, au fil de l'évolution du vivant, a élaboré son stratagème pour attirer les insectes pollinisateurs et assurer sa pérennité. Ainsi, la sauge a placé son nectar au fond de sa corolle afin que les insectes qui, en se frayant un passage, se frottent aux étamines et soient recouverts de pollen. Puis, repartent butiner ailleurs... Astucieux !Pollen de sauge. Salvia. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le plantain moyen mais utile Il pousse comme de la mauvaise herbe à laquelle il est apparenté, le plantain moyen, ou plantain cendré, est une petite herbe très commune, de la famille des Plantaginacées, dont la tige se garnit à la floraison d'un épi de petites fleurs blanches discrètes d'où s'échappe une multitude d'étamines lilas avec les fragiles anthères en suspension. Originaire de l'Eurasie, elle pousse dans les prairies humides, les champs, les abords des routes. Hermaphrodite, le plantain moyen est pollinisé par l'action du vent (anémogamie) et par les insectes (entomophilie), notamment les abeilles. Mauvaise herbe ou pas, il ne faut donc pas l'arracher de son jardin, de plus ses jeunes feuilles sont comestibles, et étaient déjà consommées durant l'Antiquité romaine.Pollen sur l'anthère d'un Plantain moyen. Plantago media. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
La lubrique orchidée sauvage Les scientifiques en sont arrivés à se demander si, au lieu de parler d'évolution, il ne faudrait pas plutôt évoquer une co-évolution, une influence réciproque entre plantes et pollinisateurs, qu'il soit insecte ou oiseau. En effet, il semblerait qu'à chaque fleur corresponde la petite bête qui disséminera son pollen. Par des couleurs ou des formes, des parfums ou des « guides du nectar », les fleurs font tout ce qui est en leur pouvoir pour attirer l'insecte (ou l'oiseau) qui va assurer la survie de leur espèce, en échange de quoi, l'insecte ou l'oiseau se nourrit du nectar produit par la fleur.Certaines plantes utilisent ainsi le mimétisme et même des leurres sexuels, comme l'orchidée terrestre, ou sauvage, l'Ophrys, dont l'un des pétales (le labelle) imite l'abdomen de la femelle de l'insecte pollinisateur, tout en libérant des pseudo-phéromones, ce qui incite l'insecte mâle, et le faux-bourdon, à avoir un comportement de pseudocopulation. Plongeant tête la première (pollinisation céphalique) au cœur, l'insecte en ressort tout collé de pollinies. Si sa stratégie ne fonctionne pas, l'orchidée Ophrys, a la possibilité de s'autoféconder, ce qui est un moindre mal mais n'est pas forcément bon pour le brassage génétique. Graine d'orchidée terrestre. Ophrys ferrum equinum. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
L'architectural acacia Serait-ce la nouvelle version d'un casse-tête, une sorte de Rubik's Cube monochrome ? C'est tout simplement la structure, d'un graphisme étonnant et rigoureusement symétrique, d'un pollen d'acacia. De la famille des Fabaceae, et parmi les 1.500 espèces, se comptent entre autres le mimosa d'hiver sous nos latitudes, mais aussi l'espèce Acacia senegal, dans les régions semi-arides, qui produit la vraie gomme arabique et abrite de nombreux oiseaux, ou d'autres encore, comme l'Acacia drepanolobium qui vit en symbiose avec certaines espèces de fourmis. L'acacia est souvent confondu avec le Robinia pseudoacacia. Pollen d'acacia. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
La piquante santoline petit-cyprès Ce pompon aux pics acérés semble équipé pour affronter l'adversité. Son étrange ressemblance avec la coque d'un marron, le fruit du marronnier d'Inde qui orne nos parcs publics, s'arrête là. Ce n'est qu'un petit grain de pollen de santoline petit-cyprès qui pousse sous le climat méditerranéen. Les fleurs en forme de boule de la Santolina chamaecyparissus sont très appréciées des abeilles. Ce petit arbrisseau forme une touffe compacte et bien arrondie au feuillage duveteux et gris mais aux fleurs toutes rondes d'un jaune éclatant. Dégageant une forte odeur de camphre en froissant les feuilles, les rameaux de santoline, placés dans les armoires, auraient la vertu d'être antimites. La santoline aurait des propriétés médicinales, vermifuges, entre autres.Santolina chamaecyparissus. © Rob Kesseler. Tous droits réservés