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    Les dykes sont des intrusions de roches magmatiques au sein de la croûte terrestre. À l'inverse des plutonsplutons, qui forment des ensembles massifs, les dykes se présentent sous la forme de filons qui recoupent les roches de l'encaissant. Cette caractéristique stratigraphique les différencie des sills, qui sont également des intrusions de type filonien mais qui suivent, quant à elles, la stratification des couches sédimentaires.

    Une injection de magma au sein de la croûte

    La mise en place d'un dyke est donc associée à un épisode magmatique. À partir du réservoir en profondeur, le magma va être injecté dans des fissures préexistantes. Sous l'effet de la pressionpression du liquideliquide magmatique, cette fissure va s'ouvrir et être comblée par le magma qui va y cristalliser. Cependant, la vitessevitesse de progression du magma au sein de la fissure doit être assez rapide pour éviter une cristallisation trop rapide au contact des roches froides encaissantes, ce qui aurait pour effet de « boucher » immédiatement la fracture.

    Certains dykes montrent ainsi des vitesses de mise en place de l'ordre d'un mètre par seconde. Dans ce contexte, les dykes représentent souvent des canaux d’acheminement du magma jusqu'en surface. Leur présence est donc souvent associée à un épisode volcanique et à une éruption en surface, mais pas toujours.

    Diagramme montrant les différents types d’intrusions magmatiques. 1 : laccolite (pluton déformant la couche supérieure) ; 2 et 4 : dykes ; 3 : batholite ; 5 : sill ; 6 : cheminée volcanique ; 7 : lopolite (pluton déformant les couches inférieures). © Motilla, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0
    Diagramme montrant les différents types d’intrusions magmatiques. 1 : laccolite (pluton déformant la couche supérieure) ; 2 et 4 : dykes ; 3 : batholite ; 5 : sill ; 6 : cheminée volcanique ; 7 : lopolite (pluton déformant les couches inférieures). © Motilla, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    La taille et l'épaisseur des dykes sont très variables. Si certains ne font que quelques centimètres d'épaisseur, d'autres peuvent atteindre plusieurs mètres et s'étendre sur des kilomètres. On peut les trouver de manière isolée, ou en essaim. L'injection de magma au sein d'une fracture va produire une déformation dans la roche encaissante, générant alors un réseau de fissures qui se remplissent elles-mêmes de magma. Ces dykes secondaires et de moindre importance vont s'organiser de manière radiale ou annulaire autour du dyke principal.

    Des dykes dans le paysage

    Les roches magmatiquesroches magmatiques composant les dykes sont généralement plus résistantes que les roches encaissantes qui peuvent par exemple être des roches sédimentairesroches sédimentaires. L'érosion, en abrasant préférentiellement ces roches tendres, va ainsi permettre de mettre à jour certains dykes, qui vont alors apparaitre dans le paysage sous la forme de grands mursmurs linéaires et continus. La dent de la Rancune dans le Massif central est un exemple de dyke mis au jour par l'érosion.

    Trois dykes visibles aujourd'hui grâce à l'érosion des roches encaissantes. Colorado © G. Thomas, <em>Wikimedia Commons</em>, domaine public
    Trois dykes visibles aujourd'hui grâce à l'érosion des roches encaissantes. Colorado © G. Thomas, Wikimedia Commons, domaine public

    L'étude des dykes fournit de nombreuses informations sur la nature et la composition du magma, sur sa profondeur de mise en place, sur la vitesse d'injection et sur l'âge de l'événement magmatique. Ils permettent de mieux comprendre l'évolution des systèmes magmatiques et volcaniques, notamment en regard des processus tectoniques auxquels ils sont souvent associés.