Scrutée 24 h sur 24 par des satellites et sillonnée par les aventuriers, la Terre recèle pourtant des lieux totalement mystérieux. Un volcan qui crache de la boue en continu, des forêts d’arbres fantômes, d’étranges cercles dans lesquels aucune végétation ne pousse… Ces énigmes scientifiques sont aussi belles qu’étranges.


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    On s'y croirait sur une planète lointaine aux confins de la galaxiegalaxie : ces endroits inhospitaliers et inquiétants se trouvent pourtant bien sur notre bonne vieille Terre dont on croyait avoir percé tous les mystères. Erreur : notre Planète est encore soumise à des phénomènes naturels inexpliqués. Mais si ces derniers demeurent des énigmes scientifiques, il serait bien prématuré d'y voir une manifestation paranormale.

    Les cercles de fée en Namibie

    Parsemés à travers les prairies arides du désert du Namib, ces cercles de 2 à 15 mètres de diamètre (photographiés ici par Carolyn Cheng)) forment des « trous » géants dans la végétation. Les hypothèses les plus diverses circulent sur leur origine : un sol radioactif, l’œuvre de termites ayant dévoré les racines des plantes pour permettre à l'eau d'être absorbée par le sable, ou encore la concurrence entre les plantes qui s'auto-organisent autour des ressources en eau en formant ces formes circulaires inhabituelles. Sans compter l'hypothèse d'un atterrissage d’extraterrestres ou les marques d'une marche divine. D'autres « cercles de fée » ont été découverts en 2016 dans le désert australien, sans qu'une explication convaincante ait pu, là encore, être trouvée pour résoudre cette énigme scientifique.

    Ces cercles dépourvus de végétation au milieu des prairies du Namib demeurent un mystère. © Carolyn Cheng
    Ces cercles dépourvus de végétation au milieu des prairies du Namib demeurent un mystère. © Carolyn Cheng

    La forêt albinos en Californie

    Une lugubre forêt de fantômes blancs se dresse le long des côtes californiennes dans les parcs nationaux de Big Basin Redwoods ou Humbolt Redwoods. Ces séquoias n'ont pas été victimes d'une pollution chimique ou de pluies acidesacides : ils sont albinos, dépourvus de chlorophylle, laquelle donne leur couleurcouleur verte aux autres végétaux. Mais comment ces séquoias blancs peuvent-ils survivre sans photosynthèse ? Selon Zane Moore, un étudiant chercheur de l'université de Californie, ces arbres seraient des sortes de chimèreschimères, les branches albinos profitant des ressources des branches vertes. En retour, les parties albinos séquestrent les métauxmétaux lourds qui empoisonnent les sols et aboutiraient normalement à la mort des arbresarbres. Voici une possible explication à cette énigme scientifique.

    Le cas de ces séquoias albinos est unique au monde. © mollie c, Flickr
    Le cas de ces séquoias albinos est unique au monde. © mollie c, Flickr

    L'énigme scientifique la plus déroutante : le cratère géant de Batagaika en Sibérie

    Les Yakoutes le surnomment « porteporte de l'enfer ». Le cratère de Batagaika est apparu dans les années 1960 au nord de la Sibérie et s'étend aujourd'hui sur près d'un kilomètre de long et 86 mètres de profondeur. Il continue à se creuser au rythme de 10 à 30 mètres par an, en émettant des sons bizarres et effrayants. La dépression a débuté lorsqu'une grande partie de la forêt a été défrichée, laissant le sol vulnérable et fragilisé par le réchauffement, ce qui a fait fondre le pergélisolpergélisol et entraîné des effondrementseffondrements. Le phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il risque de libérer des poches de méthane piégées dans le sol, susceptibles de donner lieu à des explosions. Au fur et à mesure de son agrandissement, le cratère dévoile des vestiges archéologiques et des fossilesfossiles remontant à plus de 200.000 ans, comme le cadavre d'un cheval préhistorique, d'un bœuf musqué ou d'un mammouthmammouth.
     

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    Le cratère de Batagaika se creuse au rythme de 10 à 30 mètres par an. © Sakha Republic, Instagram

    Le trou magnétique terrestre de l’Atlantique

    L'AnomalieAnomalie magnétique de l'Atlantique Sud (Amas) est une brèche béante dans le bouclier magnétique qui protège la TerreTerre des particules cosmiques. Cette vaste zone s'étendant du Chili au Zimbabwe couvre près de 7,8 millions de km² et ne cesse de s'agrandir. Un « trou » qui entraîne des perturbations dans les satellites de communication et d'observation spatiale, mais dont l'origine demeure inexpliquée. Il pourrait s'agir d'un flux magnétique provenant des mouvementsmouvements de roches en fusionfusion dans le noyau terrestrenoyau terrestre, composé de ferfer liquideliquide, ou d'un début d'inversion des pôles magnétiques, qui intervient tous les 400.000 ans en moyenne. Si c'était le cas, ce genre de brèches pourrait se multiplier et causer des gros problèmes pour la santé ou pour les vols commerciaux.

    Dans la zone bleue appelée Anomalie magnétique de l’Atlantique Sud, le champ magnétique est deux fois plus faible qu’en Europe. © ESA, DTU Space
    Dans la zone bleue appelée Anomalie magnétique de l’Atlantique Sud, le champ magnétique est deux fois plus faible qu’en Europe. © ESA, DTU Space

    Le champ hydrothermal de Dallol en Éthiopie

    Des températures atteignant 45 °C en plein hiverhiver, des geysersgeysers d'eau bouillante, des lacs verdâtres dont l'acidité peut prendre des valeurs négatives, des remontées de gazgaz toxiques, des concrétionsconcrétions boursouflées chargées en soufresoufre... Voici une autre énigme scientifique ! Les sources hydrothermalessources hydrothermales de Dallol, dans le désert du Danakil au nord de l'Éthiopie, sont l'un des endroits les plus inhospitaliers de la Terre. À 160 mètres au-dessous du niveau de la mer, ce volcan aérien est le plus bas de la Planète. Recouvert par une épaisse couche de sel, il est dépourvu de toute forme de vie, exceptées quelques archées primitives. Un concentré d'extrêmes étudié par les scientifiques pour comprendre l'émergenceémergence de la vie sur Terre.

    Le volcan Dallol dans la dépression de Danakil en Éthiopie offre un aperçu de la Terre il y a des millions d’années. © Andrea Moroni, Flickr
    Le volcan Dallol dans la dépression de Danakil en Éthiopie offre un aperçu de la Terre il y a des millions d’années. © Andrea Moroni, Flickr

    Le volcan cracheur de boue en Indonésie

    Depuis 12 ans, le volcanvolcan LusiLusi, à l'est de l'île de JavaJava en Indonésie, crache sans relâche l'équivalent de 25 piscines olympiques de boue par jour ; n'est-ce pas, là aussi, une belle énigme scientifique ?! Un phénomène unique au monde qui serait la conséquence d'un forage gazier qui aurait percé un aquifèreaquifère sous haute pressionpression. Une autre hypothèse est un séismeséisme qui aurait liquéfié les sédimentssédiments. Contrairement à tous les autres volcans de boue, qui éjectent leur mixture par intermittence, le flot de boue est ici continu et ne devrait pas se tarir avant au moins des dizaines d'années, selon les scientifiques. En attendant, le flot de boue a déjà fait 60.000 déplacés, assèche les champs et pollue la rivière. Le volcan émet aussi des gaz toxiques, qui peuvent s'enflammer à tout moment, et des pierres.

    Le volcan Lusi en Indonésie vomit des dizaines de milliers de tonnes de boue chaque jour. © AGU, YouTube
    Le volcan Lusi en Indonésie vomit des dizaines de milliers de tonnes de boue chaque jour. © AGU, YouTube

    Le lac rose de Hillier en Australie

    La dense forêt verte et le bleu profond de l'océan Indien offrent un contrastecontraste saisissant avec le rose fuchsiafuchsia du lac Hillier, situé au bord de de l'île du Milieu au sud de l'Australie. La couleur rose de ce lac, de 600 mètres de long pour 250 mètres de large, a longtemps tenu en haleine les scientifiques, incapables de déterminer avec certitude la source de cette étrange teinte. Selon les chercheurs de l'eXtreme MicrobiomeMicrobiome Project (XMPXMP), l'étrange coloration du lac serait finalement la combinaison de deux phénomènes. D'une part, l'accumulation d'une micro-alguealgue, Dunaliella salina, qui utilise le beta-carotènecarotène pour sa photosynthèse, et d'autre part, la présence d'une halobactérie appréciant les milieux salins et donnant au sel une couleur fraisefraise. Malgré les apparences, l'eau n'est pas toxique et offre des conditions parfaitement propices à la baignade.

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    Contrairement aux apparences, la couleur rose du lac Hillier n’est pas toxique mais demeure une énigme scientifique. © crturismo_pt, Instagram