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    Ariane 6 est une famille comprenant deux lanceurs, Ariane 62 et Ariane 64, dont le développement a démarré en 2016. Elle sera mise en service dans le courant de l'année 2023, voire 2022, pour succéder à l'actuelle Ariane 5Ariane 5. Si ce nouveau lanceur a été conçu pour garantir la continuité de l'accès européen à l'espace, il a été décidé dans un contexte particulier afin de répondre aux offres commerciales très agressives de SpaceX avec ses lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy.

    Lors des premières années d'exploitation, l'objectif est de proposer des prix de lancements inférieurs de 50 % à ceux d'Ariane 5, puis de les baisser encore dans un second temps. Ainsi, l'Ariane 62 (c'est-à-dire à deux boosters), qui se destine aux lancements institutionnels, sera proposée à 70 millions d'euros et jusqu'à 96 millions pour l'Ariane 64 (4 boosters, donc) avec une capacité de lancement double et 10,5 tonnes en  orbite de transfert géostationnaire.

    Les deux versions d'Ariane 6. La version à deux boosters (Ariane 62 ou AR 62) et celle à quatre boosters (Ariane 64 ou AR 64). © ESA, D. Ducros
    Les deux versions d'Ariane 6. La version à deux boosters (Ariane 62 ou AR 62) et celle à quatre boosters (Ariane 64 ou AR 64). © ESA, D. Ducros

    Un lanceur polyvalent et modulaire

    Construite sur l'héritage d’Ariane 5, et l'expérience de VegaVega-C, Ariane 6 sera modulaire pour répondre à la plupart des besoins institutionnels européens et commerciaux. Hautes d'environ 60 mètres pour 5,4 mètres de diamètre, les deux versions d'Ariane 6 seront identiques à l'exception du nombre de propulseurs d'appoint. Concrètement, elles utiliseront un étage principal, qui ne sera pas réutilisable, avec des réservoirs |24e038d473634f497ec278b454f80030|/LH2LH2 indépendants et une version améliorée de l'actuel Vulcain d'Ariane 5.

    Ce moteur a été conservé pour des raisons de délais de développement. Il subira néanmoins un petit lifting et deviendra Vulcain 2.1. Les principales modifications concernent le divergent et une simplification du système de pressurisation des réservoirs. Autre point d'évolution, l'allumage du moteur se fera par le sol. Il n'y aura donc plus d'allumeur dans le lanceur comme c'est le cas sur Ariane 5. Quant à l'étage supérieur, il s'agit du moteur réallumable Vinci (développé pour Ariane 5ME qui ne verra jamais le jour) surmonté d'une coiffe de 5,4 mètres. Les boosters d'appoint d'Ariane 6, les P120, seront les mêmes qu'utilisera également le lanceur Vega CVega C comme étage principal.

    Le saviez-vous ?

    Ariane 6 sera intégrée à l'horizontale, comme les Soyouz, et non pas à la verticale comme pour toutes les Ariane précédentes. Elle sera placée en position verticale avant que le ou les satellites ne soient installés sur le lanceur. Les deux premiers étages seront notamment raccordés en position couchée avant que l'ensemble ne soit relevé puis acheminé sur le pas de tir. Ce n'est qu'à ce moment que les boosters solides à poudre seront fixés sur le corps principal de la fusée et que la coiffe (contenant le ou les satellites) sera intégrée.

    Ariane 6 sera le lanceur de la filière Ariane le moins innovant. Même s'il est souvent présenté comme un lanceur low cost, Ariane 6 fera appel à de nouvelles technologies, comme l'utilisation d'un détonateur opto-pyrotechnique, une fabrication additive (ou impression 3Dimpression 3D), le soudage par frictionfriction-malaxage, ainsi qu'une avionique revue.

    Cette approche de développement diffère de celle qui a mené à Ariane 5. À l'époque, le besoin était de développer l'industrie spatiale européenne pour qu'elle devienne une référence au niveau mondial (« techno driven »). Avec Ariane 6, les coûts d'utilisation et de développement sont les critères principaux, d'où le choix d'un lanceur « cost driven » qui doit permettre d'atteindre l'objectif de coût de lancement 50 % inférieur à celui de l'actuel Ariane 5.