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    Photo d'un imago de processionnaire du pin. © Alvesgaspar, GNU FDL Version 1.2

    Photo d'un imago de processionnaire du pin. © Alvesgaspar, GNU FDL Version 1.2

    Les chenilles processionnaires sont les larves de papillons appartenant à la famille des Notodontidae. Sous nos latitudes il en existe deux espèces : la processionnaire du pin et la processionnaire du chêne dont la biologie est quasiment identique à l'exception que la première espèce ravage les pins, et la seconde les feuillus avec une prédilection pour les chênaies.

    Processionnaire du pin (Denis & Schiffermüller 1775) - Thaumetopoea pityocampa

    Processionnaire du chêne (Linnaeus 1758) - Thaumetopoea processionea 

    • Ordre : Lepidoptera
    • Sous-ordre : Ditrysia
    • Super-famille : Noctuoidea
    • Famille : Notodontidae
    • Sous-famille : Thaumetopoeinae
    • Genre : Thaumetopoea

    Description de la chenille processionnaire

    La chenille est d'une teinte brun foncé ponctuée de taches rougeâtres sur la partie supérieure et les flancs, tandis que la face ventrale est jaune. La tête est noire. Elle est très velue et couverte de poils urticantsurticants.

    Chenilles processionnaires du pin. © John H Ghent, USDA Forest Service, United States, CCA 3.0 United States license
     
    Chenilles processionnaires du pin. © John H Ghent, USDA Forest Service, United States, CCA 3.0 United States license

    Habitat de la chenille processionnaire

    La chenille processionnaire du pin se cantonne dans les régions du sud de l'Europe et infeste principalement les différentes espèces de pins. La chenille processionnaire du chêne quant à elle, se trouve plus au nord et peut proliférer sur les chênes.

    Chenille processionnaire du chêne. © Sarefo, GNU FDL Version 1.2
     
    Chenille processionnaire du chêne. © Sarefo, GNU FDL Version 1.2

    Comportement de la chenille processionnaire

    Durant l'été, les imagosimagos femelles déposent leurs œufs par paquetspaquets de 150 à 200 en rangées parallèles sur les aiguilles de pins. Ceux-ci éclosent au bout de cinq à six semaines pour livrer des chenilles qui mueront à cinq reprises. Arrivées au cinquième stade de la métamorphosemétamorphose, les chenilles processionnaires du pin tisseront un nid de soie coriace que les prédateurs éventuels ne peuvent percer, où elles se regrouperont pour passer les journées, et plus tard la mauvaise saisonsaison. Les chenilles sortent la nuit pour s'alimenter et se déplacent à la queue leu-leu. La cohésion de ce déplacement en procession, est assurée par contact tactile avec la soie des congénères. Les nids sont aisément repérables sur les arbresarbres car ils ressemblent à de grossières barbes à papa parasitant les extrémités des branches de pins. 

    Nid de processionnaires du pin. © Mangatome, GNU FDL Version 1.2

    Nid de processionnaires du pin. © Mangatome, GNU FDL Version 1.2

    Les chenilles processionnaires du chêne se rassemblent en groupes denses sur les branches maîtresses des chênes. Les nids également urticants, adoptent la forme de grands coconscocons blancs et abritent des centaines de chenilles.

    Au printemps, sous la conduite d'une femelle, la colonie quitte le nid et, en procession, gagne le sol ou chaque chenille s'enfouira pour engager le processus de transformation en chrysalidechrysalide. Il peut s'écouler une ou plusieurs années avant que le papillon adulte n'émerge de terreterre pour recommencer le cycle de reproduction. Le mâle meurt au bout d'un jour ou deux, tandis que la femelle lui survivra quelques heures de plus, le temps de pondre ses œufs qui écloront au terme de quatre à six semaines. Les imagos sont nocturnesnocturnes et leur livrée très discrète.

    Régime alimentaire de la chenille processionnaire

    Les chenilles processionnaires se nourrissent de leurs plantes hôtes. Celles du pin s'attaquent aux aiguilles fraîches des conifères, tandis que celles du chêne s'en prennent aux feuilles tendres des Quercus. En nombre, elles défolient les arbres qui les abritent, contribuant à les fragiliser et à les rendre moins résistants aux autres ravageurs et parasitesparasites.

    Dangers de la chenille processionnaire

    Ce ne sont pas leurs longues soies qui posent problème, mais les poils minuscules que les chenilles projettent en l'airair alors qu'elles sont au troisième stade larvaire, lorsqu'elles se sentent menacées ou non. Une simple rafale de ventvent peut transporter les poils. Leur caractère urticant provoque généralement de sérieuses réactions allergiques et des démangeaisonsdémangeaisons, voire des œdèmesœdèmes sur les parties du corps les plus exposées : mains, cou, visage, mais peut aussi entraîner des lésions oculairesoculaires et des troubles respiratoires sévères. Les animaux domestiques sont particulièrement vulnérables. Un chienchien ou un chat atteint par les poils urticants peuvent développer une nécrose de la langue pour s'être léché afin d'atténuer les démangeaisons dont il est victime, s'il n'est pas soigné rapidement. 

    Nid de processionnaires du chêne. © Rupp.de, GNU FDL Version 1.2

    Nid de processionnaires du chêne. © Rupp.de, GNU FDL Version 1.2

    Lutte contre la chenille processionnaire

    La chenille processionnaire possède de nombreux ennemis naturels à tous les stades de son évolution : insectesinsectes, oiseaux, rongeursrongeurs, virus, champignonschampignons... Les procédés de lutte en cas d'infestationinfestation peuvent être divers mais le résultat n'est pas toujours à la hauteur des attentes. L'échenillage et l'incinération pour les petites surfaces semblent les plus efficaces si l'on se refuse à utiliser les insecticidesinsecticides chimiques, tandis que pour les grandes surfaces infestées, l'usage par pulvérisation de toxinestoxines produites par la bactériebactérie Bacillus thuringiensisBacillus thuringiensis à l'automneautomne (en dehors de la présence d'autres larves de lépidoptèreslépidoptères), démontre une efficacité certaine. La toxine ingérée par les chenilles, les tue par septicémiesepticémie. Il existe d'autres moyens d'éradication, parfois complexes à mettre en œuvre, tels l'utilisation de certaines espèces d'oiseaux insensibles aux poils urticants dont les mésanges, lutte chimique par pulvérisation aérienne (de plus en plus rarement utilisé), pièges à base de phéromonesphéromones...

    Champ lexical : thaumetopoea pityocampa | thaumetopoae processionea