Comme cela se produit environ tous les 13 mois, la planète Jupiter s'approche de nous. Une occasion unique de découvrir cette géante gazeuse, d'autant plus qu'elle a été le théâtre de différents événements depuis la précédente opposition du 14 août 2009.

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    Le 21 septembre JupiterJupiter se trouvera à 591 millions de kilomètres, du jamais vu depuis 1963. Son diamètre apparent frôlera les 50 secondes d'arc et sa magnitude proche de -3 en fera un astre immanquable. Vous avez d'ailleurs peut-être déjà remarqué la présence de son point brillant bien visible depuis quelques semaines toute la nuit en direction du sud. Gigantesque sphère gazeuse constituée d'hydrogène et d'hélium, Jupiter est 1.320 fois plus volumineuse que notre planète. Sa surface en rotation rapide (moins de 10 heures) révèle des bandes nuageuses ainsi que différents tourbillonstourbillons et cyclonescyclones géants.

    La précédente opposition de l'été 2009 s'était produite moins d'un mois après l'impact d'un corps céleste sur la planète. La trace de cette collision avait été découverte par un astronomeastronome amateur australien, Anthony Wesley, le premier à donner l'alerte. Jupiter fut alors longuement suivie pendant plusieurs semaines et les différentes études menées sur cet impact ont confirmé depuis que le corps qui avait frappé Jupiter était un astéroïdeastéroïde d'environ 500 mètres de diamètre. L'énergieénergie engendrée par la collision a provoqué une remontée d'ammoniacammoniac dans la troposphèretroposphère de Jupiter visible plusieurs semaines sous la forme d'une tache sombre de 5.000 kilomètres de long.

    3 juin 2010 : un flash lumineux enregistré dans l'atmosphère de Jupiter révèle la désintégration d'un petit corps céleste. On peut remarquer qu'il manque la bande équatoriale sud (située sous le point lumineux), masquée depuis plusieurs semaines par des nuages blancs. Crédit A. Wesley

    3 juin 2010 : un flash lumineux enregistré dans l'atmosphère de Jupiter révèle la désintégration d'un petit corps céleste. On peut remarquer qu'il manque la bande équatoriale sud (située sous le point lumineux), masquée depuis plusieurs semaines par des nuages blancs. Crédit A. Wesley

    2010, l'année Jupiter ?

    Depuis le début de l'année Jupiter a été régulièrement sur le devant de la scène de l'actualité astronomique. Les astronomes ont tout d'abord utilisé le VLTVLT pour étudier en détails la Grande Tache Rouge. Ce gigantesque tourbillon a été signalé pour la première fois en 1665 par l'astronome Jean-Dominique CassiniJean-Dominique Cassini. Des mesures réalisées en infrarougeinfrarouge ont révélé de légères différences de température dans le cyclone qui expliquent une circulation perpétuelle de gazgaz qui monte au centre de la Tache et retombe tout autour. Lorsque la planète est redevenue visible au mois de mai après son passage derrière le SoleilSoleil, on a découvert que sa bande équatoriale sud avait disparu. Un phénomène déjà observé par le passé et qu'on explique par la formation de nuagesnuages blancs de glace d'ammoniac en altitude au-dessus de cette bande colorée.

    La désagrégation de ces nuages de glace a commencé il y a quelques semaines sous l'œilœil du télescopetélescope HubbleHubble et cette opposition devrait permettre de suivre la réapparition progressive de la bande équatoriale sud. Mais les astronomes qui suivront la planète dans les jours à venir auront en tête les deux récents impacts qui ont à nouveau touché Jupiter. Le premier a été filmé le 3 juin alors que le second se produisait le 20 août. Dans les deux cas ce sont des astronomes amateurs qui ont enregistré un bref flashflash lumineux lors de la combustioncombustion dans l'atmosphèreatmosphère jovienne de petits corps qui n'ont pas laissé d'autre trace.

    Pour admirer Jupiter, une simple lunette astronomique permettra déjà de belles observations. Vous pourrez suivre le ballet incessant des quatre satellites les plus gros que sont IoIo, Europe, GanymèdeGanymède et CallistoCallisto. Vous remarquerez également les différentes colorations des bandes gazeuses qui encerclent la planète. Avec un peu de chance, vous pourrez même observer la lente réapparition de la bande équatoriale sud ou le passage de la Grande Tache RougeGrande Tache Rouge. Si vous n'avez pas d'instrument, prenez contact avec le club d'astronomie le plus proche : ses animateurs se feront un plaisir de vous dévoiler la géante du Système solaireSystème solaire dans leurs télescopes. Enfin ne manquez pas d'admirer à l'œil nu le rapprochement entre la Pleine LunePleine Lune et Jupiter qui se produira au crépusculecrépuscule les 22 et 23 septembre (à retrouver dans nos éphémérides).