Le 21 février dernier, une capsule américaine de la société privée Varda Space est revenue sur Terre après avoir passé des mois en orbite basse. Plusieurs médicaments ont été fabriqués pendant la mission, une première ! Plus récemment, Varda Space a dévoilé une vidéo impressionnante de la rentrée atmosphérique.


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    Petite immersion dans la nouvelle ère spatiale. Nous parlons ici d'une capsule où ont été fabriqués les premiers médicaments extraterrestres, sous la maîtrise d'une compagnie privée. Tel était le but de la mission Winnebago-1 (W-Series 1) de la compagnie américaine Varda Space, avec la maîtrise technique de Rocket lab.

    Images impressionnantes de la rentrée atmosphérique

    La capsule est revenue sur Terre le 21 février dernier, après avoir passé plus de huit mois en orbite (254 jours exactement). La mission avait décollé le 12 juin 2023 mais devait durer bien moins longtemps. En effet, Varda Space espérait un retour sur Terre de la capsule au bout de quelques semaines, mais l'administration américaine fédérale de l'aviation (FAA) n'a donné son feu vert que le 14 février dernier.

    La capsule s'est posée sous parachuteparachute dans le désertdésert de l'Utah, où celle du retour d’échantillons d’astéroïde Osiris-Rex de la Nasa a atterri en septembre 2023. Varda Space précise dans la vidéo (ci-dessus) que la capsule a pénétré notre atmosphèreatmosphère à Mach 25 (environ 30 000 km/h).

    Récupération de la capsule de Varda Space dans le désert de l'Utah. © John Kraus, Varda Space
    Récupération de la capsule de Varda Space dans le désert de l'Utah. © John Kraus, Varda Space

    Médicaments extraterrestres

    Le projet de Varda Space est de développer un business d'usine spatiale. Pour le retour des produits, les co-fondateurs se sont inspirés des capsules de rentrée atmosphérique larguées par les anciens satellites espions américains Corona, pour acheminer les bobines aux analystes du renseignement.

    Comme application proposée : la fabrication de médicaments en orbite dans des conditions de microgravité ne pouvant être reproduites aussi longtemps sur Terre. Les expériences faites auparavant dans l'ISS ont montré que ces conditions sont meilleures pour la cristallisation des protéinesprotéines. La mission Winnebago-1 comptait la production de cristaux de ritonavir, médicaments utilisés dans le traitement du VIHVIH.


    La première usine automatique dans l’espace a commencé son déploiement

    Article de Daniel ChrétienDaniel Chrétien, publié le 14 juin 2023

    C'est la nouvelle mode de vouloir construire des usines orbitalesorbitales. La compagnie privée, SpaceXSpaceX, est une des premières au monde à y envoyer la sienne. Son démonstrateurdémonstrateur a été mis en orbite par SpaceX cette nuit.

    Une fuséefusée Falcon 9Falcon 9décollé de Vandenberg ce lundi à 23 h 35 avec 72 petits satellites à bord. Parmi eux, on retrouve un des tout premiers projets d'usine spatiale automatique, nommé Winnebago-1 et développé par Varda Space. Le déploiement en orbite polaire basse a été un succès, tout comme le reste du vol.

    Varda Space est une start-upstart-up californienne fondée en 2020 par deux jeunes entrepreneurs qui avaient précédemment fait carrière chez SpaceX. La start-up a rapidement levé des fonds et annoncé dès 2021 vouloir envoyer leur première usine orbitale dans l'espace. Depuis, plusieurs autres usines sont en cours de constructionconstruction. Varda Space passe par Rocket Lab pour développer la plateforme satellite qui assurera le bon déroulement de la mission, et développe elle-même sa capsule-usine.

    La capsule-usine n'était pas seule, elle a décollé avec 71 autres passagers. On la retrouve sur cette photo prise pendant la mise sous coiffe. C'est le deuxième satellite à gauche en partant d'en bas (doré). © SpaceX
    La capsule-usine n'était pas seule, elle a décollé avec 71 autres passagers. On la retrouve sur cette photo prise pendant la mise sous coiffe. C'est le deuxième satellite à gauche en partant d'en bas (doré). © SpaceX

    Industrie pharmaceutique spatiale

    Pendant des décennies, la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale a hébergé des centaines d'expériences médicales et chimiques en orbite. Certains résultats ne peuvent être acquis qu'en microgravité, et impossibles à obtenir sur Terre. Varda Space propose de produire des moléculesmolécules, médicaments et autres choses pouvant servir à l'industrie pharmaceutique.

    Pour cette première mission de démonstration, Varda Space produira du ritonavir, un antiviralantiviral utilisé notamment contre le Covid-19Covid-19 ou le SidaSida. La démonstration compte, bien sûr, le délicat retour sur Terre de la capsule. Protégée par un bouclier thermique, la capsule de 120 kilos (massemasse à vide) devra protéger les molécules produites en orbite lors de la rentrée atmosphérique, au cours de laquelle la température atteint plusieurs milliers de degrés.

    Ce tout nouveau business est un excellent filonfilon. D'autres capsules-usine sont proposées par la start-up britannique Space Forge, ou par le service Space Case d’ArianeGroup, ou encore par le projet d’usine spatiale REV-1 de Thales Alenia Space.

     Assemblage final de l'usine orbitale automatique de Varda Space. © Rocket Lab
     Assemblage final de l'usine orbitale automatique de Varda Space. © Rocket Lab

    SpaceX va transporter les éléments de la première usine dans l'espace dès 2023

    Installer des usines dans l'espace n'est pas une lubie de milliardaires déconnectés de la réalité, ce sont même des projets qui s'élaborent et se concrétisent progressivement. À l'instar de Jeff BezosJeff Bezos, patron de Blue Origin, qui veut envoyer les industries polluantes dans l'espace, l'entreprise de recherche spatiale, Varda Space, veut devenir la première à construire une usine dans l'espace en s'associant à SpaceX. Ce premier « covoiturage spatial » devrait avoir lieu au début de l'année 2023.

    Article de Futura avec l'agence ETX Daily Up, publié le 17 octobre 2021

    Une usine industrielle dans l'espace ? Le projet de Varda Space peut sembler farfelu -- il ne manque pas de place sur terre pour concevoir des usines --, pour autant, il pourrait bien faire avancer des industries présentes sur terre.

    L'intérêt pour Varda serait d'utiliser la micropesanteur pour fabriquer de nouveaux matériaux ou développer les recherches de la station spatiale internationale sur certains produits spécifiques. Selon TechCrunch, on pourrait par exemple fabriquer des organes bio-imprimés ou des semi-conducteurssemi-conducteurs même si pour le moment rien n'a été révélé puisqu'aucun contrat avec un client n'a été signé. 

    Pour pouvoir effectuer le voyage, Varda Space a besoin de trouver des partenaires pour effectuer le trajet jusqu'à l'orbite terrestre basse. Et c'est là que SpaceX entre en jeu. Cette dernière propose aux entreprises souhaitant envoyer des objets dans l'espace de profiter d'un de ses vols planifiés pour le faire. En gros, les deux entreprises font ensemble le voyage jusqu'à l'espace. Arrivées à destination, elles se séparent et s'affairent chacune de leur côté. Une sorte de « covoiturage spatial » en somme. Un peu différent tout de même de votre voyage dominical entre Angers et Paris...

    Voir aussi

    Jeff Bezos veut déplacer les industries polluantes dans l'espace, ce n'est pas idiot et on le sait depuis 50 ans !

    Varda Space a annoncé vouloir transporter son usine sur un Falcon 9, propriété de SpaceX, pour le début de l'année 2023. Les lanceurslanceurs de SpaceX transporteront les fournitures nécessaires à l'implantation de l'usine dans l'espace. Si les sociétés n'ont divulgué aucun terme du contrat, on sait que l'engin passera environ trois mois en orbite pour tester ces nouvelles technologies de fabrication. 

     Ce défi invraisemblable, dans lequel Varda Space et SpaceX s'associent dans une sorte de « covoiturage spatial », a pour objectif de produire des matériaux en utilisant la faible gravité. © flashmovie, Adobe Stock
     Ce défi invraisemblable, dans lequel Varda Space et SpaceX s'associent dans une sorte de « covoiturage spatial », a pour objectif de produire des matériaux en utilisant la faible gravité. © flashmovie, Adobe Stock

    L'atterrissage, le moment le plus critique de la mission

    Une autre option de lancement a tout de même été étudiée avec les fusées Electronfusées Electron de Rocket Lab. Mais Varda Space ne voulait pas mettre tous ses œufs dans le même panier, car l'entreprise néo-zélandaise s'occupera du vaisseau spatial pour accueillir les fournitures ainsi que la capsule pour rentrer sur Terre. Une capsule extrêmement importante puisque la rentrée de l'atmosphère s'effectue à Mach 28 et les matériaux ne doivent pas se briser à l'atterrissage.

    En réalité, le moment le plus complexe de la fabrication à la récupération reste ce moment de rentrée dans l'atmosphère. Mach 28 représente 28 fois la vitesse du sonvitesse du son (1.224 km/h). Rappelez-vous ces films de science-fiction dans lesquels on aperçoit le retour sur terre d'une capsule. Maintenant, imaginez-vous transporter des matériaux sensibles dans cet environnement rempli d'incertitudes tout en encaissant une multitude d'impacts extérieurs. Ce sera sans doute l'un des moments critiques de la mission. 

    À la différence des autres engins spatiaux spécialisés dans la communication ou encore l'imagerie, Varda Space et son usine spatiale ne nécessitent pas d'une orbite spécifique pour la mission. Il lui suffit de pouvoir rester en orbite terrestre basse. Les leçons apprises lors de ce premier vol pourront permettre d'en effectuer d'autres. Varda Space espère pouvoir en lancer un deuxième, voire un troisième vers la fin de l'année 2024. 

    Une date encore lointaine qui laisse l'opportunité à d'autres projets de voir le jour. On sait par exemple que l'Union européenne planche sur ce sujet avec le projet « Period » qui souhaite développer une usine orbitale. Il se concentrera sur l'assemblage et la fabrication de satellites directement depuis l'espace en partenariat avec Airbus. En tout cas, ces projets ambitieux nous laissent entrevoir des perspectives nouvelles pour industriels et entrepreneurs de tout bord.

     

     

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