Après une mission réussie d'un peu moins de treize jours, Atlantis et son équipage de quatre astronautes sont revenus sur Terre, après un atterrissage nocturne, et parfait, à 9 h 57 TU sur la piste du Centre spatial Kennedy. L'épopée des navettes a pris fin et ouvre maintenant l'ère du transport spatial privé.
La dernière mission d'une navette a été essentiellement dédiée au ravitaillement de la Station qui aura vu la livraison de plusieurs tonnes de matériel, d'équipement et de denrées alimentaires. Les astronautes ont également installé le module canadien RRM (Robotic Refueling Mission, mission de ravitaillement robotique). Cette expérience servira à tester les méthodes (outils et manœuvres) grâce auxquelles des systèmes robotisés ravitailleront des satellites en orbite. Ce module doit fonctionner pendant six à douze mois et jeter les bases de futures missions d'entretiens automatiques.
À la fin de sa mission, la navette s'est désamarrée comme elle le fait à l'accoutumée mais s'est placée dans une position permettant de photographier l'axe longitudinal de l'ISS, ce qui n'avait jamais été fait jusqu'à présent.
Un drapeau pour jalonner les étapes de l’exploration
En guise d'adieu à la Station, l'équipage d'Atlantis a accroché sur le sas de l'ISS le drapeau américain qu'il avait apporté et qui se trouvait à bord du premier vol dans l'espace d'une navette, celui de Columbia en avril 1981. Il devrait y rester jusqu'à la prochaine visite d'un vaisseau américain qui sera vraisemblablement celui construit par une société privée, vers 2015.
Pièce maîtresse de la construction de la Station spatiale internationale, la flottille des navettes de la Nasa aura effectuée 37 missions consacrées à son assemblage. Une construction qui aura duré 276 jours, 11 heures et 23 minutes.
Pour les États-Unis, même si elles vont marquer une pause, les missions dans l'espace ne s'arrêtent pas avec la fin des navettes. L'ère du transport spatial privé et commercial s'ouvre avec le développement des premiers véhicules construits par des firmes privées et l'amorce d'un marché touristique aux frontières de l'espace.
Quant à la Nasa, la feuille de route que lui a assignée le président Obama va l'amener vers des destinations plus lointaines que l'orbite basse et la Lune, comme des astéroïdes ou Mars.
Le premier voyage vers une de ces deux destinations se fera vraisemblablement à l'aide d'un véhicule spatial international à bord duquel voyagera le drapeau américain que les astronautes d'Atlantis viennent de laisser dans l'ISS.