Pour beaucoup, je suis un peu devenue celle qui a toujours une histoire à raconter. Pourtant, cette fois, c'est tout autre chose. Car il s'agit de me pencher sur mon histoire. Un exercice bien plus difficile pour moi. Mais j'aime les défis alors...

C'est par une nuit glaciale de l'hiverhiver lorrain que j'ai vu le jour. Parce que oui, à cette époque désormais presque oubliée, les nuits d'hiver étaient encore glaciales. La crise climatique n'était pas encore au centre de nos préoccupations. Encore moins de celles de la petite Nathalie que j'étais alors. Une enfant calme et posée. Sage. Trop sage ? En tout cas, avec une attirance marquée pour les histoires. Avant celles de l'unique Stephen King - mais ça, justement, c'est une autre histoire... -, d'abord, les contes que me lisait ma grand-mère. Sans jamais se lasser. Une leçon de patience que je n'ai pas oubliée.

La curiosité pour le monde

La curiosité, c'est mon grand-père qui me l'a transmise. L'envie de comprendre comment tourne le monde. Plus particulièrement encore, l'envie d'aller... toucher les étoilesétoiles. De partir à la rencontre de ce mystérieux « porteur de fagot » que je n'ai jamais pu voir sur la LuneLune que dans ses yeuxyeux de mineur de fond.

Voilà donc comment j'ai rencontré la science. Par le petit bout d'une lorgnette astronomique. À une époque où les exoplanètesexoplanètes n'étaient encore que de l'ordre de la spéculation. « Bonne élève », j'ai évidemment suivi un cursus scientifique. Jusqu'à une maîtrise de physiquephysique qui date presque d'un autre temps, maintenant. Avec toujours à l'esprit, l'envie d'en apprendre plus sur notre universunivers. Mais il me manquait quelque chose. Une part de rêve, je crois.

Alors, à l'heure de faire finalement un choix de carrière, je me suis décidée pour un véritable choix de vie. « Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » Ces paroles de ConfuciusConfucius sont devenues mon moteur. Et je me suis orientée vers un DESS Communication scientifique et technique. Avec, dans un coin de ma tête - et sans doute surtout de mon cœur -, le souvenir de ces histoires racontées par ma grand-mère. L'ambition désormais, de moi aussi, raconter des histoires. Des histoires de sciences qui émerveilleraient petits et grands.

Des histoires d’étoiles à la Terre

Et me voilà vingt ans plus tard, riche de nombreuses expériences aussi bien dans le journalisme que dans la communication scientifique (Éditions Atlas, Cap Sciences, Technologies Internationales, Chercheurs d'Aquitaine, CEA, Total, Engie, Energy Observer, etc.). Des expériences qui peu à peu m'ont fait basculer vers d'autres intérêts.

Bien sûr, vous me verrez toujours apparaître dans la rubrique « Science » de Futura. À raconter avec cœur des histoires de particules, de forces et d'interactions. De réactions. D'étoiles et de galaxiesgalaxies, de trous noirstrous noirs et de nébuleusesnébuleuses. De planètes aussi. Mais avec aujourd'hui, une véritable passion pour la nôtre. Notre planète Terre. Ce point bleu perdu dans l'immensité de l'Univers. Bleu... et vert aussi, un peu.

Mais si nous laissons un instant de côté l'aspect poétique de la chose, je devrais vous avouer que ce qui m'enthousiasme vraiment, c'est de réussir à montrer, au sein de la rubrique « Planète » de Futura, la complexité des enjeux d'aujourd'hui. Ceux qui animent notre système énergétique, par exemple. Énergies fossilesÉnergies fossiles, nucléaire, énergies renouvelablesénergies renouvelables. Raconter comment les intérêts s'entremêlent. Se heurtent parfois. Raconter surtout comment, là où le dogmatisme fait reculer, la science, au contraire, peut venir éclairer les choses. Sans pour autant oublier qu'elle ne résoudra pas, seule, la crise climatique dans laquelle nous nous sommes plongés.