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    Ces matériaux que l'on pourrait qualifier de " classiques ", conduisent à de nombreuses applications dans l'industrie, l'habitat ou les loisirs. Mais des nouvelles générations sont en train d'apparaître grâce aux progrès réalisés dans la chimie des polymères, ainsi que par suite d'une meilleure compréhension des structures biologiques pouvant servir de modèles.

    © Kirill Makarov, Shutterstock

    © Kirill Makarov, Shutterstock

    On peut considérer que les maisons du futur ainsi que les bureaux seront peuplés de matériaux intelligents. La maison était d'abord un abri passif pour se protéger du froid ou des intempéries. Elle est devenue active avec l'arrivée des fluides, de l'énergie, de l'eau, du gaz, de l'électricité et du tout-à-l'égout. Elle s'est dotée de " muscles " avec les robotsrobots ménagers. Elle devient réellement interactive avec le téléphone, la télévision, la radio, les satellites et l'InternetInternet. Mais les mursmurs eux-mêmes et les cloisons faits de matériaux intelligents vont être capables de fonctions et de propriétés qui vont révolutionner le bâtiment dans les années à venir. Reliés à des capteurscapteurs, à des systèmes électroniques et à des robots domestiques, ces matériaux vont bouleverser notre façon de vivre dans les maisons de demain. À la différence des matériaux passifs capables de lutter contre le bruit ou contre la perte de chaleurchaleur (comme le liège ou la laine de verrelaine de verre), les matériaux intelligents pourront s'adapter à leur environnement comme une " peau " sensible.

    Par exemple, absorber l'humidité ou au contraire vaporiser de l'eau, comme un humidificateurhumidificateur. Ou encore créer une ventilationventilation quand la température atteint un certain niveau, détruire des odeurs gênantes, tuer des bactériesbactéries ou éliminer des acariensacariens dans des tenturestentures ou des moquettesmoquettes susceptibles de provoquer des allergiesallergies chez les occupants d'une pièce ; assombrir un vitragevitrage quand la lumièrelumière devient trop forte et même, dans certains cas, être capable d'éliminer les vibrationsvibrations, voire du bruit, par production d'un antibruit ou d'antivibrations neutralisant la gêne incidente. Il existe déjà des tables ou de cloisons expérimentales, sensibles à la proximité de la main et capables d'afficher par transparencetransparence l'équivalent d'un écran d'ordinateur ou de projections multimédia. Des capteurs biométriques sont susceptibles de détecter la présence humaine et même de reconnaître précisément quelles personnes entrent dans une pièce en fonction de certains paramètres biologiques spécifiques. Les bâtiments ressemblent à des organismes vivants dotés d'un squelette, de muscles, d'un système nerveux, ou d'un cerveaucerveau. Les personnes habitants dans ces espaces vivent ainsi et en symbiose avec leur environnement.

    Dans la cuisine ou la salle de bain, les emballages aussi deviennent intelligents. La nouvelle génération des emballages s'adapte à son environnement grâce aux capteurs biochimiques ou aux absorbeurs d'oxygèneoxygène. L'objectif des fabricants c'est la qualité des aliments emballés, des produits pharmaceutiques conservés, ainsi que la protection de l'environnement. Dans les domaines de l'agroalimentaire, de la pharmacie ou des cosmétiques, les emballages ne sont plus passifs mais actifs. Capables de réagir au taux d'humidité en le maintenant de manière équilibrée, au taux d'éclairement en changeant de couleurcouleur pour filtrer la lumière ou même comme barrière contre les microbesmicrobes en stérilisant les produits emballés. Les chercheurs ont mis au point des absorbeurs d'oxygène capables de consommer chimiquement tout l'oxygène contenu dans un sac étanche sans qu'il soit nécessaire de le mettre sous vide. Contrairement aux anti-oxydants qui sont ajoutés aux aliments, l'absorbeur d'oxygène est placé dans l'emballage à coté du produit consommable. Les gâteaux, les confiseries, les fromages conservent ainsi leur qualité et leur fraîcheur sans conditionnements compliqués. Autre approche : empêcher l'oxygène de passer, grâce à des enduits de verre sur plastiqueplastique. Des emballages intelligents préparés à partir de zéolitezéolite, une argileargile renfermant des sels d'argentargent ou de cuivrecuivre détruisent les microbes qui passent à travers. Encore plus étonnant, l'emballage au glutengluten de bléblé. Il est biodégradablebiodégradable et de surcroît comestible.

    Une des percées parmi les plus spectaculaires des matériaux intelligents a été réalisée dans le secteur des biopolymères. Ces biomatériaux trouvent de nombreuses applications dans le domaine des biotechnologiesbiotechnologies et de la médecine. La soie, le collagènecollagène, la cellulosecellulose, l'élastineélastine, sont des biomatériaux naturels connus depuis longtemps. Récemment, on s'est aperçu que des biomatériaux de synthèse pouvaient être utilisés pour traiter ou remplacer certains tissus, organes, ou fonctions du corps. Par exemple, certaines capsules en polymères intelligents implantées dans l'organisme laissent passer des moléculesmolécules capables de traiter en permanence des affections du corps. D'autres biomatériaux peuvent servir de prothèsesprothèses, de valves cardiaques ou de membranes sélectives. Plusieurs laboratoires utilisent du collagène, de la cellulose ou même du corailcorail comme matrice à partir de laquelle les cellules naturelles, en se divisant, reconstituent une partie abîmée ou manquante d'un organe. Par exemple des neznez ont pu être reconstruits par croissance de cellules de la peau sur des matrices de ce type, constituant un échafaudageéchafaudage biodégradable.

    Des " matériaux de soutien intelligents " vont jouer un rôle de plus en plus important dans le domaine du génie tissulaire. Des biomatériaux modifiés ou des polymères de synthèse exercent une influence directe sur les cellules qui les recouvrent en raison de leurs propriétés de surface. Des signaux moléculaires biologiques sont en effet intégrés à ces matériaux afin de leur conférer des caractéristiques de surface qui imitent des sites de reconnaissance naturels. Les cellules reconnaissent de tels signaux et se comportent comme dans l'organisme vivant. On peut ainsi diriger les cellules pour qu'elles se rassemblent ou s'organisent de manière programmée. Actuellement, des équipes de chercheurs sont parvenues à faire croître des nerfsnerfs sectionnés en réalisant un pontagepontage entre les deux extrémités nerveuses avec de tels matériaux intelligents.