L'instrument Visir (pour VLT Imager and Spectrometer for mid Infrared) vient de permettre une étude détaillée de la Grande Tache Rouge (GTR) de Jupiter, montrant que ce gigantesque tourbillon a encore beaucoup à nous apprendre.
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Opérationnel depuis 6 ans sur le Very Large Telescope, Visir est destiné à scruter le ciel en infrarougeinfrarouge (dans les fenêtresfenêtres atmosphériques de 10 et 20 micronsmicrons) pour étudier des objets célestes où la poussière empêche toute observation dans le domaine visible. Les champs de recherche sont donc nombreux, de la formation des jeunes étoilesétoiles (noyées dans un coconcocon opaque de gazgaz et de poussière) à l'étude des queues cométaires.

Visir permet également de dresser une carte thermique de régions où les températures s'échelonnent de -200 à +300°C. Une opportunité qu'a mise à profit une équipe internationale d'astronomesastronomes pour étudier la Grande Tache RougeGrande Tache Rouge sur JupiterJupiter, un gigantesque cyclonecyclone qu'on observe depuis fort longtemps. Signalée pour la première fois en 1665 par l'astronome français Jean-Dominique Cassini, la GTR pourrait contenir trois fois la TerreTerre, une taille qui lui permet d'être observable avec le moindre télescopetélescope d'amateur. En 1979 la sonde Voyager 1 nous offrait une superbe animation montrant les mouvements de la Grande Tache Rouge sur plusieurs jours.

Jupiter présente de nombreux systèmes cycloniques dont le plus spectaculaire est la Grande Tache Rouge. Crédit Nasa

Jupiter présente de nombreux systèmes cycloniques dont le plus spectaculaire est la Grande Tache Rouge. Crédit Nasa

Un tourbillon d'ammoniac

Cette tempêtetempête stable circule dans l'hémisphère sudhémisphère sud de la planète et se maintient quelques kilomètres au-dessus de la limite supérieure de l'atmosphèreatmosphère gazeuse. Sur sa bordure on enregistre des ventsvents à plus de 400 kilomètres/heure.

Des années d'observation de cette structure nuageuse avec Visir (et d'autres télescopes comme Gemini Sud également au Chili et Subaru à Hawaï) montrent la complexité des mouvementsmouvements gazeux en son sein. Le cœur de la Tache est 3 à 4°C plus chaud que le reste du cyclone (mesuré à -160°C), un écart de température faible mais suffisant pour entraîner des mouvements de convectionconvection permanents qui modifient l'aspect de la GTR. Les gaz les plus chauds montent au centre de la Tache, les plus froids redescendent tout autour. Ces courants font varier la proportion des composés chimiques (de l'ammoniacammoniac et différents aérosolsaérosols), ce qui se traduit par des modifications de la couleurcouleur de la Tache. La différence de température entre le bord et le centre du cyclone est également à l'origine d'une autre particularité : alors que l'ensemble de la GTR tourne sur elle-même en six jours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, le cœur tourne dans l'autre sens.

Le climat de Jupiter reste encore bien mystérieux ; outre la Grande Tache Rouge, on observe régulièrement l'apparition d'autres taches plus petites que les climatologuesclimatologues et les mécaniciens des fluides ont bien du mal à expliquer.