À moins de cinq ans de son vol inaugural, plus rien ne devrait retarder le développement d’Ariane 6. Son architecture est aujourd’hui figée et sa commercialisation débutera fin 2016. Ce futur lanceur, garant de l’indépendance de l’accès à l’espace de l’Europe, est la réponse à la concurrence de SpaceX. Il en coûtera tout de même quelque 2,4 milliards d’euros aux pays européens participant à cette aventure, avec, assure la nouvelle entreprise créée pour l'occasion, des coûts d'exploitation moindres.

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    Airbus SafranSafran LaunchersLaunchers vient d'annoncer que le design final des lanceurs Ariane 62 et Ariane 64 était finalisé. Après plusieurs mois de tergiversations et d'études, cette future famille de lanceurs tiendra compte des besoins exprimés par 18 opérateurs de satellites et répondra à l'arrivée des satellites électriques.

    Ariane 6Ariane 6 est donc la réponse de l'Europe à SpaceXSpaceX et ses lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy. Le premier lancement est prévu en 2020 et son utilisation pleinement opérationnelle en 2023. Elle sera construite par Airbus Safran Launchers, le maître-d'œuvre du programme. Cette entreprise, filiale d'Airbus et Safran, a été créée pour développer Ariane 6 dans une solution industrielle plus compétitive, plus pragmatique diront certains, que celle d'Ariane 5Ariane 5.

    Construite sur l'héritage d’Ariane 5, et l'expérience de VegaVega-C, Ariane 6 sera modulaire, pour répondre à la plupart des besoins institutionnels européens et commerciaux. La commercialisation du lanceur doit débuter à la fin de cette année avec un objectif de proposer des prix de lancements inférieurs de 50 % à ceux d'Ariane 5. Ainsi, l'Ariane 62 (c'est-à-dire à deux boosters), qui se destine aux lancements institutionnels, sera proposée à 70 millions euros et jusqu'à 96 millions pour l'Ariane 64 (4 boosters, donc) avec une capacité de lancement double et 10,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire.

    D'Ariane 1 à Ariane 5, ces familles de lanceurs ont assuré à l'Europe trois décennies d'accès indépendant à l’espace. En 2020, Ariane 6 prendra progressivement le relais d'Ariane 5 avec les mêmes objectifs d'indépendance et la ferme attention d'un accès à l'espace moins cher. © Esa, Cnes / Arianespace, Service optique CSG, D. Ducros (Ariane 6)

    D'Ariane 1 à Ariane 5, ces familles de lanceurs ont assuré à l'Europe trois décennies d'accès indépendant à l’espace. En 2020, Ariane 6 prendra progressivement le relais d'Ariane 5 avec les mêmes objectifs d'indépendance et la ferme attention d'un accès à l'espace moins cher. © Esa, Cnes / Arianespace, Service optique CSG, D. Ducros (Ariane 6)

    Un nouvel Ensemble de lancement au Centre spatial guyanais

    Hautes d'environ 60 mètres pour 5,4 mètres de diamètre, ces deux versions seront identiques, à l'exception du nombre de propulseurs (des P120 qu'utilisera également Vega-C). Concrètement, elles utiliseront l'étage central avec des réservoirs LOXLOX/LH2 indépendants et une version améliorée de l'actuel Vulcain d'Ariane 5. Quant à l'étage supérieur, il s'agit du moteur réallumable Vinci (développé pour l'Ariane 5ME qui ne verra jamais le jour) surmonté d'une coiffe de 5,4 mètres.

    Quant aux installations au sol d'Ariane 6, l'appel d'offres de constructionsconstructions des bâtiments nécessaires à ce lanceur au Centre spatial guyanaisCentre spatial guyanais sera lancé le 15 février. Le choix du constructeur sera annoncé en juillet 2016 avec un démarrage des travaux cet été. Le futur site de lancement et les installations attenantes (ELA 4) sera livré en juillet 2019.

    Ariane 6 sera intégrée à l'horizontale, comme les SoyouzSoyouz, et non pas à la verticale comme pour toutes les Ariane précédentes. Elle sera placée en position verticale avant que le ou les satellites soient installés sur le lanceur. Les deux premiers étages seront notamment raccordés en position couchée avant que l'ensemble ne soit relevé puis acheminé sur le pas de tir. Ce n'est qu'à ce moment que les boosters solidessolides à poudre seront fixés sur le corps principal de la fuséefusée et que la coiffe (contenant le ou les satellites) sera intégrée.

    Cette nouvelle organisation de travailler s'explique par la nécessité d'abaisser le plus possible les coûts d'exploitation, et d'augmenter la cadence de lancement, de 7 ou 8 par an aujourd'hui avec Ariane 5, jusqu'à une douzaine. Avoir des bâtiments moins hauts y contribuera. Cela facilitera certaines opérations industrielles en évitant le travail en hauteur et la maintenance de ces bâtiments sera réduite, en coût et en duréedurée d'intervention.