Depuis l’arrêt des navettes spatiales en 2011, aucun astronaute de la Nasa n’a pu s’envoler vers la Station spatiale depuis le sol américain. Après trois années de retard, la capsule Crew Dragon pourrait enfin décoller début 2020 avec des passagers à bord, a fait savoir l’Agence spatiale.
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Des astronautes américains pourraient rejoindre l'espace depuis les États-Unis, pour la première fois depuis 2011, au début de 2020, peut-être au premier trimestre, a déclaré l'administrateur de la Nasa jeudi lors d'une visite de l'usine de sa partenaire SpaceX.
La firme spatiale SpaceXSpaceX, dirigée par Elon MuskElon Musk, construit pour la Nasa le vaisseau Crew Dragon pour assurer la liaison entre la Terre et la Station spatiale internationale (ISS) mais son développement a pris du retard, en particulier depuis l'explosion d'une capsule lors d'un test des moteurs au sol en avril dernier.
Les retards ont créé des tensions publiques entre la Nasa et SpaceX mais Elon Musk a indiqué jeudi, en recevant le patron de la Nasa Jim Bridenstine à son siège et usine de Hawthorne, à Los Angeles, que l'appareil devrait être livré à Cap Canaveral en Floride d'ici la fin de l'année. « Si tout se passe normalement, ce serait au premier trimestre de l'an prochain, a indiqué Jim Bridenstine aux journalistes, en parlant du lancement de la première mission habitée de Crew Dragon. Mais nous n'allons pas prendre de risques indus car la sûreté de nos astronautes et le succès de la mission sont la priorité numéro une », a-t-il ajouté, aux côtés des deux astronautes choisis pour ce premier vol, Bob Behnken et Doug Hurley.
Crew Dragon : ses derniers obstacles à franchir
Parmi les obstacles qui restent à franchir : de nouveaux tests des propulseurspropulseurs, ainsi que des parachutes, dont la conception a dû être revue après des tests insatisfaisants. « Les parachutesparachutes, ça a l'airair simple mais ce n'est pas simple du tout, a dit Elon Musk. Nous voulons réussir dix tests de lâchers avant d'envoyer des astronautes ».
Depuis la fin des navettes spatiales, la Nasa dépend totalement de la Russie pour envoyer ses astronautes vers l'ISS, à raison de 85 millions de dollars la place.
Le retard était déjà d'environ trois ans quand SpaceX a réussi une première mission à vide de Crew Dragon en mars dernier, avec un aller-retour réussi vers l'ISS. Le premier vol habité aurait dû avoir lieu l'été dernier mais l'accidentaccident d'avril a forcé SpaceX et la Nasa à conduire de nouveaux tests. « Honnêtement, s'il ne se passe rien dans un programme de tests, je dirais que le programme de tests n'est pas assez rigoureux », a affirmé le dirigeant de SpaceX.
Crew Dragon : la première mission habitée peu probable avant 2020
Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 3 août 2019
Contrairement à ce qu'annoncent certains médias russes, le vol de démonstration habité du Crew Dragon n'aura très certainement pas lieu le 17 décembre 2019. Kirk Shireman, le chef du programme de la Station spatiale à la Nasa, est d'avis qu'il soit réalisé début 2020, comme d'ailleurs le premier vol habité du Starliner de Boeing. Ces retards à répétition dans la mise en service de ces deux taxis de l'espace inquiètent sérieusement la Nasa qui s'attend à une année très chargée à bord de l'ISS.
Sans surprise, la Nasa s'inquiète des dates de mise en service des futurs véhicules de transport de SpaceX et de Boeing, les fameux taxis de l'espace qui devront effectuer les rotations des équipages américains de la Station spatiale internationale. Kirk Shireman, le responsable du programme de la Station, vient d'annoncer « s'attendre à une transition, avec les véhicules SoyouzSoyouz, plus difficile que prévu », dans un contexte de gestion des équipages très tendu.
En effet, au cours des 12 prochains mois, la Nasa « s'attend à un nombre record de sorties dans l'espace, dont certaines d'une complexité sans précédent », a-t-il tenu à préciser. La réparation du spectromètre magnétique Alpha, ce détecteur de physiquephysique des particules, qui dysfonctionne actuellement et qui n'a pas été conçu pour être réparé en orbiteorbite, s'annonce comme une des EVA (Extra-vehicular activity)) les plus complexes jamais réalisées.
Or, sans service régulier de rotation des équipages, la Nasa pourrait ne pas planifier au mieux de ses besoins les activités à réaliser à bord de la Station. Le retard de la mise en service du Starliner de Boeing et du Crew Dragon de SpaceX est donc un « réel sujet d'inquiétude », d'autant plus que les dernières places à bord des capsules Soyouz seront utilisées durant le premier semestre 2020. S'ajoute aussi une incertitude quant aux dates de mise en service de ces deux véhicules.
La mise en service des taxis de l'espace au mieux en 2020
Il y a quelques jours, RiaRia Novosti a annoncé que SpaceX devrait réaliser le vol de démonstration habité du Crew Dragon (Demo 2) le 17 décembre 2019. Une information plutôt surprenante quand on sait le retard pris par SpaceX depuis le beau succès du vol de démonstration inhabité de sa capsule, notamment en raison de l'explosion au sol de la capsule Crew Dragon lors d'un essai statique du système d'abandon de lancement. Commentant cette information, Kirk Shireman a dit qu'il s'attendait à ce que Demo 2 ne vole pas avant le début de l'année 2020.
Avant ce vol, SpaceX doit remédier à l'échec partiel de l'essai en vol des parachutes du Crew Dragon (mai 2019) et doit réaliser un essai en vol du système d'abandon de lancement de la capsule. En mai, ce test était prévu en août. Quant au Starliner de Boeing, son premier vol de démonstration est aujourd'hui prévu en septembre mais en raison du report du lancement d'un Atlas 5Atlas 5, du 17 juillet au 5 août, Kirk Shireman s'attend à ce que le vol du Starliner, qui utilisera un lanceurlanceur similaire, « soit décalé à octobre ».
Ce qu’il faut
retenir
- Le vol habité du Crew Dragon de SpaceX aura très vraisemblablement lieu début 2020.
- Boeing est aussi en retard sur son calendrier initial avec le premier vol de démonstration de son Starliner prévu cet automne.
- Malgré son soutien aux deux industriels, la Nasa commence à trouver le temps long et s'inquiète de ces retards à répétition.