Ours brun (Linnaeus 1758) - Ursus arctos arctos
- Taille : 1,70 à 2,50 mètres ;
- Hauteur moyenne au garot : 90 à 110 cm ;
- Poids à la naissance : 300 à 500 grammes ;
- Hauteur moyenne debout : 3 mètres ;
- Poids à l’âge d’un an : 15 kg ;
- Poids de l’adulte : 120 à 280 Kg selon le sexe et les régions. L’ours brun d’Europe est plus petit que le grizzli ou que l’ours du Kamtchatka, en Sibérie, dont certains individus peuvent atteindre 700 Kg.
- Couleur : brun, beige ou noir ;
- Sens : les sens les plus développés de l’ours brun, sont l’ouïe et surtout l’odorat.
- Alimentation : fruits, miel, insectes, végétaux et viande. Bien qu’omnivore, l’ours est un opportuniste : il se nourrit de ce qui est le plus abondant dans la région où il vit.
- Statut (IUCN) : Non concerné. L’espèce n’est pas menacée à l’échelle mondiale. Pourtant, l’ours brun est en voie de disparition dans certains pays d’Europe et l’espèce est même localement éteinte.
- Durée de vie : 25 à 30 ans.
Le terme « ours brun » désigne une espèce d’ours répartie en plusieurs sous-espèces que l’on trouve sur deux continents. La présente fiche traite de celle qui vit en Europe, soit Ursus arctos arctos.
Description de l’ours brun européen
L'ours brun est un animal massif à la queue courte dont la fourrure présente toute la gamme des bruns, en passant par le gris, le beige et même le noir, avec parfois un mélange de tous ces tons. Il arbore une grande protubérance musculaire au-dessus des épaules, qui fournit la puissance aux membres antérieurs pour creuser le sol. La tête est grande et ronde. Il possède cinq doigts à chaque membre, munis de griffes puissantes et non rétractiles. Il est capable de se dresser sur ses pattes postérieures pour attraper sa nourriture ou intimider un adversaire, et sa course peut atteindre les 56 km/h. Son ouïe et son odorat se sont développés pour compenser sa déficience visuelle.
Habitat de l’ours brun européen
L'ours brun européen se trouve principalement dans les forêts nordiques ou montagnardes reliques de la Préhistoire. Il évolue principalement dans les régions isolées de Scandinavie et de Russie, des Balkans et des Carpates. Une petite population tente de survivre dans les Pyrénées et une autre dans le nord de l'Italie. Il se cantonne à l'étage montagnard qui se situe entre 800 et 1.200 mètres, car c'est à cette altitude que la biomasse et la diversité de nourriture nécessaire à son alimentation sont les plus importantes. Il a une préférence pour les milieux forestiers couverts et évite les zones découvertes telles que prairies ou chaumes. Dans les Pyrénées, compte tenu de l'influence de l'Homme, l'ours est repoussé à la limite de l'étage montagnard et celui du subalpin, entre 1.500 et 1.800 mètres. Le territoire doit s'adapter au cycle annuel de l'animal et de ses besoins.
Comportement de l’ours brun européen
Solitaire en dehors de la période de reproduction, l'animal est plutôt crépusculaire et nocturne. Son activité saisonnière est rythmée par la recherche de nourriture et la période du rut. Durant l'été et l'automne, l'ours brun emmagasine des réserves de graisse pour passer l'hiver. Il peut ainsi prendre de 10 à 14 kilos par semaine, ce qui n'est pas de trop, car il peut perdre jusqu'à 200 kilos de son poids initial lors de l'hibernation qui a lieu dans une grotte ou une caverne abritée. Celle-ci n'a lieu que dans les régions qui ne lui procurent plus de nourriture au cœur de l'hiver. Sous des latitudes plus clémentes, il n'hiberne pas. Son sommeil n'est pas profond, mais est entrecoupé de phases de réveils.
Reproduction de l’ours brun européen
La période du rut est relativement brève. Elle s'étend sur deux mois et dès la sortie d'hibernation. Il se manifeste par de grands déplacements des mâles à la recherche d'une femelle. L'ours brun possède la particularité de bloquer le phénomène de segmentation de l'œuf qui ne reprend que quelques mois plus tard, en novembre après l'entrée en hibernation. La reprise du développement de l'embryon dépend des réserves de graisse accumulées. La période de gestation est de six à huit semaines et se conclut par la mise bas dans la tanière vers les mois de janvier et février. La femelle donne généralement naissance à un ou deux oursons, parfois trois, tous les deux ou trois ans. Ce délai correspond généralement à la phase d'apprentissage des jeunes. La maturité sexuelle est atteinte entre trois et sept ans.
Régime alimentaire de l’ours brun européen
Bien qu'il soit omnivore, l’ours brun est principalement végétarien. Son alimentation se compose de plantes, de baies, de tubercules, de pousses et de champignons, mais également d'insectes, de poissons et de mammifères, et bien sûr de miel lorsque l'occasion se présente. En été, le plantigrade mange beaucoup afin de constituer la réserve de graisse dans laquelle il puisera pendant son hibernation. L'Homme empiétant de plus en plus sur son territoire au sein duquel il trouve de plus en plus difficilement de la nourriture, l'ours se rabat fréquemment sur les déchets alimentaires qu'il trouve dans les poubelles ou les décharges.
Dans certains parcs nationaux des États-Unis, ils sont nourris par les touristes et deviennent de plus en plus pressants, donc dangereux. Ils sont capables de briser la porte des chalets pour fouiller les placards ou arracher les portes des voitures en stationnement. Cette situation pose de sérieux problèmes de sécurité dans de nombreuses villes ou lieux touristiques. L'ours brun consomme entre 10 et 20 kilogrammes de nourriture par jour.
Quelles menaces planent sur l’ours brun ?
L'ours brun européen n'est pas menacé à l'échelle mondiale et n'est pas considéré comme étant en danger par l'UICN. Les populations actuelles sont suffisantes pour maintenir l'espèce. Pourtant, l'ours brun est en voie de disparition dans certains pays d'Europe et l'espèce est même localement éteinte. D'autres sous-espèces sont par contre estimées vulnérables, telle Ursus arctos beringianus, l'ours brun du Kamtchatka qui a pourtant obtenu 500 permis de chasse en 2005 par le ministère de la Gestion de la faune de cette région de Russie...
En France, l'ours brun est une espèce extrêmement proche de l'extinction puisqu'il ne reste qu'une poignée d'individus isolés dans les Pyrénées. Les quelques individus qui y sont artificiellement maintenus, ne forment pas une espèce particulière et ne méritent pas le classement sur la liste rouge des espèces en danger. Malgré des réintroductions en 1996-1997 puis en 2006, le nombre d'ours est toujours très bas. Certains éleveurs ont fait de l'ours le bouc-émissaire d'une filière en souffrance. Pourtant, grâce aux subventions liées à la présence de l'ours, leurs conditions de travail se sont vues largement améliorées.
Comme partout, l'ours est en concurrence avec l'Homme pour son territoire. L'urbanisation grappille chaque jour un peu plus sur le monde sauvage. En empiétant sur les terres des ours, nous augmentons le nombre de confrontations. On pourrait lancer un débat pour se demander qui de l'Homme et son bétail ou de l'ours a le plus sa place dans les montagnes pyrénéennes, mais il est temps de prouver que nous sommes des Homo sapiens sapiens, des hommes évolués capables de cohabiter avec le sauvage.
La cohabitation entre l'élevage et les ours n'est pas une utopie. Elle se pratique dans d'autres pays. Il y a, par exemple en Roumanie, une tradition de l'élevage ovin très importante et la présence de plus de 5.000 ours. Là-bas, le métier de berger prend tout son sens. L'Homme est présent pour protéger ses bêtes et cela suffit, en général, pour éloigner les grands prédateurs.
Il est quand même triste, en 2017, de constater encore que le plus grand prédateur n'est autre que... l'Homme.
Pour en savoir plus, consultez notre matériel pédagogique de l'association Aves
Le grizzli, un animal puissant et très impressionnant La robe des grizzlis peut atteindre une épaisseur de six centimètres et ils perdent leur fourrure d’hiver en se frottant aux arbres. Ils ont un physique imposant avec des pattes et des épaules massives. Leur masse varie de 190 à 350 kg pour le mâle et de 125 à 200 kg pour la femelle. Certaines espèces peuvent atteindre des poids de 850 kg.© David Bittner, tous droits réservés
L'ours kodiak est la plus grande sous-espèce d’ours brun Pour obtenir la confiance d’un ours, ici un ours kodiak (Ursus arctos middendorffi) qui est la plus grande sous-espèce d’ours brun (Ursus arctos), il faut montrer beaucoup de patience. Ils se comportent comme des humains : ils sont méfiants, prudents et réservés. Donc pour avoir l’opportunité d’en approcher un, David Bittner prend à chaque fois le temps de le laisser s’habituer à lui, de lui parler, mais surtout de ne jamais brusquer les choses. C'est l'animal qui vient vers l'Homme et pas l'inverse.© David Bittner, tous droits réservés
Craquant mais dangereux… L'Homme doit le respecter Sur les huit espèces d’ours qui existent sur tous les continents, six font partie des 23 % des mammifères menacés d’extinction. Seuls l’ours noir américain et l’ours brun (le grizzly) semblent être pour l’instant des espèces épargnées (sauf dans certaines communautés implantées dans le sud de l’Europe et dans le centre de l’Asie. En juillet, août et septembre, on peut observer les ours, ils peuvent être « craquants », mais il ne faut jamais oublier qu'ils sont sur leur territoire et que l'Homme n'est que leur invité. Il est important de les respecter et de les protéger de la chasse. Ils sont les joyaux de Dame Nature.© David Bittner, tous droits réservés
Alaska, un paysage idéal pour les ours bruns L’ours brun — comme le grizzli — et l’ours noirs sont des espèces d’ours que l’on retrouve en Amérique du Nord, notamment en Alaska où le pays possède des réserves naturelles. Ils préfèrent les terrains semi-ouverts et se plaisent dans les régions montagneuses. Les îles de l’archipel Kodiak, près de la côte sud de l’Alaska, ont un climat presque polaire avec des températures fraîches, du brouillard, des vents persistants et de très fortes précipitations tout au long de l'année. C'est un endroit de vie idéal pour les ours.© David Bittner, tous droits réservés
L'ours et le renard, amis ou ennemis ? Les ours peuvent atteindre des vitesses de 55 à plus de 66 km/h. Pendant la période hivernale, ils accumulent près de 200 kg de graisse et s’abritent dans des crevasses ou des cavernes pour entrer dans un état de léthargie ou d’hibernation en fonction des espèces. Ici, sur cette photo sublime, est-ce une proie possible ? L'ours pouvant être carnassier parfois…© David Bittner, tous droits réservés
Apprendre à connaître les nombreux ours individuellement « Au fil des ans et après avoir passé plusieurs mois avec littéralement des centaines de rencontres avec parfois les mêmes ours, certains d'entre eux se nourrissent et dorment à mes côtés. Mais, pour en arriver là, cela prend du temps, beaucoup de temps, et quand on voit des photos me montrant à proximité d'un ours, il faut savoir que c'est un ours spécial, l'un des rares, en qui j'ai confiance. Croyez-moi. »© David Bittner, tous droits réservés
L'ours brun debout lui assure une meilleur vision Debout, les ours mesurent entre 1,5 et 3 mètres. On estime que leur vision est similaire à celle de l’Homme mais leur ouïe serait plus fine. Leur odorat est aussi extrêmement plus développé. Ils se dressent fréquemment sur leurs pattes arrière, ce qui leur permet de mieux voir et sentir, et ça leur donne une posture plus imposante lors d’un affrontement.© David Bittner, tous droits réservés
Le saumon rouge, un délice pour l'ours kodiak Les ours sont omnivores, ils se nourrissent de plantes, de racines, de pousses mais également de poissons, d’insectes et de petits mammifères. Les grizzlis chassent aussi de gros animaux comme des bisons, des bœufs et peuvent s’en prendre aux ours noirs. Leur met préféré reste malgré tout le saumon rouge.© David Bittner, tous droits réservés
Rencontre éblouissante : le contact est établi Le grizzli est un mammifère omnivore et les scientifiques estiment que leur population compte entre 30.000 et 45.000 individus à l’état sauvage. Il est considéré comme une sous-espèce de l’ours brun et est très commun aux États-Unis et au Canada. En Amérique du Nord, 70 % de leur population est abritée en Alaska. « L'été 2002 restera avec moi pour toujours. J'ai été tout simplement submergé par ce que j'ai vu cette année. Entrer dans un monde que peu de gens ont vu. Mais surtout, vivre avec des ours des choses que très peu de gens, voire aucun, n'ont jamais pu vivre… C'est un sentiment indescriptible pour moi d'être si près des ours. »© David Bittner, tous droits réservés
La période d'accouplement chez les ours bruns Les grizzlis se reproduisent dès l’âge de 4 à 5 ans mais malgré tout, les femelles n'ont pas de petits avant l'âge de 9 ans. Chaque année, à la fin du printemps, le mâle s’accouple avec différentes femelles et la gestation dure environ sept mois. La femelle peut donner naissance jusqu’à quatre oursons qui seront allaités jusqu’à leur 18e mois. L'ourse se reproduit pendant les mois de mai et de juin, quelque temps après leur période d'hibernation. Le mâle cherche sa femelle en la poursuivant par des sons rauques audibles de très loin. Il peut arriver qu'un autre mâle rentre dans le jeu, et les combats peuvent être très dangereux, laissant de graves blessures© David Bittner, tous droits réservés
En Alaska, lacs et ruisseaux sont essentiels pour le met favori des ours bruns L’ours brun était autrefois indigène en Asie et en Europe en plus de l’Amérique du Nord mais il s'est éteint dans de nombreuses régions. Sa population totale actuelle est estimée à environ 200.000 individus dans le monde dont plus de 30.000 aux États-Unis et plus de 20.000 au Canada. Cette région d'Alaska est essentielle pour l'ours brun qui se nourrit principalement de saumons rouges qu'il peut trouver à foison, à la fois dans les rivières, les lacs et les ruisseaux de la région.© David Bittner, tous droits réservés
Les griffes du grizzli Les griffes des grizzlis sont longues et peu recourbées, les empêchant d’être d'aussi bons grimpeurs que les ours noirs par exemple, cependant certains individus parviennent à grimper aux arbres pour dénicher du miel. Ils se servent aussi de leurs griffes pour se battre, pour chercher leur nourriture et également pour marquer leur territoire sur des troncs d’arbres. Chacune de ses pattes se termine par un doigt avec une longue et forte griffe, non rétractile, qui mesure 5 à 7 cm à l’avant et 3 à 5 cm à l’arrière.© David Bittner, tous droits réservés