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    Par simplicité, le tourisme spatial est une expression qui englobe toute une variété d'activités privée en orbite. Il est à différencier du tourisme suborbital. Alors que ce dernier se contente de franchir un bref instant, généralement quelques minutes, une des trois frontières de l'espace reconnues, le tourisme spatial consiste à s'envoler dans l'espace et se satelliser autour de la Terre pendant plusieurs jours.

    À première vue, on pourrait penser que le touriste spatial concerne de « simples vacanciers fortunés » qui s'offrent de courts séjours d'agrément en orbite. Mais chacun des « touristes » qui a pu séjourner à bord de la Station spatiale internationale ou de la capsule Crew Dragon de SpaceXSpaceX a souhaité donner un sens à son escapade spatiale en réalisant un programme « scientifique » d'observation de la Terreobservation de la Terre, de démonstration technologique ou d'expériences. Certes, il s'agit de programmes à minima mais avec un retour scientifique indéniable.

    Une activité qui n'en est qu’à ses débuts

    Cette activité a débuté en 2001 avec le séjour de Dennis Tito à bord de la Station spatiale pour un coût d'environ 20 millions de dollars. Sept autres personnes suivront, dont Charles Simonyi qui vola deux fois en 2007 et 2009, et la première femme touriste de l'espace, l'Américano-Iranienne Anousheh Ansari. Le dernier touriste de l'espace de cette époque sera le milliardaire canadien Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, revenu sur Terre en octobre 2009 après onze jours dans l'espace. Il n'avait pas souhaité révéler le montant de son billet, estimé à 40 millions de dollars. Mais on sait que son prédécesseur, Charles Simonyi, avait payé 35 millions de dollars en 2009, après avoir déboursé 25 millions pour son premier séjour spatial.

    Arrivée du Japonais à bord de la Station spatiale internationale. On le voit sortir du Soyuz MS-20 qui l'a transporté, avec deux autres personnes, de la Terre jusqu'au complexe orbital. © Nasa, ESA
    Arrivée du Japonais à bord de la Station spatiale internationale. On le voit sortir du Soyuz MS-20 qui l'a transporté, avec deux autres personnes, de la Terre jusqu'au complexe orbital. © Nasa, ESA

    L'arrivée de SpaceX sur le marché des vols habités privés a relancé cette activité. D'abord en libérant des places à bord du SoyouzSoyouz russe, ce qui permet à Space Adventures de reprendre la commercialisation de vols habités à destination de l'ISS (à l'arrêt depuis le retrait de la navette en juin 2011). Ensuite, en commercialisant son Crew Dragon auprès de particuliers, comme Jared Issacman avec la mission Inspiration 4, puis à bord d'un StarshipStarship lors de mission Dear Moon de Yusaku Maezawa, autour de la LuneLune.

    Si les coûts avoisinent toujours plusieurs millions de dollars, on peut tout de même souligner que SpaceX permet une légère démocratisation du tourisme spatial. La NasaNasa a récemment fixé à 35.000 dollars le coût de la nuit à bord du complexe orbitalcomplexe orbital par personne qui comprend la nourriture, l'eau, les toilettes et tout le système de support de la vie à bord. Quant à Space Adventures, après avoir relancé en fin d'année 2021 les vols à bord de l'ISS avec la mission du japonais Yusaku Maezawa, elle prépare pour 2023 un nouveau séjour touristique à bord de l'ISS mais avec une option inédite : une sortie dans l'espace depuis le complexe orbital ! Pour l'heure, aucun nom de client potentiel n'a été dévoilé.

    Des scènes de films de cinéma tournées à bord de l’ISS

    Parmi les activités « touristiques » réalisées à bord de la Station spatiale internationale, on citera les tournages de scènes pour des films de cinéma. Après le séjour en octobre 2021 de l'actrice russe Yulia Peresild et du réalisateur russe Klim Shipenko, pour tourner plusieurs scènes du film « The Challenge » dont la sortie est prévue vers la fin de l'année 2022, Tom Cruise devrait également réaliser des scènes à bord de l'ISS et du segment orbital Axiom. Avec le réalisateur Doug Liman, les deux Américains devraient rejoindre le complexe orbital dans le cadre d'une mission Axiom en 2024.