Se nourrissant exclusivement de frites, chips, saucisses et sandwichs au jambon, un adolescent Britannique a progressivement perdu la vue et l’ouïe à cause de multiples carences. Un cas extrême qui pourrait devenir plus fréquent avec la consommation croissante de « junk food » dans nos sociétés.
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Nous sommes en 2019. M. a 19 ans. Le jeune homme, qui habite Bristol, au sud-ouest de l'Angleterre, n'a plus de vie sociale ni de travail, rapporte sa mère dans le journal The Independant. Sa vision est tombée à 20/200 sur l'échelle de Snellen, le seuil légal pour être considéré comme aveugle, et il est quasiment sourd. Tout cela en raison d'un goût immodéré pour la « junk food » ayant entraîné de graves carences et la destruction irrémédiable de son nerf optique.
Une neuropathie optique carentielle causée par un déficit en vitamines
Depuis l'âge de sept ans, M. se nourrit uniquement de cinq types d'aliments : des chips Pringles, des frites, des saucisses, ou du jambon avec du pain blanc. « Je lui préparais de bons sandwichs avec une pomme ou d'autres fruits mais il ne voulait rien manger », désespère sa mère. À l'âge de 14 ans, le jeune homme commence à se plaindre de fatigue. Un an plus tard, il perd soudainement l'ouïe et se plaint de graves problèmes de vision. Les médecins effectuent un IRM et des examens des yeuxyeux mais ne trouvent aucune cause pouvant expliquant ces symptômes. À 17 ans, M. est complètement aveugle et sourd.
Après un interrogatoire du patient, le verdict tombe : le régime très restrictif de M. a irrémédiablement endommagé son nerf optique, une pathologie appelée neuropathie optique carentielle causée principalement par une malabsorption des nutriments, un surdosage médicamenteux ou un excès d’alcool. Cette carence due purement à la malnutrition est extrêmement rare dans les pays développés, ce qui a retardé le diagnosticdiagnostic, déplorent les médecins, qui ont décrit ce cas hors du commun dans un article de la revue Annals of Internal Medicine paru le 2 septembre 2019. Outre une carence en vitamine B12, le jeune homme souffre d'importants déficits en séléniumsélénium, cuivrecuivre et vitamine D.
La maladie peut être soignée grâce à une supplémentation en vitamines lorsqu'elle est prise suffisamment tôt. Pour M., il est déjà trop tard ; les vitamines qui lui sont prescrites ont réussi à stopper la perte visuelle mais il ne pourra jamais retrouver une vision normale. Le poids et la taille tout à fait normaux du patient ont contribué au retard de diagnostic, notent les médecins. « Je n'aurais jamais pensé que cela puisse arriver, se désole en effet sa mère. Quand on entend parler de malbouffemalbouffe, on pense généralement à l'obésitéobésité, mais mon fils n'a jamais eu de problème de poids, il est maigre comme un râteau. »
Une phobie alimentaire apparue dans l’enfance
Selon les médecins, M. souffre d'une véritable phobie alimentaire consistant à éviter d'ingérer un certain type de nourriture en raison de la couleurcouleur, la texturetexture ou l'apparence, une pathologie dénommée ARFID (Avoidant and Restrictive Food Intake Disorder). « Cette pathologie survient généralement au milieu de l'enfance », expliquent-ils. Malgré les graves symptômes provoqués par son alimentation déséquilibrée, M. est resté incapable de modifier son régime et continue à grignoter des Pringles en guise de repas. Riche en caloriescalories mais pauvre en nutrimentsnutriments, la malbouffe est à l'origine de nombreux problèmes de santé : maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires, diabètediabète, augmentation du risque de cancer. Les carences en vitamines B, omega-3, magnésiummagnésium ou vitamine D peuvent en outre entraîner des troubles du système nerveux et une ostéoporoseostéoporose prématurée.
Ce qu’il faut
retenir
- Un jeune homme se nourrissant exclusivement de frites, chips et saucisses depuis l’âge de sept ans a progressivement perdu la vue et l’audition en raison de multiples carences.
- Le déficit en vitamine D a notamment irrémédiablement endommagé le nerf optique.
