Le premier vol habité du Starliner de Boeing subira un nouveau retard en raison de problèmes partiellement résolus avec les suspentes des parachutes et le ruban adhésif, nécessitant des tests supplémentaires. Il a été remis à mars 2024. Ce report suscite des doutes quant à la réalisation des six missions à destination de la Station spatiale internationale prévues pour la Nasa par Boeing. Pendant ce temps, SpaceX continue d'enregistrer des succès, ayant déjà accompli six missions pour la Nasa et obtenu huit nouvelles missions, portant le total à 14 d'ici 2030.


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    Ceux qui anticipaient le décollage du Starliner de Boeing cet automneautomne, voire d'ici la fin de l'année, devront à nouveau faire preuve de patience, tout comme nous. Lors d'une conférence de presse tenue le 7 août, les responsables de Boeing et de la Nasa ont annoncé des avancées dans la résolutionrésolution des problèmes mentionnés précédemment (voir notre article ci-dessous), mais l'équipe du projet a besoin de temps supplémentaire. Il faudra encore plusieurs mois avant de pouvoir déclarer que le véhicule spatial est prêt pour le vol.

    Des difficultés persistantes

    Les ingénieurs de la capsule sont toujours confrontés aux défis les « liaisons souples » des suspentes reliant les trois parachutesparachutes principaux à la capsule qui se sont révélés moins résistants que prévu, empêchant ainsi l'ensemble du système de parachute d'atteindre le niveau de sécurité requis pour les vols avec équipage. Des solutions ont néanmoins été trouvées et un test de chute libre est prévu pour la fin du mois de novembre. En ce qui concerne le ruban adhésif inflammable utilisé pour protéger et attacher entre eux les câbles électriques logés à l'intérieur de la capsule, les ingénieurs et les techniciens ont réussi à retirer environ 85 % du ruban défectueux dans la partie supérieure du véhicule spatial. Cependant, le retrait du ruban adhésif dans la partie inférieure s'avère difficile ou pourrait causer des dommages s'il était retiré. Boeing a mis au point des barrières de protection et des revêtements, ou a enveloppé le ruban avec un ruban adhésif conforme, pour réduire le risque d'inflammabilité.

    En termes concrets, Boeing se voit contraint de reporter le premier vol commercial avec équipage au plus tôt à mars 2024. Pour être précis, il ne s'agit pas d'une date de lancement, mais d'une date à laquelle le Starliner devrait être prêt pour un lancement. Il est important de noter que le trafic à destination de la Station spatialeStation spatiale est plutôt dense. Entre les vols habités, les missions de ravitaillement et les vols touristiques, les possibilités d'amarrage, et donc les créneaux de lancement, sont limités, ce qui rend difficile de fixer une date de lancement pour un véhicule en développement depuis 2014.

    Boeing aura-t-il le temps de réaliser ses six missions pour la Nasa ?

    Avec ces reports qui s'accumulent, Boeing pourrait tout simplement se retrouver à court de temps pour honorer son contrat avec la Nasa ! Ce contrat prévoit six vols habitésvols habités aller-retour vers la Station spatiale, à un rythme d'un vol par an. Cependant, il ne faut pas être un génie en mathématiques pour comprendre que les six vols du Starliner seront difficiles à insérer entre la désorbitation prévue de la Station spatiale internationale en janvier 2031 et la mise en service du Starliner qui pourrait intervenir vers la fin 2024, voire le début de l'année 2025.

    Il est intéressant de noter que tandis que Boeing s'interroge s'il aura le temps de réaliser les six missions commandées par la Nasa, en échange d'un chèque de 4,6 milliards d'euros, SpaceXSpaceX accumule les succès. Après déjà six missions pour la Nasa à son actif (la sixième est en cours), et une septième en préparation, SpaceX a prolongé son contrat de lancement avec la Nasa en obtenant huit nouvelles missions. Cela porteporte à 14 le nombre de vols que le Crew Dragon effectuera pour le compte de la Nasa d'ici 2030.


    Encore un report de Starliner ! Boeing est-il encore capable de construire des véhicules spatiaux ?

    Article de Remy Decourt publié le 08/06/2023

    Boeing sait-il encore construire des véhicules spatiaux ? Cette question peut paraître provocante mais, à la lecture des faits qui sont reprochés aux équipes de Boeing, on peut légitiment se la poser. En attendant, le premier vol habité du Starliner n'est pas envisagé avant cet automne.

    C'est une annonce stupéfiante ! La Nasa et Boeing ont annoncé un nouveau report du Starliner. En cause, de nouveaux problèmes techniques. Cette fois-ci, ils concernent le système des parachutes et l'utilisation de rubans adhésifs inflammables pour protéger et attacher entre eux les câbles électriques logés à l'intérieur de la capsule.

    Mark Nappi, vice-président de Boeing et directeur du programme du Starliner, a beau jeu de préciser que la «  sécurité est toujours [la] priorité absolue », mais cette histoire de ruban adhésif inflammable est tout simplement incroyable ! Dans l'industrie spatiale, qui répond à des normes très strictes, l'idée d'utiliser du matériel inflammable est totalement inimaginable ; et de surcroît, entourant des câbles électriques, lesquels sont inaccessibles aux astronautes à bord de la capsule.

    Concernant le système des parachutes, on peut s'étonner que, depuis l'échec partiel du premier vol de décembre 2019, ce système ne soit toujours pas certifié. Lors d'une dernière revue, les équipes de Boeing et de la Nasa ont remarqué que les « liaisons souples » des suspentes reliant les trois parachutes principaux à la capsule n'étaient pas aussi robustes que prévu. En effet, dans un souci de marge de sécurité, Boeing et la Nasa ont souhaité que ces liaisons en tissu (8 sur chaque parachute principal pour un total de 24), soient certifiées avec un facteur de sécurité de deux. Cela signifie qu'elles doivent être capables de supporter deux fois les charges prévues qu'elles pourraient rencontrer lors d'une mission normale.

    Bien que cela n'ait pas posé de problème lors des deux vols d'essais inhabités du Starliner, en 2019 et 2022, ces liaisons souples pourraient se rompre si elles subissaient des charges plus importantes, comme dans le cas où l'un des trois parachutes principaux du véhicule spatial ne se déploierait pas complètement. Or, le Starliner est censé pouvoir atterrir en toute sécurité avec des astronautes avec deux de ses trois parachutes principaux ouverts.

    Le Starliner de Boeing amarré au module Harmony de la Station spatiale (21 mai 2022) lors de son deuxième vol d’essai inhabité. © Nasa
    Le Starliner de Boeing amarré au module Harmony de la Station spatiale (21 mai 2022) lors de son deuxième vol d’essai inhabité. © Nasa

    Un report de plusieurs mois

    Sans surprise, la découverte de ces problèmes a contraint la Nasa et Boeing a reporté de plusieurs mois le vol qui était prévu le 21 juillet. Le Starliner était quasiment prêt à débuter sa campagne et son équipage -- les astronautes de la Nasa Butch Wilmore et Suni Williams -- en était aux dernières étapes de son entraînement en vue de cette première mission habitée du Starliner. Appelée Crew Flight Test, cette mission à destination de la Station spatiale internationale devait durer une semaine et qualifier ce système de transport (lanceur et capsule).

    Ni la Nasa, ni Boeing se sont hasardés à avancer une date de lancement qui n'est guère envisageable avant cet automne, après les vols de rotation des équipages de la station spatiale qui auront lieu en août et en septembre à bord des véhicules Crew Dragon de SpaceX et SoyouzSoyouz de la Russie.

    Pour remplacer ou renforcer ces liaisons souples, les équipes de Boeing devront extraire les parachutes du Starliner, ce qui nécessitera de retirer le bouclier thermique avant, et accéder à la soute avant de la capsule. Quant au ruban adhésif, souhaitons bon courage aux techniciens qui vont soit le remplacer soit le recouvrir d'un matériaumatériau conforme aux normes appliquées aux vols spatiaux. Comme les câbles électriques ne sont évidemment pas apparents, il sera nécessaire pour y accéder de retirer les parois intérieures de la capsule et les couvertures thermiques. Plusieurs dizaines de mètres de câbles sont à vérifier.

    Alors que les équipes de Boeing et de la Nasa préparaient le Starliner pour son premier vol habité, de nouveaux soucis techniques, et non des moindres, contraignent à un énième report. © Nasa, Boeing
    Alors que les équipes de Boeing et de la Nasa préparaient le Starliner pour son premier vol habité, de nouveaux soucis techniques, et non des moindres, contraignent à un énième report. © Nasa, Boeing

    Le Crew Dragon de SpaceX à 10 vols habités au compteur

    Pour rappel, comme SpaceX, Boeing a obtenu en 2014 un contrat de 4,2 milliards de dollars (2,6 Md pour SpaceX) pour la fourniture d'un service commercial de transport d’astronautes à destination de la Station spatiale internationale. Ce contrat prévoit le développement du système de transport, sa démonstration en vol et la réalisation de six vols commerciaux de rotation d'équipage de longue duréedurée à destination de la station spatiale.

    Aujourd'hui, seul le véhicule de SpaceX est en service et réalise les rotations d'équipage à bord de la Station spatiale. Le Crew Dragon a déjà réalisé 10 vols habités, dont sept pour la Nasa et trois missions commerciales entièrement privées (2 pour Axiom Space et la mission Inspiration4)). La Nasa a prolongé le contrat de SpaceX et lui a octroyé huit nouvelles missions, portant à 14 le nombre de vols que le Crew Dragon réalisera pour le compte de la Nasa jusqu'en 2030.

    Malgré ces retards, la Nasa maintient un « engagement inébranlable » envers le programme Starliner, a déclaré Steve Stich, responsable du programme transport spatial commercial de la Nasa.


    Pourquoi la Nasa reporte (encore) le premier vol habité du vaisseau Starliner ?

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 20/02/2023

    Il y a un peu plus d'un mois, nous étions optimistes et pensions que Boeing était enfin prêt pour la première mission habitée du Starliner. Peine perdue, on apprend que la Nasa et Boeing ont convenu d'un nouveau report en raison de nécessaires délais supplémentaires pour certifier le système de parachutes. Le vol est maintenant prévu le 21 juillet......

    Alors que l'on s'attendait à ce que Boeing réalise enfin le premier vol habité du Starliner à destination de la Station spatiale internationale, voilà que l'on apprend que la Nasa et Boeing ont décidé de reporter la mission. Prévu en avril, ce vol de test habité, qui doit qualifier le système de lancement Starliner, a donc été reporté au  plus tôt le 21 juillet.

    Pour justifier cet énième report, la Nasa et Boeing expliquent qu'il faut plus de temps pour certifier le système de parachutes conçu pour ramener les astronautes et le vaisseau spatial sur Terre en toute sécurité, et qu'un essai au sol des parachutes serait effectué en mai.

    Nous avons délibéré et décidé que la meilleure tentative de lancement n’aurait pas lieu le 21 juillet pour ce vol d’essai habité

    « Nous avons délibéré et décidé que la meilleure tentative de lancement n'aurait pas lieu le 21 juillet pour ce vol d'essai habité », a déclaré Steve Stich, responsable du programme d'équipage commercial de la Nasa. « Nous sommes assez confiants quant à cette date », a ajouté Mark Nappi, responsable du programme Starliner chez Boeing.

    Le Starliner de Boeing amarré au module Harmony de la Station spatiale (21 mai 2022) lors de son deuxième vol d’essai inhabité. © Nasa
    Le Starliner de Boeing amarré au module Harmony de la Station spatiale (21 mai 2022). © Nasa

    Troisième vol du Starliner

    Il s'agira du troisième vol d'essai orbital du Starliner, après les deux précédents vols sans équipage réalisés en décembre 2019 et en mai 2022. Le premier de ces vols, baptisé OFT-1, n'a pas réussi à atteindre la Station spatiale internationale comme prévu et l'enquête, qui a suivi, a révélé divers problèmes sur la capsule. Le deuxième vol orbital OFT-2 a été plus réussi avec seulement un petit souci avec le processus d'amarrage avec l'ISS.

    Cette mission, baptisée Crew Flight Test (CFT), constitue le test final avant que le Starliner ne puisse être utilisé régulièrement pour transporter des équipages de la Terre vers la Station spatiale internationale (ISS) et inversement. Le lancement aura lieu depuis le complexe de lancement 41 de Cap CanaveralCap Canaveral en Floride, à l'aide d'une fuséefusée Atlas VAtlas V de United Launch Alliance. Un équipage de deux astronautes de la Nasa prendra part à ce vol, il s'agit de Barry « Butch » Wilmore et de Sunita Williams. La mission est prévue pour durer huit jours. 

    Il s'agira du troisième vol d'essai orbital du Starliner, après les deux précédents vols sans équipage réalisés en décembre 2019 et en mai 2022. Le premier de ces vols, baptisé OFT-1, n'a pas réussi à atteindre la Station spatiale internationale comme prévu et l'enquête qui a suivi a révélé divers problèmes sur la capsule. Le deuxième vol orbital OFT-2 a été plus réussi avec seulement un petit souci avec le processus d'amarrage avec l'ISS.


    Starliner : tous les voyants sont au vert pour le premier vol habité vers la Station spatiale

    Article de Rémy Decourt publié le 20/02/2023

    Le programme Starliner retrouve des couleurscouleurs. Tous les voyants passent progressivement au vert, de sorte que la Nasa et Boeing ont annoncé que le premier vol habité du Starliner de Boeing à destination de la Station spatiale internationale aurait lieu en avril.

    Le premier vol habité du Starliner de Boeing se prépare. Lors d'une conférence de presse commune, la Nasa et Boeing ont annoncé que ce vol aurait lieu au cours de la seconde quinzaine du mois d'avril et qu'environ 80 % du travail de préparation avait déjà été effectué. Le programme Starliner qui a connu un processus de développement et d'essai difficile, et ce n'est pas peu de le dire, devrait donc devenir le deuxième véhicule de transport d'équipage privé des États-Unis.

    Cette mission, baptisée Crew Flight Test (CFT), constitue le test final avant que le Starliner puisse être utilisé régulièrement pour transporter des équipages de la Terre vers la Station spatiale internationale (ISS) et inversement. Le lancement aura lieu depuis le complexe de lancement 41 de Cap Canaveral en Floride, à l'aide d'une fusée Atlas V de United Launch Alliance. Un équipage de deux astronautes de la Nasa prendra part à ce vol, il s'agit de Barry « Butch » Wilmore et Sunita Williams. La mission est prévue pour durer huit jours.

    Le Starliner et son module de service dans les installations de Boeing du Centre spatial Kennedy de la Nasa. © John Grant, Boeing
    Le Starliner et son module de service dans les installations de Boeing du Centre spatial Kennedy de la Nasa. © John Grant, Boeing

    Troisième vol du Starliner

    Il s'agira du troisième vol d'essai orbital du Starliner, après les deux précédents vols sans équipage réalisés en décembre 2019 et en mai 2022. Le premier de ces vols, baptisé OFT-1, n'a pas réussi à atteindre la Station spatiale internationale comme prévu et l'enquête qui a suivi a révélé divers problèmes sur la capsule. Le deuxième vol orbital OFT-2 a été plus réussi avec seulement un petit souci avec le processus d'amarrage avec l'ISS.

    En ce qui concerne les difficultés rencontrées lors du précédent vol du Starliner, la Nasa et Boeing ont corrigé les défauts en question. L'un des problèmes concernait l'arrêt prématuré de deux des propulseurspropulseurs de manœuvre orbitaleorbitale et de contrôle d'assiette (Omac) du Starliner. Le véhicule a également connu des problèmes avec les petits propulseurs du système RCSRCS qui permet le contrôle d'attitude et des manœuvres d'alignement d'attitude extrêmement précises ainsi que des lectures de pressionpression anormalement élevées dans son système de contrôle thermique. Enfin, le capteurcapteur électro-optique VestaVesta (Vision-based Electro-optical Sensor Tracking Assembly), qui permet au Starliner d'identifier la Station afin de s'amarrer au bon port sur le module Harmony, ne s'est pas comporté exactement comme prévu bien qu'il ait rempli son objectif.


    Starliner : le vol habité du véhicule de Boeing reporté à février 2023

    Article de Rémy Decourt publié le 30/08/2022

    Initialement prévu dans le courant du mois de décembre 2022, le premier vol habité du Starliner de Boeing à destination de la Station spatiale internationale a été reporté de plusieurs semaines. Il est maintenant prévu en février 2023.

    Actualité chargée pour Boeing. En parallèle à la préparation de la mission Artemis 1, dont il a développé et construit le lanceur SL, Boeing prépare également le premier vol habité de son véhicule Starliner. Initialement prévu dans le courant du mois de décembre, ce vol à destination de l'ISS, avec les astronautes de la Nasa Suni Williams et Butch Wilmore à bord, est aujourd'hui prévu en février 2023. La Nasa et Boeing ont pour objectif de certifier le système de lancement Starliner lors de cette mission et le déclarer opérationnel afin qu'il débute ses missions commerciales dès l'automne 2023.

    Un report de plusieurs semaines qui s'explique par le travail restant à faire pour corriger les « défauts mineurs » rencontrés et identifiés lors du vol de la capsule en mai 2022. Pour rappel, si lors de ce vol d'essai de six jours (OTF-2, Orbital Flight Test 2), le Starliner avait montré qu'il pourrait se rendre sur l'ISS et en revenir en toute sécurité, la mission ne s'était pas parfaitement déroulée. Plusieurs « problèmes jugés mineurs » ont été rencontrés et identifiés, principalement au niveau du système propulsion.

    La résolution des problèmes mineurs plus longue que prévu

    L'un de ces problèmes concernait l'arrêt prématuré de deux des propulseurs de manœuvre orbitale et de contrôle d'assiette (Omac) du Starliner.  Le véhicule a également connu des problèmes avec les petits propulseurs du système RCS qui permet le contrôle d'attitude et des manœuvres d'alignement d'attitude extrêmement précises ainsi que des lectures de pression anormalement élevées dans son système de contrôle thermique. Enfin, le capteur électro-optique Vesta (Vision-based Electro-optical Sensor Tracking Assembly) qui permet au Starliner d'identifier la Station afin de s'amarrer au bon port sur le module Harmony ne s'est pas comporté exactement comme prévu bien qu'il ait rempli son objectif.

    Le trafic à destination de la Station spatiale internationale pourrait compliquer la tâche de la Nasa qui planifie les rotations des équipes et l'acheminementacheminement du fret à bord de cargos spatiaux. Le manifeste de la Station prévoit début mars une rotation d'équipage avec un véhicule russe Soyouz, suivi de la rotation de l'équipage Crew-5 avec Crew-6 avec le Crew Dragon de SpaceX. Le planning prévoit également trois missions cargos (Dragon, Cygnus et Progress) ainsi que la deuxième mission privée avec équipage, commercialisée et organisée par Axiom Space.


    Starliner : mission réussie (ou presque) pour le vaisseau spatial de Boeing

    Article de Rémy Decourt publié le 28/05/2022

    Après plusieurs mois d'incertitude, les voyants passent au vert pour Boeing qui est parvenu à ramener sur Terre le Starliner après une mission de moins d'une semaine. Le vol d'essai et de démonstration inhabité du Starliner s'étant bien déroulé, Boeing et la Nasa devraient se préparer à un vol d'essai habité qui pourrait avoir lieu ces prochains mois.

    C'est fait ! Environ quatre heures après avoir quitté la Station spatiale internationale, le Starliner de Boeing a atterri dans la nuit de mercredi à jeudi dans l'enceinte de la base militaire d'essais de missilemissile de White Sands, au Nouveau-Mexique. Contrairement au Crew Dragon de SpaceX qui amerrit dans l'océan Atlantique, au large de la Floride, le Starliner est conçu pour se poser sur la terre ferme à l'aide d'un système de parachutes et d'airbagsairbags.

    La capsule de Boeing n'est pas revenue à vide. Elle a ramené quelque 300 kilogrammeskilogrammes de fret, dont des réservoirs réutilisables du système de recharge en azoteazote et en oxygèneoxygène qui fournissent de l'airair respirable aux membres de l'équipage de la Station. Ces réservoirs seront remis en état et renvoyés lors d'un prochain vol.

    Boeing de nouveau dans la course à l’espace

    Cette mission (OTF-2) sans équipage a permis à la Nasa et Boeing de tester les capacités de bout en bout du Starliner et de la fusée Atlas V, du lancement à l'amarrage et au retour sur Terre, ce qui n'avait pas pu être fait lors de la première tentative en raison de problèmes logicielslogiciels et techniques qui avaient empêché le véhicule de rejoindre la Station spatiale pour s'y amarrer (décembre 2019). Et donc de corriger les défauts rencontrés lors du premier vol de démonstration et ceux, apparemment sans gravitégravité, qui se sont déclarés lors de la phase d'approche au complexe orbitalcomplexe orbital.

    Si la Nasa déclare la mission réussie, que tous les objectifs sont atteints, Boeing devrait lancer d'ici la fin de l'année la mission CFT. Ce Crew Flight Test est une mission habitée à destination de la Station spatiale. Elle a son importance car elle doit démontrer la capacité de la fusée Atlas V et du Starliner à transporter en toute sécurité des astronautes vers et depuis la Station spatiale dans le cadre du programme d'équipage commercial de l'agence. Ce n'est seulement qu'après cette mission habitée que Boeing devrait démarrer son service de transport d'astronautes pour le compte de la Nasa ou tout autre client privé. Starliner-1 sera le premier vol opérationnel de Boeing à destination de la Station spatiale. Il pourrait avoir lieu dans le courant de l'année 2023. Six vols ont été commandés par la Nasa à Boeing.

    Boeing a conçu le Starliner pour qu'il soit réutilisable jusqu'à 10 fois avec un délai de remise en état de vol de six mois. Il peut emporter jusqu’à sept passagers ou une combinaison équipage/fret. Pour les missions de la Nasa, il sera configuré pour transporter quatre astronautes et du fret. Le véhicule spatial est doté d’une certaine autonomie de vol afin de réduire le temps de formation des équipages qui l’utiliseront. © Nasa, Bill Ingalls
    Boeing a conçu le Starliner pour qu'il soit réutilisable jusqu'à 10 fois avec un délai de remise en état de vol de six mois. Il peut emporter jusqu’à sept passagers ou une combinaison équipage/fret. Pour les missions de la Nasa, il sera configuré pour transporter quatre astronautes et du fret. Le véhicule spatial est doté d’une certaine autonomie de vol afin de réduire le temps de formation des équipages qui l’utiliseront. © Nasa, Bill Ingalls

    Une domination américaine inédite

    Alors que l'Europe tergiverse encore et encore sur l'intérêt de financer un programme de vol habité autonome, les États-Unis ont désormais deux véhicules spatiaux capables de rejoindre la Station spatiale internationale ! Une situation inédite qui offre aux Américains une très grande autonomieautonomie d'accès à l'espace pour leurs astronautes. D'autant plus qu'aujourd'hui, envoyer des Hommes dans l'espace est une priorité, que ce soit pour les futures étapes de l'exploration humaine ou l'utilisation de l'orbiteorbite basse.

    Cette situation met aussi la fin de la dépendance à la Russie et de leur système de transport spatial Soyouz, car malgré la fiabilité du Crew Dragon, SpaceX et la Nasa n'étaient pas à l'abri d'un ennui technique qui clouerait au sol le véhicule d'Elon Musk. Avec deux véhicules américains, les États-Unis ont une complète autonomie en matièrematière de vols habités.


    Le vaisseau Starliner de Boeing va rentrer sur Terre cette nuit

    Article de Rémy Decourt publié le 25/05/2022

    Après un court séjour amarré à la Station spatiale internationale, le Starliner de Boeing devrait retourner sur Terre dans la nuit de mercredi à jeudi. Son départ de la Station est prévu ce soir à 20 h 36.

    Après une mission que nous jugeons réussie, bien que tout n'ait évidemment pas été parfait, le Starliner de Boeing s'apprête à quitter la Station spatiale internationale après un court séjour. Le véhicule spatial avait décollé jeudi. Malgré quelques problèmes techniques survenus lors de l'approche finale qui ont fait que la procédure avait pris environ une heure de plus que prévu, il avait rejoint la station, ce qu'il n'avait pas pu faire lors de sa première tentative en décembre 2019.

    Suivez en direct le retour de Starliner. © Boeing

    Retour de la capsule Starliner sur Terre prévu cette nuit

    Si les conditions météorologiques au-dessus de son site d'atterrissage sont bonnes, le Starliner devrait donc quitter la Station dans la soirée. Le désarrimage est prévu à 20 h 36, heure de Paris et l'atterrissage dans la nuit de mercredi à jeudi, à 00 h 49. La capsule devrait atterrir dans la base militaire d'essais de missile de White Sands. Notez qu'en fonction de la météo et de la disponibilité du site, le Starliner peut se poser dans trois autres déserts, localisés en Californie (base aérienne d'Edwards), à Willox Playa en Arizona et dans la base de l'US Army de Dugway Proving Ground, située dans l'Utah. 

    La capsule ne reviendra pas à vide. Elle ramène quelque 300 kilogrammes de fret, dont des réservoirs réutilisables du système de recharge en azote et en oxygène qui fournissent de l'air respirable aux membres de l'équipage de la Station. Ces réservoirs seront remis en état et renvoyés lors d'un prochain vol.


    L'amarrage du Starliner à la Station spatiale internationale est un succès

    Article de Rémy Decourt publié le 22/05/2022

    C'est fait ! 24 heures après son lancement, le Starliner de Boeing s'est amarré à la Station spatiale internationale. C'est un succès indéniable pour Boeing qui a fait l'objet de nombreuses critiques en raison des retards à répétition qui se sont accumulés depuis le début du développement du véhicule. Pour les États-Unis, la situation est inédite avec deux systèmes de transport habités capables de voler dans l'espace et rejoindre le complexe orbital.

    Le Starliner de Boeing s'est amarré à la Station spatiale, ce qu'il n'avait pas pu faire lors de sa première tentative en raison de problèmes logiciels et techniques qui avaient empêché le véhicule de rejoindre la Station spatiale pour s'y amarrer. La deuxième tentative a donc été la bonne. La capsule s'est amarrée samedi matin à 2 h 28 heure à Paris, avec plus d'une heure de retard sur l'horaire initialement prévu à cause d'ultimes vérifications lors des manœuvres d'approche et de sécurité.

    Pour Boeing et la Nasa, le « plus dur » est fait. Le Starliner devrait quitter le complexe orbital mercredi 25 mai. Contrairement au Crew Dragon de SpaceX qui amerrit dans l'océan Atlantique, au large de la Floride, le Starliner est conçu pour se poser sur la Terre ferme.

    Si tout se déroule comme prévu, la capsule devrait atterrir dans la base militaire d'essais de missile de White Sands. En fonction de la météométéo et de la disponibilité du site, le Starliner peut se poser dans trois autres désertsdéserts, localisés en Californie (base aérienne d'Edwards), à Willox Playa en Arizona et dans la base de l'US Army de Dugway Proving Ground, située dans l'Utah.

    La capsule ne reviendra pas à vide. Elle ramène quelque 300 kilogrammes de fret, dont des réservoirs réutilisables du système de recharge en azote et en oxygène qui fournissent de l'air respirable aux membres de l'équipage de la Station. Ces réservoirs seront remis en état et renvoyés lors d'un prochain vol.

    Le Starliner de Boeing, écoutille ouverte, s'apprête à s'amarrer à l'ISS. © Nasa
    Le Starliner de Boeing, écoutille ouverte, s'apprête à s'amarrer à l'ISS. © Nasa

    Une domination américaine inédite

    Alors que l'Europe tergiverse encore et encore sur l'intérêt de financer un programme de vol habité autonome, les États-Unis ont désormais deux véhicules spatiaux capables de rejoindre la Station spatiale internationale ! Une situation inédite qui offre aux Américains une très grande autonomie d'accès à l'espace pour leurs astronautes. D'autant plus qu'aujourd'hui envoyer des Hommes dans l'espace est une priorité, que ce soit pour les futures étapes de l'exploration humaine et l'utilisation de l'orbite basse.

    Cette situation met aussi la fin de la dépendance à la Russie et de leur système de transport spatial Soyouz, car malgré la fiabilité du Crew Dragon, SpaceX et la Nasa n'étaient pas à l'abri d'un ennui technique qui clouerait au sol le véhicule d'Elon MuskElon Musk. Avec deux véhicules américains, les États-Unis ont une complète autonomie en matière de vols habités.


    La capsule Starliner a décollé cette nuit à destination de la Station. Un vol inhabité

    Article de Rémy Decourt, publié le 19 mai 2022

    Le Starliner de Boeing a décollé cette nuit pour une mission qui doit relancer le programme qui a du bien mal à avancer depuis l'échec partiel du premier vol de démonstration et les soucis techniques rencontrés l'an dernier. Cette mission d'une durée de plusieurs jours doit donc « corriger » les défauts du premier vol et préparer le vol de test habité prévu d'ici la fin de l'année.

    Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Starliner de Boeing a été lancé avec succès à bord d'une Atlas V depuis le Centre spatial Kennedy de la Nasa. Si tout se passe comme prévu, le véhicule spatial qui emporte du fret, dont 180 kg de nourriture et un robot humanoïderobot humanoïde devrait s'amarrer à la Station spatiale internationale dans la nuit de vendredi à samedi (01 h 10, heure de Paris). Il devrait y rester pendant cinq à dix jours.

    Cette mission sans équipage doit permettre à la Nasa et Boeing de tester les capacités de bout en bout du Starliner et de la fusée Atlas V, du lancement à l'amarrage et au retour sur Terre. Et donc corriger les défauts rencontré lors du premier vol de démonstration. Si la mission se déroule sans aucune anicroche et que tous les objectifs sont atteints, Boeing devrait lancer d'ici la fin de l'année la mission CFT. Ce Crew Flight Test, est une mission habitée à destination de la Station spatiale. Elle a son importance car elle doit démontrer la capacité de la fusée Atlas V et du Starliner à transporter en toute sécurité des astronautes vers et depuis la station spatiale dans le cadre du programme d'équipage commercial de l'agence. La mission CFT est prévue en 2022.

    Le Starliner de Boeing, à bord d'un lanceur Atlas V d'ULA, est ramené dans son bâtiment d'assemblage après que la Nasa et Boeing ont pris la décision de reporter le vol à une date indéterminée. © Nasa
    Le Starliner de Boeing, à bord d'un lanceur Atlas V d'ULA, est ramené dans son bâtiment d'assemblage après que la Nasa et Boeing ont pris la décision de reporter le vol à une date indéterminée. © Nasa

    Ce n'est seulement après CFT que Boeing devrait démarrer son service de transport d'astronautes pour le compte de la Nasa ou tout autres clients privés. Starliner-1 sera le premier vol opérationnel de Boeing. Il pourrait avoir lieu dans le courant de l'année 2023. Six vols ont été commandés par la Nasa à Boeing.


    Vol test de la capsule Starliner cette nuit : Boeing n’a pas le droit à l’erreur !

    Article de Rémy Decourt publié le 05/05/2012

    La Nasa et Boeing ont confirmé que le second vol d'essai inhabité du Starliner est prévu ce 19 mai. Après le premier vol d'essai raté, Boeing ne peut pas se permettre un nouvel « échec ». Un vol à fort enjeu pour l'industriel également empêtré dans des problèmes de développement du lanceur SLS.

    Alors que SpaceX assure un service régulier de transport d’astronautes et de spatio-touristes à destination de la Station spatiale internationale, Boeing se prépare pour son second vol d'essai inhabité (Orbit Flight Test) que SpaceX a réalisé avec succès en mars 2019 ! Ce n'est pas peu dire que Boeing est très en retard...

    Suivez en direct le vol test de Starliner prévu le 19 mai à 22 h 54 TU, soit 00 h 54 à Paris (20 mai). © Nasa

    Il y a quelques jours, la Nasa a annoncé que cet Orbit Flight Test-2 est prévu pour le 19 mai à 22 h 54 TU. Il s'agit d'un vol sans équipage qui a pour principal objectif de faire oublier (pour l'image de Boeing) le désastreux premier vol d'essai du Starliner. Pour rappel, ce vol s'est soldé par un amarrage raté à la Station spatiale internationale et un retour sur Terre plus tôt que prévu. L'analyse des données et la télémétrietélémétrie de ce vol avaient montré qu'en l'état la capsule ne pouvait pas réaliser des vols habités aller-retour dans l'espace.

    Initialement, cette deuxième tentative était prévue l'été dernier mais le vol avait été reporté, puis annulé à la suite de la découverte du dysfonctionnement de plusieurs soupapes dans le système de propulsion. Le problème est apparu suffisamment significatif pour que la Nasa et Boeing décident de ramener le lanceur et la capsule dans le bâtiment d'assemblage pour procéder aux réparations qui se sont imposées.

    Notez que pour des raisons évidentes de sécurité, comme le Starliner volera à vide, les astronautes à bord de la Station ou les contrôleurs au sol, pourront prendre le contrôle du véhicule spatial et le piloter à distance si nécessaire. Notamment lors des manœuvres d'approche et d'amarrage au complexe orbital.

    S'assurer que tout fonctionne avant de faire monter des astronautes à bord

    L'objectif de ce vol est de démontrer les performances opérationnelles de bout en bout du lanceur Atlas V, dans sa configuration de vol habité, du Starliner ainsi que les systèmes au sol et les opérations en orbite (amarrage et atterrissage). De nombreux systèmes critiques seront donc sous surveillance tout au long de la mission. L'avionique, l'amarrage, les communications, la télémétrie, le contrôle bord, les panneaux solaires, la distribution électrique et la propulsion sont tous les systèmes que la Nasa et Boeing surveilleront en permanence, jusqu'au retour sur Terre de la capsule.

    Ce vol sera aussi l'occasion de s'assurer du bon fonctionnement du système GNC (Guidage, Navigation and Control) qui assurera le contrôle du vol du lanceur et le pilotage et le contrôle du Starliner lors de son ascension, son entrée en orbite et jusqu'à son retour sur Terre.

    Un premier vol habité en fin d'année

    À l'issue de cette démonstration, et si aucune anomalieanomalie n'a été constatée, Boeing pourra préparer le premier vol habité du Starliner. Ce vol habité pourrait avoir lieu d'ici la fin de l'année. Un équipage de trois astronautes devrait prendre place à bord du Starliner. Pour l'instant, seuls deux astronautes, Butch Wilmore et Micke Fincke, ont été confirmés.


    Starliner : Boeing est contraint de débarquer sa capsule pour des réparations

    Article de Rémy Decourt publié le 17/08/2021

    On peine à y croire. Après la catastrophe industrielle du 737 Max, Boeing rencontre d'étonnantes difficultés pour mettre au point son véhicule habité Starliner. Et après un échec partiel lors du premier vol d'essai, le constructeur américain est contraint de débarquer la capsule du Starliner pour la ramener dans son bâtiment pour des « réparations » qui cachent peut-être un problème plus profond que le seul dysfonctionnement de soupapes.

    Quand verrons-nous des astronautes voler à bord du Starliner de Boeing ? Probablement pas cette année et très grosse incertitude sur la suite des opérations et le planning de développement de la capsule habitée de Boeing. Lors d'une conférence commune avec la Nasa, Boeing a annoncé le retour de la capsule dans ses locaux et la suspension indéterminée du deuxième vol de démonstration prévu fin juillet, puis début août. Interrogé sur une date de retour en vol, John Vollmer, le vice-président et directeur du programme de vols commerciaux de Boeing, a simplement déclaré qu'il est « trop tôt pour dire » si ce vol d'essai non habité pourra avoir lieu cette année.

    Si l'on tient compte du calendrier de lancement de la Nasa et du trafic à destination de la Station spatiale internationale (ISS), la prochaine possibilité d'un lancement pour le Starliner se présentera seulement après le départ de la sonde LucyLucy à destination d'astéroïdes troyensastéroïdes troyens. Cette mission sera lancée à l'intérieur d'une fenêtrefenêtre de tir qui s'ouvre à la mi-octobre et se referme début novembre. Si le Starliner n'est pas prêt après ce lancement, l'opportunité suivante est en 2022.

    En cause, le problème des soupapes qui semble bien plus sérieux qu'il n'y paraît. Signe de la gravité du problème technique auquel sont confrontés les ingénieurs et techniciens de Boeing, la capsule a été débarquée du lanceur Atlas V. Elle sera prochainement ramenée au C3PF, un bâtiment de Boeing situé dans l'enceinte du Centre spatial Kennedy où sont préparées les capsules Starliner. Au sol, les équipes pourront accéder plus facilement et en toute sécurité aux soupapes concernées et les tester.

    Quatre soupapes fermées empêchent le lancement du Starliner 

    Au nombre de 24, ces soupapes sont un élément clé du système de propulsion. Chacune d'entre elles contrôle un aspect distinct de la propulsion du Starliner. Aujourd'hui, quatre des treize soupapes qui sont dysfonctionnelles restent en position fermées malgré les efforts de Boeing pour résoudre ce problème. C'est ce qui empêche le lancement du Starliner. Le problème est d'autant plus surprenant que lors des différents tests d'avant-vol, toutes ont fonctionné normalement et aucune n'a renvoyé des données qui auraient pu laisser entrevoir un début de problème.

    Si l'on se fie aux explications fournies par John Vollmer, il semble que du peroxyde d'azote - un oxydant utilisé par le système de propulsion - se soit infiltré au travers de certaines soupapes puis mélangé à des traces d'humidité, ce qui a formé de l'acideacide nitrique. Cette accumulation d'acide a causé de la corrosioncorrosion qui, à son tour, a fait fermer les soupapes dont quatre refusent obstinément de s'ouvrir.

    Une situation plutôt embarrassante pour Boeing et qui met à son tour la Nasa dans l'embarras pour la gestion de la rotation des équipages de l'ISS. Aujourd'hui, seule SpaceX assure le transport des astronautes. Or, il n'est jamais bon de dépendre d'un seul fournisseur. Si le Crew Dragon devait être immobilisé au sol pour une raison ou une autre, la Nasa devrait jongler avec un planning très contraignant et, dans la pire des situations, réutiliser des capsules Soyouz !


    Espace : le Starliner de Boeing cloué au sol pour une période indéterminée

    Article de Rémy Decourt publié le 10/08/2021

    La situation ne cesse de s'aggraver pour Boeing qui ne parvient toujours pas à lancer son Starliner. Après l'échec partiel du premier vol de démonstration, la pression est grande pour Boeing qui ne peut pas rater le deuxième vol d'essai. Si le Starliner ne s'avère pas aussi fiable que prévu, la Nasa pourrait suspendre, voire annuler, le contrat CCtCap (Commercial Crew Transportation Capability) qui prévoit six missions de transport d'astronautes. 

    Après l'échec partiel du premier vol d'essai, en décembre 2019, Boeing a été contraint de reporter le deuxième vol d'essai à une date indéterminée. Initialement prévu le 30 juillet, le vol a été reporté au 3 août en raison de l'amarrage mouvementé du module russe Nauka à la Station spatiale internationale. Puis, à la suite de la découverte d'un problème technique sur la capsule, Boeing a souhaité décaler le lancement au 4 août. Mais, devant la gravité du problème, la Nasa et Boeing ont pris la décision d'annuler le vol et de le reporter à une « date indéterminée ». Un coup dur pour Boeing qui doit aussi gérer les retards à répétition dans le développement du lanceur SLS qui doit lancer les mission Artemis du programme lunaire de la Nasa.

    Au cours des préparatifs du lancement, les ingénieurs de Boeing ont détecté le 3 août des « indications inattendues de position de soupape » dans le système de propulsion, a indiqué la compagnie dans un communiqué, sans fournir plus de détail. Le problème est apparu suffisamment significatif pour que la Nasa et Boeing décident de ramener le lanceur et la capsule dans le bâtiment d'assemblage et soient dans l'incapacité à fournir une nouvelle date de lancement.

    Le Starliner de Boeing au sommet du lanceur Atlas V. © Nasa
    Le Starliner de Boeing au sommet du lanceur Atlas V. © Nasa

    Incertitude sur la gravité de la panne qui cloue au sol le Starliner

    Le système en cause sera démonté afin d'effectuer une vérification approfondie. La durée d'immobilisation du Starliner pourrait donc être un indicateur fort de la gravité du problème technique qui est moins simple à résoudre que ce que Boeing l'avait initialement espéré.

    Dans le meilleur des cas, il pourrait s'avérer que Starliner a simplement un capteur de soupape défectueux et donc, être de retour sur son pas de tir d'ici quelques jours. Mais, il pourrait également s'agir d'un problème plus grave qui nécessite une série de modifications ou qui s'explique par un défaut de conception. Dans ce cas, l'immobilisation du Starliner se comptera en mois. Une situation qui pourrait contraindre la Nasa à suspendre, voire annuler le contrat de lancement avec le Starliner. 


    Le vol d'essai de la capsule Starliner est (encore) reporté

    Article de Rémy Decourt publié le 03 août 2021

    Initialement prévu le 30 juillet, la Nasa et Boeing ont été contraints de reporter le lancement du Starliner en raison de l'arrivée mouvementée du module russe Nauka à la Station spatiale internationale. Ce deuxième vol d'essai d'une dizaine de jours et sans équipage est prévu ultérieurement. S'il se déroule bien, le premier vol habité aura lieu en septembre.

    MÀJ 3 août 2021, 17 h 45

    Boeing a annoncé que le vol d'essai de Starliner, initialement prévu ce mardi 3 août, est reporté au mieux à demain, mercredi 4 août. Les ingénieurs ont détecté un problème avec le système de propulsion de la capsule de transport d'astronautes. Plus d'informations seront communiquées dans les prochaines heures.

     

    Le Starliner de Boeing prêt au lancement, sur le Complexe de lancement 41 de la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride. Il sera lancé par une Atlas V d'ULA. © Nasa, Joel Kowsky
    Le Starliner de Boeing prêt au lancement, sur le Complexe de lancement 41 de la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride. Il sera lancé par une Atlas V d'ULA. © Nasa, Joel Kowsky

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    À la suite de l'arrivée mouvementée du module russe Nauka, dont les propulseurs se sont allumés sans raison apparente trois heures après son amarrage au complexe orbital provoquant une perte de contrôle de l'attitude de la Station, la Nasa et Boeing ont été contraints de reporter le lancement du Starliner. Celui-ci était prévu le lendemain de l'arrivée de Nauka, soit le 30 juillet. À la suite de cet incident, la Nasa a suspendu les opérations du Starliner le temps de comprendre ce qui c'était passé. L'allumage, par surprise des propulseurs de Nauka, n'a pas été sans conséquence. La station s'est mise à tourner sur elle-même, dans le sens du tangage, à une vitessevitesse d'un demi degré par seconde. La journée du 30 a été mise à profit par les astronautes à bord pour s'assurer que ce tangage n'avait eu aucune conséquence sur la structure de l'ISS.

    Le live de la Nasa commencera à 18 h 30, heure de Paris. Le lancement de Starliner par Atlas V est prévu à 19 h 20 (17 h 20 TU). © Nasa

    Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre. L'écoutille de Nauka a été ouverte et les cosmonautescosmonautes russes ont pu entrer à l'intérieur du module pour s'assurer que tout était sécurisé. Au sol, et après les explications convaincantes de Roscosmos, la Nasa et Boeing ont repris les préparatifs du lancement du Starliner. Ce lancement depuis le complexe 41 de la base de Cap Canaveral est prévu mardi 3 août.

    Le système de transport habité de Boeing avec le lanceur Atlas V d'ULA et la capsule Starliner. © Nasa, Kim Shiflett
    Le système de transport habité de Boeing avec le lanceur Atlas V d'ULA et la capsule Starliner. © Nasa, Kim Shiflett

    Qualifier le système de transport spatial de Boeing

    Ce deuxième vol d'essai du véhicule de Boeing se fera sans équipage. Baptisé OFT-2 (Boeing Orbital Flight Test-2), il a pour but de corriger les défauts rencontrés lors du premier vol (décembre 2019) dont des problèmes logicie