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    Parmi les pays producteurs de diamants, il existe notamment l'Inde, l'Australie, le Botswana, le Canada, la Russie. Alors, quelles régions du monde comptent le plus de diamants ? L'Asie, l'Afrique, l'Amérique ?

    Quels sont les pays producteurs de diamants ? Ici, des diamants de taille classique, dont un rouge. © Tiero, Fotolia
    Quels sont les pays producteurs de diamants ? Ici, des diamants de taille classique, dont un rouge. © Tiero, Fotolia

    Voici une liste (établie d'après J.-M. Eberlé, BRGMBRGM) des principaux pays producteurs de diamants :

    • L'Inde (XVIIe siècle) : décrites par Bertrand Tavernier, les exploitations avaient lieu dans le bassin de la rivière Krishna, dans des placers, c'est-à-dire des gisementsgisements secondaires alluvionnaires (sud-est de l'Inde).
    • Le Brésil (des XVIIe et XVIIIe siècles au début du XIXe siècle) : cette exploitation a d'abord fait la richesse du Portugal. C'est, encore ici, des placers de la région de Diamantina.
    • L'Afrique du Sud (dès 1869) voit l'exploitation de gisements primaires débuter et devient le pays des diamants.
    <em>Span Road Kimberley</em> en 1905. © DR
    Span Road Kimberley en 1905. © DR
    • La Namibie : en 1908, August Stauch, employé du chemin de fer allemand en Namibie, découvre un diamant. La Namibie est alors sous domination allemande avant de passer sous contrôle britannique. La fièvrefièvre s'empare du désertdésert. L'Allemagne, ne peut tolérer le pillage de son désert et déclare le sud du Namib « Spergebiet » (« territoire interdit »). La zone fut interdite d'accès jusqu'en 2010, l'exclusivité étant attribuée à CDM (Consolidated Diamond Mines), filiale à 100 % de De Beers. Sur 36.000 km2, le gisement donne les plus belles pierres du monde ; 17 millions de caratscarats en dix ans ont propulsé la Namibie au cinquième rang mondial.
    • Le Congo, avec les gisements du Kasaï et la kimberlitekimberlite de Bakwanga (une des plus grandes du monde), mais les diamants sont médiocres.
    • La Russie : à la fin de la guerre de 1939-1945, elle explore la Sibérie et découvre des kimberlites minéralisées (1955).
    • Le Botswana : la prospection par De Beers, sur une hypothèse géologique, débouche sur les kimberlites d'Orapa (1972).
    • L'Australie : Argyle (1980) accapare 40 % de la production mondiale avec des diamants industriels. Un changement spectaculaire a été la valorisation des « near gems » d'Argyle. Cela fut un changement dans le monde de la taille et du polissage, avec l'émergenceémergence de l'Inde (qui traite 90 % des diamants australiens) comme pôle incontournable et la valorisation de pierres jusqu'alors négligées. Le vocable de « diamant industriel » (mais naturel) pour le bas de gamme recouvre une partie de la demande si importante que l'offre actuelle est insuffisante... Le prix des diamants naturels industriels évolue de 0,33 dollar/ct pour les grains à 10 dollars/ct pour les pierres.
    • Le Canada : Ekati, en 1998, et Diavik sont des débuts prometteurs. L'exploitation de la mine d'Ekati a débuté en 1998 et, avec sa production d'environ 7 millions de dollars de diamants par jour, c'était, en 2001, la seule mine de diamant en opération en Amérique du Nord.

    Voir aussi

    Pourquoi existe-t-il des diamants de différentes couleurs ?

    Mine de diamants à Diavik, au Canada. © DR
    Mine de diamants à Diavik, au Canada. © DR

    Diamants et pays pauvres : Namibie et Botswana

    Les revenus générés par les diamants permettent à environ 5 millions de personnes à travers le monde d'avoir un accès approprié aux services de santé.

    Les revenus générés par les diamants ont permis aux gouvernements et organismes médicaux d'améliorer considérablement les services de santé publique existants et d'en créer de nouveaux à l'attention des personnes qui n'y avaient pas accès auparavant. Les diamants ont ainsi permis de financer la constructionconstruction d'hôpitaux, de centres médicaux et d'hospices, ainsi que la prise en charge médicale de millions de personnes.

    Dans le secteur de la santé, les projets financés par les diamants vont bien au-delà de la simple construction d'hôpitaux. Debswana, une société d'extraction du Botswana, est devenue la première de son industrie à étendre la prise en charge gratuite et à vie du traitement anti-rétroviral à ses employés séropositifsséropositifs, à leurs conjoints et à leurs enfants, ainsi qu'à ses anciens employés.

     Source : www.diamondfacts.org.

    La Namibie

    L'industrie d'extraction du diamant génère plus de 40 % des recettes d'exportation annuellesannuelles de Namibie. En tant que ressource naturelle majeure du pays, les diamants namibiens ont permis de créer environ 4.000 emplois et représentent approximativement 10 % du PIBPIB. Ils améliorent concrètement le quotidien des Namibiens en finançant des choses aussi essentielles que les manuels scolaires et l'électricité. L'industrie du diamant et le gouvernement de Namibie se sont associés pour créer des centres locaux de taille et de polissage afin de favoriser le développement économique du pays et d'offrir un accès aux revenus à davantage de familles et de communautés namibiennes.

    Source : www.diamondfacts.org.

    Voir page suivante de ce dossier.

    Le Botswana

    Grâce aux revenus générés par les diamants, chaque enfant du Botswana est scolarisé gratuitement jusqu'à l'âge de 13 ans. Contrairement à la plupart des autres pays du monde, de nombreux pays africains ne perçoivent pas suffisamment de recettes fiscales pour assumer les coûts de l'éducation publique. La majorité des gouvernements africains doit donc faire payer les frais d'éducation aux étudiants et à leur famille. Grâce aux revenus générés par les diamants, le Botswana fait figure d'exception.

    Quand on a découvert des diamants au Botswana en 1966, le pays ne comptait que trois écoles d'enseignement secondaire ; aujourd'hui, grâce aux revenus générés par les diamants, on en dénombre plus de 300. Alors qu'il y a 40 ans, les enfants du Botswana n'étaient pas scolarisés ou n'avaient accès qu'à des écoles de fortune, ils disposent aujourd'hui de vraies salles de classe, d'équipements sportifs et de manuels scolaires. Les enfants sont scolarisés gratuitement dès l'âge de six ans et tout au long de l'enseignement en école primaire. Même après l'âge de 13 ans, l'enseignement secondaire est financé à 95 % par le gouvernement, ce qui permet aux enfants d'aller plus longtemps à l'école. L'objectif consiste à favoriser le développement personnel et à améliorer les taux d'alphabétisation pour les générations futures.

    La stabilité politique favorise la croissance économique du Botswana qui enregistre de bons résultats économiques, fondés sur la gestion prudente des ressources importantes que lui procure son secteur minier, dont le diamant occupe la place centrale. Le Botswana doit cependant promouvoir la diversification d'une économie trop dépendante de l'extérieur.

    Le Botswana est le premier producteur mondial de diamant (33 % du PIB et 82,9 % des exportations). Les données macroéconomiques du Botswana sont remarquables : taux élevé de croissance (+ 8,2 % annuel sur 30 ans), faible dette extérieure (360 M$), inflation maîtrisée, balance commerciale et balance des paiements excédentaires, 4,2 Md € de réserves de change.

    Mais l'économie botswanaise reste vulnérable en raison de fortes contraintes naturelles (enclavement, climatclimat semi-désertique, problème d'eau, terres difficilement cultivables, faible densité humaine, dépendance des cours mondiaux des produits miniers) et de faiblesses structurelles (omniprésence de l'Afrique du Sud avec 77,6 % des importations, forte dépendance vis-à-vis de l'industrie minière, inégale répartition des revenus, manque de main-d'œuvre qualifiée, taux de chômage. L'impact du SidaSida sur les finances publiques et la probable stagnation de la production de diamants pourraient limiter le taux de croissance dans l'avenir.

    Source : www.diamondfacts.org et France diplomatie.

    Recherche de diamants au Québec

    Un exemple de recherche de diamants : le Québec (d'après des documents du MRNF Québec) :

    • 1941 : découverte de kimberlites près de Montréal (Clark, 1941, 1952).
    • 1955 : découverte de kimberlite au lac Bachelor, Abitibi, (Watson, 1955).
    • 1968 : découverte sur l'île Bizard de dix diamants.
    Plan de Montréal (île Bizard). © DR
    Plan de Montréal (île Bizard). © DR
    • 1978 : découverte de kimberlite, bassin d'Otish, lors d'exploration pour l'uranium (Gehrish et al., 1979).
    • 1983 : découverte de kimberlite, Guigues au Témiscamingue, (Brunet, 1983).
    • 1992 : découverte de kimberlite, Le Tac, (Field et Tainton, 1993).
    • 1993 : découverte de lamprophyre ultramafique diamantifère au FjordFjord Alluviaq, baie d'Ungava, (Digonnet et al., 2000).
    Péninsule d'Ungava en bordure de la baie d'Hudson. © <a target="_blank" href="http://www.earthobservatory.nasa.gov/">www.earthobservatory.nasa.gov</a>
    Péninsule d'Ungava en bordure de la baie d'Hudson. © www.earthobservatory.nasa.gov
    • 1999-2004 : évaluation des dykesdykes de lamprophyre ultramafique diamantifère du Fjord Alluviaq. Les échantillons ont révélé une teneur de 3,84 carats par 100 tonnes.
    • 2001 : découverte de kimberlite, propriété Foxtrot, au nord des monts Otish, par Les mines Ashton du Canada Inc. et SOQUEM Inc. Les échantillons contiennent 34 diamants et 170 microdiamants.
    • 2002 : une ruée avec 46.000 claims inscrits en 2002, à la suite de la découverte de microdiamants près de la baie James, par Ressources Majescor Inc.
    • 2003 : neuf corps de kimberlites, l'essaim de Renard, sont découverts sur la propriété Foxtrot par Les Mines Ashton du Canada Inc. et SOQUEM Inc. Un échantillon en vrac de 36,5 tonnes révèle 24 carats avec 0,66 carat par tonne, dont une pierre de 4 carats, le plus gros diamant trouvé au Québec.
    • 2004 : les Mines Ashton du Canada inc. et SOQUEM inc. investissent environ 18 M$ en 2004 sur la propriété Foxtrot. Les 269 premières tonnes donnent 97 carats. Un essaim de dykes « Lynx » est exploré, à l'ouest de Renard.

    Méthodes d'exploration

    Les kimberlites forment des groupes associés à des fractures profondes. Ces fractures ont permis la montée de magmasmagmas. Elles sont détectées au moyen de :

    • levés magnétiques ;
    • levés gravimétriques ;
    • levés topographiques ;
    • télédétection...

    Les kimberlites apparaissent en grands linéaments sur les images. 

    La magnétitemagnétite vient de la serpentinisation de l'olivineolivine, composant des kimberlites. Ces minérauxminéraux ont une susceptibilité magnétique supérieure aux roches des cratonscratons archéensarchéens. Étant donné la forme circulaire des cheminéescheminées, les anomaliesanomalies ont des formes concentriques.

    La mise de fonds pour ce type d'exploration est exorbitante. Il faut d'autres techniques afin de cibler l'endroit de ces levés. On cherche, alors, avant, des minéraux indicateurs. L'étude des mouvements des glaciersglaciers (depuis 100.000 ans) fournit des informations sur les directions et les distances parcourues par les glaciers, permettant de remonter vers la cheminée de kimberlite. Plusieurs campagnes d'échantillonnageéchantillonnage sont nécessaires.

    Les étapes d'exploration pour le diamant consistent en :

    • un échantillonnage de basse densité des sédimentssédiments fluvio-glaciaires pour trouver les minéraux indicateurs ;
    • un échantillonnage de haute densité ;
    • un suivi sur le terrain des anomalies sélectionnées à partir de données aéroportées ;
    • des travaux de géophysique au sol.

    Diamants russes

    Le premier diamant a été découvert en Russie en 1829, par un jeune serf qui lavait l’or dans l'Oural. La Russie a développé l'extraction de diamants, contrôlée à 99 % par Alrosa, entreprise, dont les autorités détiennent 37 % du capital, et qui exploite tous les gisements importants du pays, concentrés en Iakoutie (Sibérie orientale). Actuellement, le géant russe extrait 23 % des diamants de la planète, ce qui le place au second rang mondial après De Beers.

    <em>Udachnaya pipe</em> en Russie. © Wikipedia
    Udachnaya pipe en Russie. © Wikipedia

    Toujours les mêmes trous très étroits et très profonds... Udachnaya à Sakha, Russia (66°25′N 112°19′E) ; 530 m de profondeur.

    Les chercheurs de l'institut de géologiegéologie de Kola ont découvert un gisement de diamants à Rybatchi, au bord de la mer de Barents, a annoncé le site InternetInternet de l'Académie des sciences de Russie. D'autres gisements de diamants pourraient être découverts dans la région de Mourmansk, selon les scientifiques. La Finlande, d'ailleurs, cherche aussi dans la région... Au début des années 1980, un gisement de kimberlite a été découvert dans la région d'Arkhangelsk, dans le nord-est de la Russie européenne.

    La Russie recèle un quart des réserves mondiales potentielles. La production de Yakoutie représente 20 % de la production mondiale.