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    Les oiseaux, grands consommateurs de chenilles de papillons, ne sont pas les seuls « ennemis » des papillons. 

    <em>Compsilura concinnata</em>. © Gerson Tavares, CC by 2.0
    Compsilura concinnata. © Gerson Tavares, CC by 2.0

    Certains hyménoptères, dont les polistes, en nourrissent leurs larveslarves. Des coléoptèrescoléoptères, des hémiptèreshémiptères (punaises), des fourmisfourmis et autres insectesinsectes, des araignéesaraignées s'attaquent à tous les stades de développement des lépidoptèreslépidoptères (Pro Natura, 1987).

    « Chez la mésange Parus majorParus major il existe une corrélation entre la date de ponte du premier œuf et la période de disponibilité maximale des chenilles Operophtera brumata » (Noordwijk, McCleery, & Perrins, 1995, cités par Dajoz, 1998). Des petits mammifèresmammifères comme la musaraigne carreletcarreletSorex araneusSorex araneus L., 1758 consomment des chrysalideschrysalides de papillons.

    Des diptères, des hyménoptères et des champignonschampignons peuvent parasiter les œufs, les chenilles ou les chrysalides.

    À gauche, un poliste découpant une chenille. À droite, un diptère parasitoïde, <em>Compsilura concinnata. © </em>Bernard Schmeltz
    À gauche, un poliste découpant une chenille. À droite, un diptère parasitoïde, Compsilura concinnata. © Bernard Schmeltz

    La mouche Compsilura concinnata

    La mouche Compsilura concinnata (Meigen, 1824) (Tachinidé) peut pondre trois à quatre fois par an 100 larves (et non des œufs), en deux jours, individuellement dans le corps de ses « victimes ». Elle parasiteparasite 200 espècesespèces d'insectes dont des coléoptères, des hyménoptères, des lépidoptères.

    À gauche, portrait de face de <em>Compsilura concinnata.</em> À droite, son organe de ponte. © Bernard Schmeltz
    À gauche, portrait de face de Compsilura concinnata. À droite, son organe de ponte. © Bernard Schmeltz

    Cette mouche a été importée d'Europe en Amérique du Nord en 1906 pour lutter contre le Bombyx disparate, papillon dont les chenilles ravagent les arbresarbres feuillusfeuillus et résineux - sans succès d'ailleurs - et elle s'est attaquée à d'autres espèces, comme le Papillon Lune (Actias luna L., 1758). Il semble cependant qu'elle soit arrivée à contrôler le Bombyx Cul-brun, Euproctis chrysorrhoea (L., 1758) (Lymanthriidé), « pestepeste » importée de Hollande à Boston en 1896 (Fraval, 2007).

    Chrysalide du papillon Belle Dame parasitée. © Bernard Schmeltz
    Chrysalide du papillon Belle Dame parasitée. © Bernard Schmeltz

    Au lieu du papillon attendu, c'est un puparium (coconcocon) de diptère qui est tombé de la chrysalide. Huit jours plus tard, la mouche Compsilura concinnata a émergé de ce puparium.

    La mise en élevage de 18 chenilles de Paon-du-jour a abouti à l'émergenceémergence de 16 papillons relâchés dans la nature, dans le champ d'orties où les chenilles se sont nourries. Les deux autres chenilles étaient parasitées par un Hyménoptère Ichneumonidé. Deux ichneumons ont émergé des chrysalides, les quatrième et cinquième jours après l'envol des premiers papillons.

    Émergence d’un ichneumon parasite. © Bernard Schmeltz
    Émergence d’un ichneumon parasite. © Bernard Schmeltz
    Ichneumon non déterminé, ressemblant à <em>Trogus lapidator</em> (Fabricius, 1787) (Ichneumonidé), connu pour parasiter les chenilles du papillon Machaon. © Bernard Schmeltz
    Ichneumon non déterminé, ressemblant à Trogus lapidator (Fabricius, 1787) (Ichneumonidé), connu pour parasiter les chenilles du papillon Machaon. © Bernard Schmeltz

    Le champignon cordyceps militaire

    Un champignon entomophage parasite les chenilles ou les chrysalides de papillons : le cordyceps militaire.

    Le cordyceps militaire <em>Cordyceps militaris</em> (L.) Link,1833 (<em>Clavicipitaceae</em>). © Daniel Sugny
    Le cordyceps militaire Cordyceps militaris (L.) Link,1833 (Clavicipitaceae). © Daniel Sugny

    La chrysalide de la Processionnaire du pin Thaumetopoea pityocampaThaumetopoea pityocampa (Denis & Schiffermuller, 1775) (Notodontidé) est parasitée par ce champignon, qui agirait comme un régulateur des populations de processionnaires (DGFM, 2011). La Processionnaire du Chêne Thaumetopoea processionea (L., 1758) (Notodontidé) est aussi victime de ce champignon.

    Les maladies des chenilles

    Les chenilles contractent également des maladies telles des bactérioses, mycosesmycoses, viroses. Celles-ci ne sont pas transmissibles à l'Homme. Les années humides et les hivershivers doux semblent favoriser ces maladies.

    Par contre, certaines chenilles du genre Hylesia en Amérique et du genre Anaphae en Afrique peuvent transmettre à l'Homme la maladie nommée la « papillonite » ou « lépidoptérisme », affection cutanée provoquée par les poils urticants de ces chenilles.