À la question « Quel est le coût carbone de chaque proposition figurant au programme du président sortant Emmanuel Macron et de la candidate Marine Le Pen ? », l'application Greenly s'est attelée à la tâche pour y répondre. En d'autres termes, pour être au plus près de l'Accord de Paris, quel est le programme qui limite le plus le réchauffement climatique ? Comment chaque candidat compte-il mener la transition écologique ?


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    Pour le savoir, l'application Greenly a réalisé un calcul détaillé. Devinez quel candidat pollue le plus ! Peu d'écologieécologie au programme des deux finalistes de la présidentielle, qui confronteront leurs propositions ce mercredi 20 avril lors du débat de l'entre-deux-tours. Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont toutefois en commun de se positionner sur des mesures pro-nucléaires.

    Dans ce domaine, la candidate RN aurait même une légère avance sur le président sortant puisque cette dernière prévoit la constructionconstruction de dix nouveaux réacteurs, ce qui pourrait aboutir à une économie potentielle 54 Mt CO2 éq par an (12 % de l'empreinte nationale annuelleannuelle une fois les centrales actives).

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    En comparaison, la proposition d'Emmanuel Macron de construire six nouveaux réacteurs permettrait une réduction de 32 Mt éq CO2 par an, soit de 7 % de l'empreinte totale de la France, estime l'étude Greenly, réalisée selon l'impact des propositions des candidats par secteur, en se basant sur les recommandations du GiecGiec

    Comment les deux candidats à l'élection présidentielle se positionnent-ils sur le sujet des transports ? © ARochau, Adobe Stock
    Comment les deux candidats à l'élection présidentielle se positionnent-ils sur le sujet des transports ? © ARochau, Adobe Stock

    Éolien, transport et industrie

    Marine Le Pen perd toutefois quatre « points » avec sa volonté de stopper les projets de construction d'éoliennes en cours et de démanteler les parcs existants, ce qui ajouterait 4 Mt d'émissions de CO2 à son programme. À l'inverse, Emmanuel Macron propose d'agrandir le parc éolien offshore et onshore, ce qui contribuerait à faire baisser les émissions de CO2 de 2Mt. 

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    Les autres critères passés au crible dans cette étude concernent l'industrie, le logement et le transport. Et dans ces trois domaines respectifs, la candidate RN brille plutôt par son absence de propositions. « Quand Emmanuel Macron propose des mesures pour décarboner l'industrie, notamment un investissement de plus de 5 milliards d'euros qui ferait économiser 5 Mt CO2CO2 éq, Marine Le Pen ne se prononce pas sur le sujet », note l'étude. Si les deux candidats se positionnent sur le développement des transports à hydrogène, Marine Le Pen propose de remonter la limite de vitesse à 90 km/h, ce qui engendrerait des émissions estimées à 0,4 Mt éq CO2, soit 0,1 % de l'empreinte carbone annuelle de la France.

    Domaine clé dans la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique, le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée en France ; il émet plus de 123 millions de tonnes de C0<sub>2</sub>. © Peter de Kievith, Adobe Stock
    Domaine clé dans la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique, le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée en France ; il émet plus de 123 millions de tonnes de C02. © Peter de Kievith, Adobe Stock

    Logements : un peu de flou et du mou dans les propositions

    « En matière de logement, les deux programmes manquent de précision pour bien chiffrer l'impact, même si Emmanuel Macron avance plus d'objectifs sur la rénovationrénovation des logements et que Marine Le Pen évoque simplement un prêt d'aide à la rénovation », souligne l'enquête.

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    Au vu de ces données, le président sortant Emmanuel Macron rattrape donc son « retard » avec une réduction globale d'environ 53Mt éq CO2, contre un peu moins de 50 Mt éq CO2 pour Marine Le Pen. Mais globalement, les mesures proposées par les deux candidats finalistes restent insuffisantes. « La campagne présidentielle est encore une occasion manquée de sensibiliser les Français aux enjeux climatiques qui assombrissent pourtant leur avenir », déplore Alexis Normand, CEO de Greenly.