Magnifique découverte faite par une équipe de chercheurs… dans des images de satellites espions américains aujourd’hui déclassifiées. Les images de haute résolution révèlent la présence de 396 anciens forts romains à la surface, dans le Moyen-Orient.


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    L'imagerie satellitaire vient une fois de plus à la rescousse des archéologues. Les images déclassifiées de satellites espions américains révèlent aujourd'hui l'existence de 396 anciens forts romains en Syrie, en Irak, et en Turquie.

    C'est une région qui n'est pas simple d'accès pour les archéologues, notamment à cause de nombreuses instabilités géopolitiques et des guerres pouvant altérer leur sécurité. Pourtant, c'est une région qui fit partie de l’Empire romain pendant des siècles. L'empire s'étendait sur une bonne partie de l'Europe, mais aussi dans le Moyen-Orient. Sur sa frontière à l'est, les Romains avaient construit de nombreux forts pour se défendre des attaques venant des Perses.

    Quelques forts visibles sur des images de satellites. © Jesse Casana, David D. Goodman & Carolin Ferwerda, <em>U.S. Geological Survey</em>
    Quelques forts visibles sur des images de satellites. © Jesse Casana, David D. Goodman & Carolin Ferwerda, U.S. Geological Survey

    Une enquête centenaire

    En 1934, l'archéologue français Antoine Poidebard annonçait avoir trouvé dans la région 116 anciens forts romains au cours de survolssurvols aériens réalisés dans les années 1920. Aujourd'hui, l'université de l'Arkansas s'est penchée sur les nombreuses images satellitaires fraîchement déclassifiées afin de compléter cette vieille étude, en trouvant plusieurs centaines d'anciens forts. En effet, une partie d'entre eux a été trouvée dans des zones qui n'avaient pas été survolées par le Français.

    Déjà dans les années 1960-1970, des satellites de reconnaissance américains patrouillaient en orbite pour espionner les activités de l'Union soviétique et de ses alliés, comme la Chine. Au bout d'une cinquantaine d'années, les images sont désormais accessibles au public.

    Pour une partie des forts, les images satellitaires sont les seules traces de leur existence. Les ruines de ces forts ont en partie disparu aujourd'hui. En une cinquantaine d'années, les sols ont déjà été modifiés par la météométéo, les glissements de terrain, ou encore l'urbanisation.