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    Etat des lieux et destructions

    Etat des lieux et destructions

    SAINT-DENIS: 60 millions de francs de dégâts

    La première estimation provisoire des dégâts donnée par la mairie, jeudi dernier était de 60 MF. Mais après une descente sur le terrain et unconstat de visu de l'ampleur des pertes subies, notamment dans les zones isolées qui n'étaient accessibles que depuis peu, l'équipe communale a fixé à 100 MF la totalité des dégâts dans le chef-lieu. Dina n'a pas épargné écoles, crèches, garderies, équipements sportifs et autres infrastructures municipales.
    En ce qui concerne la circulation, les travaux de déblayages des routes se poursuivront durant le week-end "malgré les 35 heures", a déclaré le maire pour rendre tous les axes accessibles. Et René-Paul Victoria dedéclarer que les travaux seront particulièrement accélérés à la Bretagne et à la Source où la circulation est encore difficile en raison des arbresarbres qui barrent la route. Les troncs et autres branches qui jonchent les rues ou les trottoirs de la ville de Saint-Denis sont provisoirement transportés à l' ancienne décharge publique de la Jamaïque. Ils seront ensuite acheminés vers Sainte-Suzanne ou le Port.

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    Les espaces publics et les équipements sportifs seront fermés jusqu'à nouvel ordre. De lourdes pertes sont d'ailleurs à signaler : sur huit piscines municipales six ont été fortement endommagées (problèmes de machinerie, débordement.).

    Une douzaine d'équipes tournent sur le terrain depuis la fin de l'alerte rouge mercredi midi. Mais des militaires envoyés par la préfecture sont arrivés en renfortrenfort pour accélérer le retour à une vie normale dans les quartiers les plus touchés par Dina, comme la Montagne ou le Brûlé.

    Un seul mot d'ordre : le rétablissement d'une circulation parfaitement normale. "Le dégagement des voies de communication conditionne tout le reste : le rétablissement du courant et de l'eau dans tous les quartiers sans oublier la réparation des émetteurs radio", explique le premier adjoint. Hier soir, 6 000 abonnés étaient encore privés d'eau et d'électricité. "Trois fois moins de personnes que la veille", tenait à préciser M. Morel.

    Une fois la circulation rétablie, la priorité sera accordée aux déclarations de sinistres avec pour toile de fond, la sécurité des habitants de lacommune à assurer. "La terre gorgée d'eau rend très instable certains terrains, et des chutes d'arbres ne sont pas exclues, c'est pourquoi les gens doivent rester vigilants", rappelle le premier adjoint. D'autant plus qu'à la mairie, on ne voit pas d'un très bon oeil la formation d'une nouvelle dépression à 3 500 kilomètres de la Réunion.

    Le Port: Au moins 3 millions d'Euros de dégâts

    Près de 19 MF, c'est le montant estimé par la municipalité portoise, des dégâts causés par le cyclonecyclone. "Dina a été particulièrement violent sur notre commune", insiste le maire. Jean-Yves Langenier se félicite néanmoins des efforts financiers sur le réseau d'évacuation d'eau pluviale. "Nos aménagements ont permis d'atténuer considérablement ces dégâts", dit-il. En ce qui concerne l'eau potable, les sources Blanche et Denise ne devraient pas couler au robinet de sitôt. Suite à des éboulis, le captage a été endommagé en de nombreux endroits. Ce qui ne devrait pas pour autant avoir des conséquences notables sur la distribution puisque ces sources ne représentent que 20 % des besoins en eau de la ville. L'essentiel de la ressource provient des nappes phréatiquesnappes phréatiques.

    Pour ce qui est des réseaux électriques on ne compte plus les câbles arrachés. Hier encore, une cinquantaine de foyers étaient toujours privés d'électricité. Quant aux maisons, elles étaient nombreuses à avoir été endommagées sous l'effet du ventvent ou de l'inondationinondation. Certaines ont même été complètement détruites. "Dans l'ensemble, les bâtiments publics ont cependant bien résisté", souligne Jean-Yves Langenier. Ce ne fut pas le cas de la végétation qui "a beaucoup souffert". Sur le territoire communal, un premier recensement fait apparaître que plus de 725 arbres et palmiers ait été définitivement détruits. Au parc boisé, près de 70 % de la végétation a été endommagée : 180 arbres détruits. Plus de 15 ans d'efforts anéantis à zéro. Le maire parle de désastre. Même au cimetière paysager il n'y a pas eu de miracle. Une cinquantaine d'arbres ont été détruits. Les majestueux banians du rond-point de la Glacière ont été eux aussi sévèrement endommagés. "Mais les services des espaces verts mettront en ouvre les moyens à leur sauvegardesauvegarde", assure la municipalité. Quant à la situation sociale, 17 familles - dont 66 enfants - étaient encore hébergées hier, les unes dans la salle des sports du stade Manès, les autres à la pension de famille les BougainvilliersBougainvilliers de Saint-Denis ou au centre Farfar de la Rivière-des-Galets. Pour ce quartier, le pire a sans doute été évité grâce aux travaux d'endiguement. "L'opération a coûté très cher, mais l'ouvrage a fait ses preuves", se réjouit M. Langenier...

    SAINTE-MARIE: Au moins 400 000 euros de dégâts

    On a plié les lits picots, de bon matin, hier à Sainte-Marie. Les quelque 50 sinistrés répartis dans les 5 centres d'hébergement de la commune installés dans les locaux de la mairie et ceux de la mairie annexe sont tous rentrés constater l'ampleur des dégâts.

    Pour les habitants de la commune, l'heure est maintenant à la reconstruction et au bilan ne serait-ce qu'à titre provisoire. Un employé de la mairie a déclaré que d'après les premières estimations sommaires, les dégâts sont évalués à au moins 400 000 euros à Sainte-Marie. Dina y a laissé des traces qui mettront du temps à se cicatriser : glissements de terrain, équipements sportifs dévastés, écoles endommagées, routes coupées, véhicules détruits par des chutes d'arbres, toitstoits arrachés, mursmurs effondrées, eau, électricité et téléphone coupés. Hier, l'équipe communale a commencé à déblayer les routes, à enlever les arbres déracinés qui risquent de chuter à tout moment. Selon Robert Tuco, directeur du service technique de la mairie, malgré la levée de la vigilance cyclonique une équipe de garde reste sur le qui-vive. "Cette équipe est chargée d'amorcer immédiatement les mesures d'urgence en cas par exemple de retour des fortes pluies".Avec les cyclones on n'est jamais assez prudent. De Dina, on a tiré des leçons.

    SAINTE-SUZANNE: Une vague dévastatrice

    "J'ai vu la mort de près", répète machinalement Gisèle Paraveman devant sa maison ravagée. Gisèle fait partie des 60 sinistrés de Sainte-Suzanne, où la mer est entrée dans les terres jusqu'à la Poste. Mais contrairement aux autres habitants, elle ne pourra pas regagner son domicile aujourd'hui. Et pour cause, une vaguevague déferlante s'est engouffrée dans ce logement de la Semader qui s'est écroulé "comme un château de cartes". Gisèle a juste eu le temps de saisir sa petite fille de 5 ans et de s'enfuir.

    Direction la bibliothèque, où la plupart des sinistrés du bord de mer ont été accueillis avec des lits picot et des repas. Même les pompiers, inondés, ont été hébergés dans l'école Antoine-Bertin voisine. La mairie elle-même n' a pas été épargnée : l'eau y a endommagé les ordinateursordinateurs.

    Alors que l'heure est partout aux premiers états des lieux, Gisèle déplore que la Semader fasse la sourde oreille. "J'avais déjà des fissures, j'ai écrit à la Semader, mais pas de réponse ; aujourd'hui, ils sont aux abonnés absents".
    Ultime sinistrée, Gisèle réside pour l'instant chez sa voisine, dont le logement a été touché par la vague mais de manière moindre. "Elle a deux enfants, je ne vais pas pouvoir rester là éternellement", déclare cette miraculée des eaux. Quant aux services municipaux, après avoir dégagé les routes, ils s'emploient à évaluer les dégâts engendrés par Dina dans les écoles. Histoire que la rentrée prévue le 31 janvier se fasse dans la sérénité.

    SAINT-ANDRÉ: Des familles menacées par la rivière du Mât

    Hier après-midi, aux environs de 17 heures, les policiers municipaux, accompagnés de l'adjoint du secteur Marcel Faveur et du maire-adjoint Serge Camatchy ont dû se rendre d'urgence, route de Salazie, sur le territoire de la commune de Saint-André, afin d'évacuer une famille avec six enfants. Depuis l'éboulis, survenu il y a quelques mois à cet endroit, la rivière a changé de lit. Et les eaux tumultueuses par temps de cyclone, comme c'est actuellement le cas, longent la paroi de la falaise en haut de laquelle se trouvent plusieurs habitations.

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    Une trentaine de familles sont ainsi menacées par la montée des eaux. Le premier adjoint envisage d'organiser rapidement une réunion avec les services de l'Etat et du Département afin de trouver une solution à ce problème. "Il faudrait, précise Serge Camatchy, dévier une partie de l'eau de la rivière du Mât du côté de Bras-Panon, là où il n'y a pas de maisons".

    Hier soir, la famille Plante a été prise en charge par la municipalité de Saint-André. Elle a été placée dans un centre d'hébergement. A Saint-André, un quart de la population est toujours privé d'eau et d'électricité. Mais la solidarité familiale a beaucoup joué grâce au travail fourni sur le terrain par les services de proximité de la mairie.

    PLAINE-DES-PALMISTES: "8 MF de dégâts au bas mot"

    Les services municipaux et le centre de secours s'activent toujours sur le terrain. Et pourtant, la mairie et le centre de secours ont été eux-mêmes endommagés.

    Plus de courant électriquecourant électrique, ni d'eau à l'hôtel de ville depuis mercredi matin. Sans compter qu'une partie de la toituretoiture a été emportée. Aujourd'hui, près de 60% de la population Palmiplainoise reste privée d'électricité et 20% n'ont toujours pas d'eau potable.

    Le problème d'eau devrait être définitivement réglé dans environ deux mois avec l'inauguration de la nouvelle station de traitement qui se trouve au pied du piton des Songes.Par ailleurs, les 25 personnes hébergées ont regagné, hier, leur domicile. Le réseau routier, qu'il soit départemental ou communal, a subi d'énormes dégradations. Une dizaine de toitures des maisons ont été arrachées, plusieurs clôtures sont détruites. Les dégâts sont assez conséquents également au niveau de l'élevage. Quant aux cultures vivrières, elles sont complètement anéanties à l'image des autres communes de la région. Une première estimation faite par les services municipaux fixe le montant des dégâts à environ 8 millions de francs.

    SAINT-BENOÎT: Crèches fermées jusqu'à lundi

    Pas d'électricité, donc pas d'eau pour une bonne partie de la population, notamment celles des Hauts de la commune. La raison en est toute simple : les pompes ne fonctionnent qu'au courant électrique. Il faut attendre le rétablissement du courant pour activer les pompes et permettre la distribution d'eau. Les secteurs concernés sont l'Abondance, le Chemin de Ceinture. L'Ilet Coco demeure toujours inaccessible, précise-t-on à la mairie, mais la population est hors de danger. La mairie a commencé à distribuer quelques aides alimentaires et autres. Les voies de circulation ont été dégagées, mais le secteur de la piscine du Butor reste assez critique. La houlehoule a charrié des galets et des troncs d'arbres jusque dans la cour de l'IRTS (centre de formation des travailleurs sociaux), récemment inauguré par le préfet de la Réunion. Mais les élus maîtrisent la situation. Toutes les opérations menées par les différents services municipaux sont coordonnées par le directeur de cabinet Rémy Séry. Seul point noir autableau : faute d'eau potable, les crèches Panda et Arc-en-ciel ne pourront pas accueillir les enfants avant lundi matin.

    BRAS-PANON: "L'eau, l'électricité sont nos plus gros soucis"

    Daniel Gonthier, le maire de la commune, a demandé de l'aide à l'Etat, dès hier matin, surtout pour le ramassage des branchages sur la voie publique. Les dégâts chez les particuliers sont évidemment importants (certains toits abîmés, des portails emportés, des clôtures endommagées.) Mais de façon générale, la commune n'a pas trop à se plaindre de Dina.

    En revanche, Daniel Gonthier craint le pire pour les productions agricoles. "La canne à sucresucre, tant dans les Hauts qu'en bord de mer, à cause de l'air salin, est sérieusement touchée". Les services municipaux sont sur le qui-vive depuis deux jours pour que Bras-Panon retrouve une situation normale. Le plus gros souci de la municipalité concerne l'alimentation en eau potable et en courant électrique. Celle-ci est interrompue de façon intermittente afin de permettre les travaux. "Il pleut beaucoup dans les hauts et nous sommes contraints de fermer les vannes de temps en temps", explique le maire.

    SAINTE-ROSE: "Dina l'avait peur volcan"

    Dans les rues de Sainte-Rose, les plaisanteries vont bon train. "Dina l'avait peur volcanvolcan". Tout cela pour dire que la commune a été, comme par miracle, épargnée par le cyclone. Chose assez rare il faut le préciser, car très souvent le cyclone arrive par l'Est. Et Sainte-Rose est régulièrement la première commune à faire les frais de tels phénomènes. Cette fois-ci, le réseau routier n'a pas vraiment souffert. "Les plus gros perdants sont les agriculteurs", souligne Bruno Mamindy-Pajany, le maire de Sainte-Rose.

    Hier, les services municipaux sont intervenus sur les habitations précaires de trois familles pour que celles-ci puissent regagner leur domicile. Enfin, à noter qu'une petite partie de la population est privée, depuis hier matin, d'eau et d'électricité.

    Conséquences du passage du cyclone

    La population : aucun décès n'a été constaté, deux blessés graves sont cependant à déplorer. Toutefois la population a été fortement et directement atteinte par les effets du cyclone. Ainsi, au plus fort du passage du cyclone, 2452 personnes ont trouvé abri dans les centres d'hébergements ouverts dans les communes. Ces hébergements ont été réalisés soit de façon préventive lorsqu'on craignait pour la sécurité des personnes compte tenu du risque encouru dans les habitations, soit dans des situations d'urgence lorsque les habitations étaient détruites ou endommagées.

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    Dans le cadre de l'assistance aux personnes (secours, évacuations, bâchages, pompage d'eau, enlèvement d'obstacles) les personnels du Service Départemental d'Incendie et de Secours sont intervenus plus de 3350 fois depuis le début de l'événement cyclonique.

    Les réseaux routiers : le réseau routier a été fortement touché par les effets du cyclone. Le vent a arraché une quantité d'arbres, de poteaux et de câbles électriques et téléphoniques qui se sont abattus sur les routes. Les pluies abondantes ont submergé les radiers, rendant impossible toutecirculation. Les glissements de terrain et les éboulementséboulements ont emporté des portions de routes comme à Cilaos ou ont provoqué des fermetures d'axes importants (route littorale, route de Salazie, route de la Montagne ...).

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    Pendant plusieurs jours les liaisons entre le Nord et le Sud et l'Ouest de l'île n'ont pu être possible que par la seule route de la plaine des Cafres (RN3), ce qui obligeait à un long et montagneux détour. Pour les services d'urgence ou les services participant aux opérations de déblaiement, des liaisons en convoi et à heures déterminées ont été mises en place sur la route du littoral (RNl), reliant Saint-Denis et la région du Port (centre d'activité économique) et Saint-Paul jusqu'au samedi 26 janvier.

    Le réseau routier est progressivement remis en état. Cette remise en état est parfois temporaire, comme pour la route nationale de Cilaos, dont une portion a été emportée par un glissement de terrain. Toute la populationrésidant (5000 à 6000 personnes) dans le cirque de Cilaos, qui est relié au reste de l'Ile par cette route unique, est restée bloquée jusqu'au 28 janvier. A cette date seul un chemin difficilement praticable en véhicule 4X44X4 a pu être ouvert de jour pour permettre une évacuation en convoi guidé des populations non résidantes et acheminer le ravitaillement, qui n'était possible jusqu'alors qu'en hélicoptère.

    Les réseaux EDF : après le passage du cyclone, un peu plus de la moitié de la population était privée d'électricité. Le vent a arraché poteaux etcâbles électriques. Le 28 janvier il restait encore prés de 10000 foyers et entreprises (haute tensionhaute tension et basse tensionbasse tension) non desservis en électricité. Une situation normale ne devrait pas être retrouvée avant le l' février prochain.

    Un renfort de sécurité civile (DISC 7 et sapeurs pompiers professionnels) dépêché sur ma demande par le Premier Ministre, accompagné d'un renfort de la force d'intervention EDF est arrivé dés le 24 janvier au matin, par avion spécial dés réouverture de l'aéroport de Gillot, pour aider à la remise en état du réseau. Des travaux de remise en état provisoires ont été effectués dans l'urgence avant de pouvoir réaliser des travaux de reconstruction. La situation reste donc précaire, compte tenu de la période cyclonique qui ne s'achève qu'en avril.

    Des groupes électrogènes ont du être installés notamment pour assurer un confort minimum dans certains lieux de vie (maison de retraite, centre d'hébergement) ou desservir des groupes d'habitations.

    Les réseaux d'eau : la Réunion a compté au plus fort de la crise plus de 200.000 personnes privées d'eau potable. De nombreuses stations de pompage, réparties sur toute l'île, ont été mises hors service notamment en raison des coupures d'électricité. Des réseaux d'alimentation ont également été touchés et sont en cours de réparation.

    Des glissements de terrains ont sérieusement endommagé le réseau de distribution d'eau potable, particulièrement dans le sud de l'île.Ainsi au 28 janvier 2002, 6 jours après le cyclone DIVA la Réunion comptait encore 52000 personnes sans eau et 76000 connaissaient encore des perturbations d'approvisionnement.

    Par ailleurs, la qualité de l'eau s'est largement dégradée (turbidité). Des conseils sont diffusés auprès de la population pour les informer des problèmes de potabilité constatés et les inciter à la vigilance.

    Les réseaux de télécommunications : les réseaux France Télécom et SFR ont été également endommagés (câbles arrachés, installations endommagées). Certains quartiers de communes, notamment à Salazie, n'ont toujours pas le téléphone. Au 28 janvier plus de 6000 foyers n'étaient toujours pas raccordés au réseau fixe.

    Le réseau de téléphone mobilemobile connaît également quelques points noirs, avec des sites isolés.Pendant le passage du cyclone, les liaisons avec la métropole ont été coupées et les liaisons locales fortement perturbées.

    Par ailleurs, compte tenu des dégâts occasionnés aux installation techniques de TDF et de RFO (pylônes et antennes mis à terre) les émissions radios ontété coupées dans la soirée du 22 janvier au paroxysme du cyclone à 19 heures et n'ont pu être rétablies, au prix de grandes difficultés pour n'être rétablies que le lendemain matin vers 11 h00.

    Cette défaillance, alors que notre plan ORSEC cyclones s'appuie fortement sur l'ultime lien qui est le transistor sans piles pour informer les familles réunionnaises confinées à leur domicile, sera un point important à examiner lors du prochain debriefing ORSEC d'après cyclone.

    L'activité économique : pendant deux jours, les 22 et 23 janvier l'activité économique a été totalement arrêtée en raison de l'alerte rouge puis de l'interdiction totale de circuler. Les liaisons routières ont été impossibles pendant plusieurs jours entre certains secteurs, notamment entre le nord et l'ouest de l'île et restent gravement perturbées dans certains secteurs (Cilaos, Salazie).

    Les dégâts causés à certaines entreprises (toiture arrachée, inondation, problèmes électriques) impliquent la mise en ceuvre de mesures de chômage technique. Au 28 janvier la Direction du Travail a enregistré 78 demandes pour 800 salariés. Ces demandes ne sont que les premières auxquelles devraient s'ajouter plusieurs centaines d'autres.

    S'agissant des entreprises artisanales, selon un premier recensement de la Chambre des Métiers, 1300 entreprises, concernant 3000 salariés ont subi des dégâts par--les-effet du cyclone. L'estimation des dégâts est de 6,8 M.d'euros pour les dégâts matériels et de 5, 8 M. d'euros pour les pertes d'exploitation.

    C'est sans doute pour les agriculteurs que la facture Dina sera la plus lourde. Les premières estimations - encore sous-évaluées car incomplètes du fait de l'impraticabilité de certains chemins - de la chambre d'agricultureagriculture, de la Direction de l'agriculture et de la forêt (Daf) et des services vétérinairesvétérinaires (DSV) dressent un constat catastrophique : 100 gros bovins, une centaine de chèvres et de moutons, une quarantaine de cerfs, 120 000 poulets, 6 000 lapins tués. Une perte de lait estimée à 200 000 litres ; les cannes détruites de 10 à 20% selon leur maturité. Les géraniumsgéraniums atteints jusqu'à 60% (2 à 3 coupes perdues) ; la vanille traditionnelle laminée à 25% ; le maraîchage dévasté de 90 à 100% selon les lieux ; l'horticulture de plein champ détruite à 100%, jusqu'à 70% sous ombrièreombrière ; les bâches détruites à 100%, les longanislonganis détruits de 80% à 100%, les bananiers annihilés. Demain, une première estimation chiffrée pourrait être rendue publique.

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    Après Hyacinthe en 1980 et Firinga en 1989, avec Dina en ce début de 2002, le Sud de l'île dans son ensemble a été plus particulièrement atteint dans ses forces vives, et en premier lieu dans le domaine de l'agriculture. Personne ne s'attendait à une telle violence et à une aussi longue duréedurée des éléments. Les dégâts ont été causés tant par les pluies que par les vents. Avant de pouvoir remettre en état de fonctionnement leur outil de production, les exploitants victimes du cyclone tentent non sans peine de dresser un premier bilan bien entendu non exhaustif de leurs pertes, en liaison avec les responsables d'organismes représentant leurs intérêts. Ainsi, tous les techniciens de la chambre d'agriculture sont à pied d'ouvre depuis hier matin. Pour Jean-Bernard Hoarau, président de la FDSEA, l'agriculture réunionnaise a subi "un véritable bombardement" et a "en effet littéralement explosé", car toutes les productions ont été touchées. Il énumère : toitures arrachées, bâtiments d'exploitation et de stockage éventrés, serres détruites, murs défoncés, arbres déracinés ; des milliers de lapins et de poulets ont péri, des dizaines de bovins et de porcs aussi, des centaines de ruches anéanties, cultures spécialisées détériorées. À cela s'ajoutent les pertes indirectes liées aux coupures de courant, telles que le lait qui ne peut être récupéré ou les appareils électriques en panne. Dans l'immédiat, le syndicaliste demande aux conseils général et régional d'adopter des aides d'urgence. À savoir : en production végétale, pour l'achat d'engrais (ammonitrate, urée), afin de relancer les productions de canne, maraîchères, fruitières, de géranium et de fleurs ; l'achat de produits phytosanitairesproduits phytosanitaires, pour lutter contre la pourriture des productions maraîchères, fruitières et horticoles et la rouillerouille du géranium ; l'acquisition de bâches et d'ombrières en faveur des maraîchersmaraîchers et des horticulteurshorticulteurs. En production animale, pour la remise en état dans les plus brefs délais des chemins d'exploitation (accès aux étables, porcheries et poulaillers), pour tenter de "sauver ce qu'il reste" ; l'achat d'engrais, afin de relancer les prairies qui ont été lessivées ; pour indemniser les pertes de lait non récolté ; pour mettre en place des mesures exceptionnelles en faveur des éleveurs de poulets.

    Jean-Bernard Hoarau sollicite de l'Armée la mise à disposition des horticulteurs de militaires volontaires pour aider aux réparations de première urgence. À l'État, il demande de faire en sorte que la procédure des calamités agricoles soit entamée dès que les premières expertises seront connues, et de déclarer le département zone sinistrée le plus rapidement possible, car "nous dépassons les 100 MF de dégâts". En outre, "compte tenu du délai important" entre la déclaration de zone sinistrée et le versement des indemnités, il sollicite des collectivités l'avance des fonds pour compenser les graves préjudices des agriculteurs, l'allocation aux plus endettés d'un revenu minimum pour leur permettre de subvenir aux besoins de leurs familles, ainsi que l'autorisation à titre dérogatoire pour les camions d'emprunter les axes principaux fermés et de circuler tout au long du week-end, pour acheminer les aliments pour les nombreux élevages en rupture de stock. Aux services fiscaux, le président de la Fdsea demande le dégrèvement des impôts (fonciers et autres), et au Crédit agricole de consentir des reports d'échéances, des concours de trésorerie et des consolidations sur les échéances professionnelles.

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    Jean-Yves Minatchy qualifie de "second Ando" (cyclone d'une précédente saisonsaison, qui a laissé de bien mauvais souvenirs aux agriculteurs du Sud) le météoremétéore Dina, qui a "tourbillonné pendant vingt-quatre heures". Tout comme celui de la Fdsea, le président de la CGPER dresse "un constat alarmant" de la situation et estime à "plusieurs dizaines de millions de francs" les dégâts à l'ensemble des filières agricoles, "surtout celle du maraîchage, dans les greniers que sont dans le Sud Petite-Île et Piton-Hyacinthe". Dès mercredi après-midi, il a adressé un courrier au secrétaire d'État à l' Outre-mer, lui demandant de déclarer l'ensemble du département "zone sinistrée pour toutes les cultures" et de mettre en place des mesures d' urgence pour permettre le redémarrage des exploitations et "essayer de préparer les prochaines campagnes". Entre autres la campagne sucrière, car "les cannes qui ont été récoltées tôt pour la campagne 2001 sont totalement anéanties et celles qui l'ont été après octobre pourraient encore reprendre". Il "fait confiance au préfet", qu'il a rencontré dernièrement, pour accélérer le dossier des hangars de stockage de foin et d'abris pour les bêtes des éleveurs, "avant un troisième Ando". Le président du CDJA ne dit pas moins que ses deux collègues et s'inquiète de la date de mise à disposition des victimes de fonds qui leur permettront de redémarrer, après "ce coup dur, surtout après cinq années de sécheressesécheresse". "La solidarité communale s'exprimera sans réserve", a dès le début déclaré le député-maire du Tampon. "Il est absolument indispensable que l'État intervienne en urgence et que la Réunion soit déclarée zone sinistrée, afin de prendre en compte toutes les difficultés qui sont prévisibles", a-t-il ajouté, en réclamant un moratoiremoratoire des dettes fiscales et sociales pour les différentescatégories socioprofessionnelles et le report des échéances bancaires pour tout le secteur agricole." Comme les productions maraîchères et fruitières ont été décimées, les prix vont immanquablement grimper. Les légumes qui devaient être arrachés ou coupés pour être présentés sur les étals des marchés en fin de semaine n'ont pu être sauvés. Même les petites cultures, qui résistent habituellement aux intempéries, ont été détruites. Il faudra attendre plusieurs jours avant de pouvoir dresser un bilan plus précis et chiffrer de façon détaillée les pertes.

    Les espaces forestiers qui représentent 40 % du territoire réunionnais ont été également touchés, tant en ce qui concerne les forêts (210 ha détruits pour les seules forêts de production) que les installations touristiques aménagées (aires d'accueil, sentiers, gîtes publics de montagne). Le réaménagement du domaine forestier est estimé par l'ONF d 11 à 12 M. d'euros.

    Le secrétaire d'Etat a indiqué "qu'une réunion ministérielle se tiendrait le 4 février pour officilialiser un état de catastrophe naturellecatastrophe naturelle sur l' île." "Ce qui permettra un remboursement rapide auprès des compagnies d' assurance" a-t-il par ailleurs déclaré avant de préciser "qu'un fond de secours ainsi qu'une aide au titre de la solidarité nationale serait accordée aux personnes sinistrées ne disposant pas d'assurance." Après Saint-Paul, le secrétaire d'État à l'Outre mer s'est rendu dans les hauts de la Possession où il était très attendu par les maraîchers du DosDos d'Ane. "Il faut vite aller faire les déclarations de pertes et s'approcher des organismes concernés pour que les procédures d'indemnisation puissent se mettre en place rapidement", devait lancer Christian Paul. Mais celui-ci ne s'est pas vraiment mouillé quant au délai à attendre avant de recevoir les "indispensables aides financières". Une chose est sûre, un arrêté reconnaissant l'état de calamité agricole sera délivré. "Une évaluation des dégâts sera adressée au Gouvernement qui débloquera un montant global", précise le secrétaire d'État à l'outre-mer. "Chaque dossier sera étudié individuellement. Mais on ne peut pas afficher maintenant un calendrier pour les indemnisations".

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    Pendant les deux jours de sa visite, le secrétaire d'Etat qui a visité quatre communes hier (Salazie, Cilaos, Saint-Paul et la Possession) s'est entretenu avec les élus, les forces de secours, la population sinistrée pour mieux cerner les besoins de l'île après le passage du cyclone. Objectif : se rendre compte des dégâts mais aussi rassurer les uns et les autres du soutien indéfectible de l'Etat. Avant son départ de la Réunion, Christian Paul a annoncé la mise en place de mesures. Des crédits d'extrême urgence (environ 300 000 francs) ont déjà été envoyés au préfet mercredi dernier. "Il est nécessaire de compléter cette enveloppe", reconnaît aujourd'hui Christian Paul. Pour cela, il compte sur le soutien des deux assemblées locales. "Je pense à toutes les familles qui ne peuvent pas préparer la rentrée car les enfants ont tout perdu.". Quel sera le montant des nouvelles aides ? Le secrétaire d'Etat ne le sait pas encore. Il a conscience qu'il y a de très nombreux besoins : relogement des sinistrés, achats de matelas, de denrées alimentaires, la préparation de la rentrée. Christian Paul a déclaré que le gouvernement entendait mettre en route la solidarité nationale. Il a rappelé que l'envoi de renforts d'hommes et de matériels représente un coût de 2 millions de francs. Un plan gouvernemental à plusieurs niveaux sera mis en place. Il comprend :
    - La déclaration de catastrophe naturelle pour la Réunion : une réunion est prévue à Paris dans ce sens le 4 février prochain pour signer ce décret et "vite indemniser les victimes".
    - Les remboursements des dégâts des vents : Dina est le premier cyclone qui va bénéficier de l'article 13 de la loi d'orientation. Article qui permet aux sinistrés de se faire rembourser les dégâts des vents.
    - Le fonds interministériel de secours : il va intervenir pour indemniser les personnes sinistrées qui n'ont pas d'assurance.
    - La prise en charge du chômage technique : l'Etat va prendre à sa charge la taxe de 15% habituellement payées par les entreprises qui choisissent de mettre en chômage technique les salariés.
    - La zone de calamité agricole : un arrêté va être signé par le préfet de la Réunion dans les prochains jours.

    Les agriculteurs auront alors à remplir un formulaire qui sera disponible à compter du 11 février prochain. Christian Paul va travailler avec les maires sur le sujet. Dans son département, il a fallu faire le point avec 60 communes au moment des oragesorages de grêle : "Ici, il y en a 24. C 'est plus facile à gérer mais quand on perd sa maison et ses biens, les gens pleurent de la même façon, que ce soit pour un cyclone ou des orages de grêle.". Christian Paul a quitté la Réunion hier à 16 h 30. Le préfet a tenu à le remercier vivement d'être venu aussi vite.