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    Bacillus anthracisBacillus anthracis, la bactériebactérie du charboncharbon, est aéroanaérobie. La spore peut survivre dans la terre jusqu'à une centaine d'années. Sa persistance est plus grande avec un pH basique, et explique les « champs maudits », des terres qui portent encore le bacillebacille même après une longue période.

    Un neutrophile (en jaune) phagocytant des bacilles du charbon (en orange). © Volker Brinkmann, CC BY-SA 3.0

    Un neutrophile (en jaune) phagocytant des bacilles du charbon (en orange). © Volker Brinkmann, CC BY-SA 3.0

    Pouvoir pathogène

    Bacillus anthracis est responsable du charbon, ou fièvre charbonneuse, aussi appelée anthraxanthrax, maladie mondialement répandue ─ entre 100.000 et 200.000 par an ─ atteignant de nombreuses espècesespèces animales et transmissible à l'Homme. En France, la maladie oblige à déclaration, et l'application de mesures sanitaires appropriées est obligatoire (décret n° 65-697 du 16 août 1965).

    La sporulationsporulation a lieu pour une température de 15 à 42 °C dans une atmosphèreatmosphère humide et en présence d'oxygène. Ce dernier élément interdit donc l'autopsieautopsie des animaux morts de charbon. À des températures et durées variables, les spores sont détruites avec la chaleur, le formol et l'eau oxygénéeeau oxygénée.

    Structure du<em> Bacillus anthracis</em>. L’anthrax qu’elle provoque affecte jusqu’à 200.000 personnes par an dans le monde. © GNU 1.2, cc by sa 3.0

    Structure du Bacillus anthracis. L’anthrax qu’elle provoque affecte jusqu’à 200.000 personnes par an dans le monde. © GNU 1.2, cc by sa 3.0

    Le charbon a permis à Louis PasteurLouis Pasteur de confirmer le rôle des germesgermes dans les maladies et de populariser le concept de la vaccination. Des risques accrus sont liés à l'abandon de la vaccinationvaccination animale ou à la réintroduction de rapacesrapaces comme les vautours (insensibles à la maladie, mais capables de la répandre), mais également à des enfouissements ou des abattages clandestins. Selon la contamination, le charbon est ingéré, inhalé ou inoculé. Le charbon est une maladie redoutable et d'évolution rapide.

    La transmission par des insectesinsectes hématophages existe aussi. Les herbivoresherbivores sont les plus sensibles et la mort intervient entre un et six jours. Les lésions sont caractéristiques : 

    • sang noir, épais et incoagulable ;
    • splénomégaliesplénomégalie ;
    • hémorragies internes ;
    • tumeurtumeur charbonneuse interne ou externe.

    Bacillus anthracis et acide glutamique

    De plus, le cadavre se décompose vite et donc la présence d'oxygène favorise la dispersion de la maladie. Chez l'Homme, le charbon est une maladie professionnelle, par exemple chez les éleveurs. C'est aussi une maladie due à une consommation de viande mal cuite d'animaux contaminés dans les pays pauvres. Le charbon humain se présente sous trois formes : cutanée, d'inhalationinhalation et d'ingestioningestion.

    Le pouvoir pathogènepathogène de Bacillus anthracis repose sur la présence d'un polymère d'acideacide D-glutamique qui s'oppose à la phagocytosephagocytose et sur la synthèse d'une toxinetoxine. L'acide glutamiqueacide glutamique n'est pas seulement un acide aminéacide aminé utilisé dans la synthèse des protéinesprotéines : c'est aussi un neurotransmetteurneurotransmetteur du système nerveux centralsystème nerveux central et un précurseur du GABAGABA.

    Pour aller plus loin : Dictionnaire de bactériologie vétérinaire de Jean Euzéby.