La Nasa a décidé d’offrir les trois navettes spatiales restantes de sa flotte dès leur retrait du service, programmé en 2010. Mais les heureux bénéficiaires seront triés sur le volet et devront tout de même débourser une coquette somme.

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    Enterprise en cours de démontage au Smithsonian's National Air and Space Museum de Washington. Crédit : Space.com

    Enterprise en cours de démontage au Smithsonian's National Air and Space Museum de Washington. Crédit : Space.com

    Si vous désirez exposer une navette dans votre jardin, par exemple entre la serre et le saule pleureursaule pleureur, ne vous faites pas trop d'illusions. Car si l'agence spatiale américaine a bien décidé d'offrir ses navettes, elle les assortit d'une série de contraintes qui devraient décourager plus d'un amateur de souvenirs.

    Première condition, l'acquéreur devra s'acquitter non d'un prix d'achat, mais du montant destiné à reconditionner le prestigieux vaisseau spatial en vue de son exposition. Cela comprend 28,2 millions de dollars pour son désarmement, c'est-à-dire le démontage des installations véhiculant les propergols ou autres fluides dangereux ou polluants. Huit millions sont également réclamés pour son reconditionnement en vue d'une exposition au public (des tuilestuiles brûlées ou arrachées feraient mauvais genre...), ainsi que 5,8 millions pour le transport depuis le centre spatial Kennedy jusqu'à l'aéroport le plus proche du lieu de livraison sur le dosdos d'un Boeing 747. Au total, la facture à payer s'élève donc à 42 millions de dollars (ce qui fait tout de même 29,99 millions d'euros au cours actuel).

    Ensuite, la Nasa ne prend pas en charge l'exposition de la navette par son heureux acquéreur, duquel il exige l'installation d'un dispositif de conditionnement d'air assurant une excellente protection. Il est donc hors de question de la laisser à l'extérieur.

    Enfin, la navette sera livrée sans ses trois moteurs principaux (les SSME). La raison en est assez floue, la Nasa se réfugiant derrière les difficultés de transport. Elle peut cependant en fournir des répliques à l'échelle ou garnir l'arrière du véhicule d'une coiffe, telle celle utilisée lors des transports. Mais pour les puristes, l'agence spatiale les propose séparément, pour un prix unitaire de 400.000 à 800.000 dollars selon l'état, frais d'expédition non compris.

    <em>Endeavour</em> à l'atterrissage. Crédit Nasa

    Endeavour à l'atterrissage. Crédit Nasa

    Bien que trois navettes spatiales soient encore actuellement en service, deux seulement seront disponibles pour l'expédition, la troisième ayant déjà été acquise par le Smithsonian's National Air and Space Museum de Washington, où le démontage d'Enterprise (la première navette ayant servi aux tests atmosphérique) a déjà commencé en vue de son remplacement par le modèle véritable.

    La Nasa attend les offres d'ici au 17 mars 2009 au plus tard. Cependant, et bien que le Museum d'Histoire de Londres se soit porté acquéreur, il semblerait que seuls des organismes américains soient retenus comme acquéreurs potentiels de ce véhicule spatial de 37 mètres de long sur 23 mètres d'envergure.

    Entre la fin de l'ère des navettes, prévue pour 2010 (à moins que l'administration Obama ne décide d'en prolonger l'usage, ce qui n'est pas exclu) et la mise en service de leur successeur, le vaisseau OrionOrion (programme Constellation) dont le premier lancement habité est programmé en 2016, les Etats-Unis ne disposeront que des vaisseaux russes pour envoyer leurs propres équipages dans l'espace.