Alors que le vol inaugural d’Ariane 6 pourrait avoir lieu au cours du second semestre 2022, l’Agence spatiale européenne a dévoilé une vidéo qui montre l’état de la préparation d’ELA-4, le pas de tir de ce nouveau lanceur.


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    Initialement prévu à l'été 2020, selon le calendrier affiché en 2014 au démarrage du programme de développement, le vol inaugural et la mise en service d'Ariane 6Ariane 6 sont maintenant prévus au cours du deuxième semestre 2022. Il y a quelques jours, ArianeGroup, qui réalise le lanceur, a annoncé que les deux étages du premier exemplaire du futur lanceur avaient quitté leurs usines française et allemande.

    Ces étages serviront pour différents essais prévus en avril sur le pas de tir ELA-4, d'où décollera Ariane 6, en vue d'un premier vol. Ces essais combinés sont aussi la dernière étape avant le vol inaugural avec, notamment, des mises à feu du moteur Vulcain2.1 de l'étage principal qui, bien évidemment, ne décollera pas. L'objectif de ces essais est de tester l'ensemble des interfaces et les communications entre le lanceur et les installations au sol. Seront également testés les logicielslogiciels de vol et les opérations de remplissage qui interviennent lors d'une séquence de lancement, ainsi que la vidange des réservoirs.

    Cette vidéo dévoile l’état de la préparation d’ELA-4 (pour Ensemble de Lancement Ariane numéro 4), le pas de tir du nouveau lanceur. © ESA

    En attendant, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne a dévoilé une vidéo montrant l'état de l'avancement de la préparations d'ELA-4 au mois de décembre. Cette vidéo débute par la liste du Bâtiment d'assemblage du lanceur qui sera monté à l'horizontal, contrairement à Ariane 5Ariane 5 qui l'est en position verticale.

    Un bâtiment pour assembler Ariane 6 à l'horizontale

    Situé à un kilomètre de la zone de lancement, ce bâtiment mesure 20 mètres de haut, 41 mètres de large et 112 mètres de long. Il sera utilisé pour l'intégration horizontale et la préparation du noyau central d'Ariane 6, c'est-à-dire son étage principal et son étage supérieur. La vidéo montre ensuite les installations de stockage d'hydrogène et d'oxygène, le « carburant » du lanceur, qui se connectent au pas de tir par des tuyaux souterrains.

    La vidéo nous amène ensuite au portiqueportique mobilemobile qui est une imposante structure métallique mesurant 90 mètres de haut pour 50 mètres de côté et pesant quelque 8.200 tonnes ! Ses plateformes permettent d'accéder au lanceur pour l'intégration des boosters autour de l'étage central et pour le montage du carénagecarénage contenant la charge utile sur le dessus de l'étage supérieur.

    Construit en acieracier, il protège Ariane 6 tout au long de sa préparation avant son lancement. Ce portique repose sur 16 bogies, chacun équipé de huit roues motrices qui lui permettront de s'avancer ou de reculer sur une distance de 120 mètres en une vingtaine de minutes. Quelques heures avant le décollage d'Ariane 6, il se retirera du pas de tir.

    Enfin, on peut voir à l'entrée du portique une maquette de propulseurspropulseurs P120CP120C, le moteur commun à Ariane 6 (pour les boosters) et VegaVega-C (étage principal).


    Inédit : découvrez le tout nouveau pas de tir pour Ariane 6 depuis l'espace

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 30/09/2021

    Inauguré il ya quelques jours, l'Ensemble de lancement destiné à Ariane 6 a été observé par un satellite de la constellation Planetconstellation Planet. Une image qui permet de se faire une idée précise de l'emplacement des principaux bâtiments de ce complexe qui s'étend sur 170 hectares.

    Le 26 septembre, un des satellites de la constellation Planet a observé l'Ensemble de lancement destiné à Ariane 6 (ELA-4), situé dans l'enceinte du Centre spatial guyanais de Kourou. Ce cliché a été acquis depuis une altitude d'environ 475 kilomètres et permet, en un coup d'œilœil, de se faire une idée précise de la localisation des différents éléments et bâtiments qui forment ELA-4.

    Parmi les principaux bâtiments, citons le portique mobile qui est une imposante structure métallique mesurant 90 mètres de haut pour 50 mètres de côté. Il repose sur 16 bogies, chacune équipée de huit roues motrices qui lui permettront de s'avancer ou de reculer sur une distance de 120 mètres en une vingtaine de minutes. Quelques heures avant le décollage d'Ariane 6, le portique mobile se retirera du pas de tir.

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    On aperçoit également les deux carneaux, longs de 180 mètres, larges et hauts de 20 mètres.  Ces « tunnels » inclinés et formant un V, serviront à canaliser et à évacuer les gazgaz de combustioncombustion de l'étage principal cryogénique et des étages à propergolpropergol solidesolide, tout en réduisant les effets vibratoires et acoustiques au moment du décollage d'Ariane 6.

    Emplacement des principaux bâtiments et structures d'ELA-4. © 2021 Planet Labs, Inc.
    Emplacement des principaux bâtiments et structures d'ELA-4. © 2021 Planet Labs, Inc.

    L'eau, nécessaire au moment du décollage d'Ariane 6, est stockée dans un château d'eau de 90 mètres de haut qui abrite un réservoir de 1.200 m3. Il est relié au mât et à la table par une canalisationcanalisation de 2,5 mètres de diamètre. Cette eau sert à arroser le pas de tir avant et pendant le décollage du lanceur afin d'atténuer les vibrationsvibrations du décollage de façon à protéger les installations contre ces effets très violents. Il faut savoir que l'allumage des boosters génère en effet des ondes acoustiquesondes acoustiques équivalentes à un niveau de bruit pouvant atteindre 180 décibelsdécibels, qui doivent être atténuées pour limiter les vibrations sur le mât et la table de lancement. Cela permet également de refroidir les structures mécaniques et métalliques.

    La stratégie de l’horizontale : une petite révolution

    Enfin, le fameux bâtiment d'assemblage du lanceur Ariane 6. Haut de 20 mètres, long de 200 mètres et large de 41 mètres, ce bâtiment est situé à un kilomètre de la zone de lancement.

    À la différence d'Ariane 5, édifiée en position verticale, Ariane 6 sera construite et assemblée en position horizontale, jusqu'à son pas de tir, comme d'ailleurs les lanceurs russeslanceurs russes SoyouzSoyouz lancés depuis le Centre spatial guyanaisCentre spatial guyanais. Ce passage d'une intégration verticale à une intégration horizontale doit générer une réduction des coûts qui passe par la mise en place d'une nouvelle chaîne de production en série et cadencée.

    Concrètement, à l'intérieur du bâtiment d'assemblage, les étages supérieurs et principaux d'Ariane 6 sont intégrés horizontalement, ce qui permet un processus d'assemblage plus rapide et plus simple. Ariane 6 est ensuite érigée en position verticale sur son pas de tir, à l'intérieur du portique mobile d'où seront ajoutés les boosters latéraux. Deux pour la version « 62 » et quatre pour la version « 64 ». Ensuite, le ou les satellites, déjà dans la coiffe, seront installés sur le lanceur.


    Découvrez le tout nouveau pas de tir pour Ariane 6 au Centre spatial guyanais

    Article de Rémy Decourt publié le 29/09/2021

    L'Ensemble de lancement destiné à Ariane 6 (ELA-4) a été inauguré hier au Centre spatial guyanais. Il s'agit du neuvième pas de tir construit sur le site du « port spatial » de l'Europe. Quant au premier vol d'Ariane 6, il est prévu au mieux dans le courant de l'été 2022. 

    Après huit années de travaux, dont deux ans de retard, le pas de tir d'Ariane 6pas de tir d'Ariane 6 a été inauguré mardi 28 septembre. D'un coût avoisinant les 700 millions d'euros, cet Ensemble de lancement destiné à Ariane 6 devrait être mis en service dans le courant de l'été 2022, date à laquelle le vol inaugural du lancer devrait avoir lieu. Encore plusieurs mois d'attente avant de voir décoller la réponse de l'Europe aux lanceurs de SpaceXSpaceX...

    Ce pas de tir se différencie des précédents ensembles de lancement en raison de l'assemblage à l’horizontal d’Ariane 6. Une technique qui s'inspire d'autres concurrents russes et américains et qui remplace l'assemblage vertical tel qu'il est aujourd'hui pratiqué avec Ariane 5. Cette intégration à l'horizontale d'Ariane 6 et l'automatisation de certaines opérations, qui ne l'étaient pas avec ELA-3, participent à la réduction des coûts par rapport à Ariane 5.

    Le portique mobile d'ELA-4 utilisé pour abriter la préparation finale du lanceur. Cette structure métallique de plus de 8.000 tonnes est haute de 89 mètres. © S. Corvaja, ESA
    Le portique mobile d'ELA-4 utilisé pour abriter la préparation finale du lanceur. Cette structure métallique de plus de 8.000 tonnes est haute de 89 mètres. © S. Corvaja, ESA

    Le quatrième pour Ariane

    Ce nouveau pas de tir du CSG est le neuvième en Guyane, après DiamantDiamant, Europa, Ariane 1, 4, 5, Vega et Soyouz. Il est bâti sur une surface de 170 ha, il a mobilisé 900.000 m3 de terrassementterrassement, 55.000 m3 de bétonbéton et 8.000 m3 de charpentescharpentes métalliques et 600 personnes ont participé au chantier, dont 75 % de personnel local. L'ELA-4 est constitué du massif de lancement, le socle en béton qui supporte le lanceur lui-même et tous les ouvrages et équipements nécessaires aux opérations d'assemblage final et au lancement, de la table de lancement qui y est encastrée, du portique mobile et du mât ombilical.

    ELA-4, le pas de tir du lanceur Ariane 6. © ESA, S. Corvaja
    ELA-4, le pas de tir du lanceur Ariane 6. © ESA, S. Corvaja

    ELA-4 se situe à 3,5 km de l'actuel ELA‑3 d’Ariane 5, le long de la « Route de l'espace » qui mène à l'Ensemble de lancement Soyouz, 6,5 km plus loin. Ses principales structures sont le massif de lancement, le portique mobile et le bâtiment d'assemblage du lanceur. Il compte également un château d'eau, des zones de stockage d'oxygène et d'hydrogène liquidesliquides entre autres.

    En parallèle, les équipes du Centre spatial guyanais sont en train de réhabiliter le site de lancement Diamant, actuellement hors service et désarmé, de façon à l'adapter à ThemisThemis, Callisto ainsi qu'à de futurs petits et micro-lanceurs qui n'existent pas encore sur le marché.


    Ariane 6 : la construction du pas de tir en chiffres

    Article de Rémy Decourt publié le 07/08/2017

    En Europe, la production du premier lanceur Ariane 6 a débuté. De l'autre côté du Globe, en Guyane, au Centre spatial de Kourou, c'est aussi l'effervescence : la constructionconstruction du pas de tir prévu pour ce nouveau lanceur est en cours. Un chantier impressionnant à découvrir en chiffres.

    Au Centre spatial guyanais (CSG), le chantier de l'Ensemble de lancement d'Ariane 6 (ELA-4) bat son plein. Ce futur pas de tir est réalisé par le Cnes, le maître d'œuvremaître d'œuvre du segment sol d'Ariane 6 dans le cadre d'une mission de conception et de réalisation confiée par l'Agence spatiale européenne (ESA).

    Ce pas de tir est le neuvième construit au CSG et le quatrième pour Ariane. Il se situe à 3,5 km de l'actuel ELA‑3 d’Ariane 5, le long de la « Route de l'espace » qui mène à l'Ensemble de lancement Soyouz, 6,5 km plus loin. Ses principales structures sont le massif de lancement, le portique mobile et le bâtiment d'assemblage du lanceur. Il comptera également un château d'eau, des zones de stockage d'oxygène et d'hydrogène liquides par exemple.

    Profond de 28,5 mètres, voici le carneau et ses deux rampes pour évacuer les jets du lanceur Ariane 6. © Rémy Decourt
    Profond de 28,5 mètres, voici le carneau et ses deux rampes pour évacuer les jets du lanceur Ariane 6. © Rémy Decourt

    Le chantier durera 4 ans

    D'une duréedurée de quatre ans (il a débuté mi-2015 et devrait finir mi-2019) et d'un montant de 200 millions d'euros, ce chantier est réalisé par Eclair6, un groupement de 46 entreprises que pilote Eiffage Génie Civil. Il s'inscrit dans un programme de développement des « moyens sol Ariane 6 » de quelque 600 millions d'euros. ELA-4, avec toutes ses installations, sera livré en juillet 2019. Le premier lancement d'une Ariane 6 est prévu en 2020.

    Les retombées économiques pour la Guyane sont positives et estimées à 94 millions d'euros, soit environ 15 % du volumevolume global du projet. Ce marché comprend également des clauses sociales d'insertion, « une volonté forte du Cnes », tient à souligner Jean-Yves Le Gall, son président. À ce jour, 96 jeunes guyanais sont en contrat d'insertion, ce qui représente quelque 106.000 heures équivalent à 60 emplois pour la construction d'ELA-4.

    Érection de la charpente métallique du bâtiment d'assemblage du lanceur, à l'intérieur duquel Ariane 6 sera assemblée en position horizontale. © Rémy Decourt
    Érection de la charpente métallique du bâtiment d'assemblage du lanceur, à l'intérieur duquel Ariane 6 sera assemblée en position horizontale. © Rémy Decourt

    Le chantier ELA-4 en chiffres

    Voici quelques chiffres concernant le chantier ELA-4 :

    • Superficie totale : 170 hectares (340 terrains de football), dont 18 hectares de plateformes bâtiments ;
    • Terrassement : 700.000 m3 (7 fois la cathédrale Notre-Dame de Paris) ;
    • Carneaux : > 300.000 m3 (150 piscines olympiques), pour canaliser et évacuer les jets du lanceur au décollage ;
    • 14 tirs de mines, pour creuser le granitegranite du carneau ;
    • Surfaces de planchersplanchers : > 20.000 m² ;
    • Surface de toituretoiture : > 15.000 m² ;
    • Charpente métallique : 6.500 tonnes, à comparer aux 8.000 tonnes de la tour Eiffel ;
    • Portique mobile : 8.200 tonnes et 90 mètres de haut ;
    • Canalisations enterrées : > 15 km ;
    • Fourreaux pour câbles : > 35 km ;
    • Câbles haute tensionhaute tension enterrés : > 8 km ;
    • Puissance froid : > 3 MW ;
    • Volume de béton armébéton armé : 55.000 m3 ;
    • 4,5 m3 de béton produits toutes les 45 secondes.

     

     

     

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