Dans le West Dunbartonshire, près de Glasgow, des chercheurs viennent de découvrir les restes d'un fort romain, datant d'il y a presque 2 000 ans. Il s'agirait de l'un des forts qui composaient le mur d'Antonin, célèbre frontière romaine inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco !


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    Vers l'an 140 de notre ère, l'empereur Antonin le Pieux fit construire le murmur d'Antonin en Écosse, visant à fortifier le très célèbre mur d'Hadrien, érigé par son prédécesseur. Construit 20 ans après et bien plus au nord que ce dernier, au niveau de Glasgow, il reste aujourd'hui très mystérieux, alors qu'on n'en a retrouvé que quelques traces. Parmi elles, neuf forts romains. Ou plutôt 10 : une équipe d'archéologues vient d'en trouver un nouveau !

    Révélée le 18 avril par Historic Environment Scotland (HES)la découverte a été réalisée grâce à la gradiométrie, une technique qui évalue les variations du champ magnétique terrestre. Elle permet de détecter des changements infimes dans les sols et invisibles depuis la surface, indiquant dans ce cas précis la présence du soubassementsoubassement du fortin. Déniché dans le West Dunbartonshire, ce fort était référencé depuis 1707 par un antiquaire dénommé Robert Sibbald, qui le décrivit dans les environs de Carleith Farm. Mais malgré des fouilles poussées dans les années 1970 et 1980, il demeurait introuvable jusqu'à aujourd'hui !

    Localisation géographique du mur d'Hadrien dans le nord de l'Angleterre et du mur d'Antonin en Écosse. © Wikimedia Commons
    Localisation géographique du mur d'Hadrien dans le nord de l'Angleterre et du mur d'Antonin en Écosse. © Wikimedia Commons

    Une suite logique au mur d'Hadrien

    Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, le mur d'Antonin s'étend sur un peu plus d'une soixantaine de kilomètres et comprend 19 forts disposés tous les 3,5 kilomètres environ. Son architecture se différencie du mur d'Hadrien par ses mottes d'herbe et ses sous-structures en boisbois, là où le mur d'Hadrien se constitue de pierres. Les fortins auraient été occupés durant 20 ans de manière constante : par 10 à 12 soldats romains, stationnés dans un plus grand fort à proximité, qui alternaient toutes les semaines.

    « C'est formidable de voir à quel point notre connaissance de l'histoire se développe à mesure que de nouvelles méthodes nous donnent de nouvelles perspectives sur le passé. L'archéologie est souvent en partie un travail de détective, et la découverte de Carleith est un bel exemple de la façon dont une observation faite il y a 300 ans et une nouvelle technologie peuvent se combiner pour enrichir notre compréhension », a conclu Riona McMorrow dans le communiqué, directrice adjointe du patrimoine au HES.