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    L'année 2021 a été marquée par le début des activités touristiques accessibles à un plus grand nombre de personnes que lorsqu'il était seulement possible de séjourner à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Pour rappel, de 2001 à 2009, sept touristes avaient pu se rendre à bord du complexe orbitalcomplexe orbital pour un coût de plus de 20 millions de dollars.

    On peut retenir de l'année 2021 le premier vol touristique de SpaceXSpaceX, avec Inspiration4 en septembre, les très brèves incursions dans l'espace avec les vols suborbitauxvols suborbitaux de Virgin GalacticVirgin Galactic et Blue Origin ainsi que le séjour d'un réalisateur et d’une actrice russes, pour le tournage de scènes d'un film, à bord de l'ISS. L'année s'est terminée par le vol touristique du Japonais Yusaku Maezawa qui a rejoint la Station spatiale internationale, relançant les cours séjours commerciaux à bord du complexe orbital.

    Et chacune de ces expéditions et escapades touristiques a franchi une ou plusieurs frontières de l’espace car, étonnamment, il existe plusieurs frontières de l'espace ! À ceux qui s'étonnent pourquoi il n'y a pas qu'une seule frontière, il faut savoir que l'atmosphèreatmosphère terrestre ne disparaît tout simplement pas. Elle devient de plus en plus fine et s'étend bien au-delà de la Lune ! Trois frontières sont ainsi reconnues dont deux ont été fixées arbitrairement.

    Le SpaceShipTwo de Virgin Galactic lors de son cinquième vol motorisé (février 2019) à seulement 10 kilomètres des 100 kilomètres de la frontière de l'espace définie par la Fédération aéronautique internationale (FAI). © Virgin Galactic
    Le SpaceShipTwo de Virgin Galactic lors de son cinquième vol motorisé (février 2019) à seulement 10 kilomètres des 100 kilomètres de la frontière de l'espace définie par la Fédération aéronautique internationale (FAI). © Virgin Galactic

    À quelle frontière se vouer ?

    Deux frontières de l'espace ont donc été fixées arbitrairement. Une première, à 80 kilomètres d'altitude. Elle est reconnue par la Nasa, la FAA, la NOAA et l'U.S. Air Force. Le franchissement de cette frontière permet d'obtenir les fameuses « ailes », un insigne américain décerné aux astronautesastronautes. La seconde a été reconnue par la Fédération aéronautique internationale (FAI) qui la fixe à 100 kilomètres d'altitude. Cette frontière est aussi appelée ligne de Kármánligne de Kármán, du nom du physicienphysicien hongrois Theodore von Kármán.

    Une troisième frontière est moins connue. C'est celle du centre de contrôle de la Nasa qui a sa propre définition de frontière de l'espace. Il la fixe à 122 kilomètres d'altitude car c'est à ce point que la traînée atmosphérique commence à se remarquer. Ses effets ont pour conséquence de freiner la vitessevitesse des satellites et par conséquent provoquer une réduction progressive de l'altitude de leur orbiteorbite.

    Enfin, il faut aussi savoir qu'à partir des données recueillies par la mission SohoSoho, une équipe franco-russe a calculé que l'atmosphère terrestre s'étendait jusqu'à 630.000 kilomètres au-delà de la Terre ! Elle engloberait donc la Lune. Cela dit, à cette distance, l'atmosphère n'a plus rien à voir avec celle qui nous permet de vivre sur Terre. En réalité, l'atmosphère terrestre devient très vite extrêmement ténue : « À 60.000 km, elle n'est déjà plus composée que de 70 atomesatomes par centimètre cube... et à mi-chemin, au niveau de la Lune, seulement 0,2 atome par centimètre cube ». Autant dire le vide... ou presque. N'imaginez donc pas pouvoir respirer de l'air à la surface de la Lune !