Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) a lancé un simulateur en ligne pour que tout le monde puisse essayer de préserver la planète d'un réchauffement exacerbé.


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    Article initialement publié le 6 décembre 2019

    Vous avez un projet énergétique, économique et social pour les changements climatiques à venir ? À défaut de vous lancer en politique, le MIT vient de lancer son simulateur où tout un chacun peut y aller de son scénario pour tenter d'inverser - ou au moins de réduire - la croissance de la courbe de réchauffement global. Si cet outil est fort sympathique, il est aussi très pédagogique concernant l'impact des diverses techniques pour réduire le réchauffement. Bien évidemment, il ne faut pas oublier que c'est un outil réducteur qui ne prend en compte que le réchauffement comme paramètre, en omettant par exemple, la destruction massive d'une grande partie des espèces vivantes. 

    Le saviez-vous ?

    Plus de deux Français sur trois pensent que le nucléaire est néfaste pour le climat alors que c'est une énergie totalement décarbonée. On peut lui reprocher d'autres choses, certes, mais concernant le climat, il faut être honnête, cette énergie pourrait sans problème, faire partie du mix énergétique du futur. 

    Population, économie, nucléaire et renouvelables

    Dans ce simulateur, on peut faire varier des curseurs afin de taxer fortement l'utilisation d'une énergieénergie, prôner une croissance économique faible (faute de décroissance), faire varier la taille de la population mondiale et bien d'autres paramètres encore. Concentrons-nous sur quatre paramètres phares qui font beaucoup parler d'eux. En restant au statut quo sur tous les curseurs (c'est-à-dire, leur utilisation actuelle, ce qui correspond à une augmentation de 4,1 degrés) hormis les énergies fossiles que l'on taxe énormément (charbon, pétrolepétrole et gaz naturel, ce qui nous fait tomber à une hausse de 3,7 degrés), en bougeant le curseur de population au maximum (ce qui est prévu) on monte à 3,9 degrés.

    Maintenant, en investissant fortement dans les énergies renouvelables nous descendons à 3,6 degrés. En y ajoutant le nucléaire, c'est une augmentation de 3,5 degrés qui se profile, 3,4 avec les nouvelles technologies en plus. Plusieurs choses sont à retirer de ces premières manipulations de curseurs. Les énergies renouvelables et les nouvelles technologies ne nous aideront pas suffisamment pour faire face à cette crise planétaire. Elles sont une partie de la solution, mais force est de constater qu'il semble impossible de s'en sortir comme cela. Que se passe t-il maintenant, si l'on passe à une croissance économique lente ? C'est une perte de 0,3 degré d'un coup (3,1 degrés), autant que la taxation très importante des énergies fossiles. Nous comprenons bien qu'un ralentissement de notre croissance économique actuellement exacerbée, fera, elle aussi, partie de la solution et aura des conséquences profondes sur nos modes de vie et nos sociétés. 

    Un ralentissement de notre croissance économique actuellement exacerbée doit faire partie des solutions et aura des conséquences profondes sur nos modes de vie et nos sociétés. © Markôs, Adobe Stock
    Un ralentissement de notre croissance économique actuellement exacerbée doit faire partie des solutions et aura des conséquences profondes sur nos modes de vie et nos sociétés. © Markôs, Adobe Stock

    Les autres indicateurs

    Vous pouvez aussi vous amuser à faire varier la part des bioénergiesbioénergies dans le mix énergétiquemix énergétique du futur, du prix du carbonecarbone, de l'efficience énergétique au sein des transports, du bâtiment et de l'industrie, les émissionsémissions agricoles et industrielles ainsi que les techniques d'élimination du carbone. Le prix du carbone taxé au maximum nous fait passer à 2,6 degrés. Une efficience énergétique à son paroxysme nous fait passer à 2,3 degrés d'augmentation. La baisse drastique de la déforestation n'engendre que 0,1 degré de baisse (mais l'impact sur la biodiversitébiodiversité est tout autre). En revanche, en faisant chuter les émissions de gaz à effet de serre dont le méthane, fortement émis par l'agricultureagriculture, on obtient une baisse de 0,5 degré qui nous fait passer directement à 1,7 degré. La reforestation, n'enlève que 0,1 degré (et en pratique, elle est souvent mal réalisée). Enfin, les techniques de recapture ou réutilisation du carbone nous font atteindre 1,1 degré de réchauffement global à l'arrivée. Un scénario idéal et utopique. Ah oui, à condition d'agir dès maintenant. Ce qui n'est pas gagné, voire même perdu d'avance... 

    Retrouvez le scénario final de tout ce qui a été énoncé dans cet article afin de constater la courbe des sources primaires d'énergies et celle de l'augmentation de la température globale, en cliquant ici


    Climat HD, pour simuler le climat futur dans votre région

    MétéoMétéo-France vient de lancer une applicationapplication en libre accès, appelée ClimatClimat HD, pour permettre au grand public de suivre les changements climatiqueschangements climatiques passés et futurs, en France, mais aussi à l'échelle de leur région.

    Article de Futura avec l'AFP Paris, publié le 6 octobre 2015

    Lancée le 29 septembre par Météo-France, Climat HD (HD signifie à la fois « haute définition » et « hier et demain ») permet de visualiser, au travers de commentaires, cartes et graphiques, l'évolution des températures, mais aussi de phénomènes comme les vaguesvagues de chaleur, les pluies, les sécheressessécheresses, etc. « L'idée est d'avoir un état des lieux accessible de la connaissance sur les changements climatiques », explique Patrick Josse, directeur de la climatologieclimatologie et des services climatiques à Météo-France.

    Pour l'analyse de l'avenir, l'application s'appuie sur des projections issues de modélisations, offrant un ensemble de possibles correspondant aux situations les plus probables. Trois scénarios d'évolution des concentrations des gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement global, sont considérés : celui dépourvu de toute action des pays pour réduire les GES, celui avec des politiques visant à stabiliser les concentrations de GES à l'horizon 2100 et celui, enfin, que s'est fixé la communauté internationale, aboutissant à un réchauffement limité à + 2 °C et impliquant des mesures drastiques de réduction des émissions.

    Projection des températures moyennes annuelles dans tout l’Hexagone jusqu’à la fin du XXI<sup>e</sup> siècle. Dans le cas des trois scénarios possibles, les températures vont augmenter relativement à la moyenne constatée entre 1976-2005. © Météo-France
    Projection des températures moyennes annuelles dans tout l’Hexagone jusqu’à la fin du XXIe siècle. Dans le cas des trois scénarios possibles, les températures vont augmenter relativement à la moyenne constatée entre 1976-2005. © Météo-France

    Le scénario le plus pessimiste pour les canicules

    Parfois, comme dans l'onglet consacré aux canicules à prévoir au cours du siècle, seul le scénario le plus pessimiste est évoqué car, à ce stade, il s'agit du seul inclus dans les programmes de recherche européens utilisés par Météo-France. « Si on ne fait rien, c'est ce vers quoi on va », a rappelé Maryvonne Kerdoncuff, directrice adjointe de la climatologie. L'application Climat HD sera actualisée avec les derniers travaux sur le sujet. Une version 2 est prévue en 2016, avec couverture étendue aux Outre-mer.

    Le service est d'ores et déjà accessible via le site de Météo-France. L'application sera disponible courant octobre pour les tablettes (pas de version prévue dans l'immédiat pour les smartphones). Une version anglaise sera mise en place avant la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, COP 21, prévue début décembre à Paris, au cours de laquelle 195 pays tenteront de s'entendre sur les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre.