Dans une vaste étude sur plus de 470.000 Européens, les personnes qui consommaient le plus d'aliments mal notés par le système Nutri-Score avaient plus de cancers. Une preuve que cet étiquetage informe correctement les consommateurs – à condition d’en tenir compte.

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    Beaucoup de cancers pourraient être évités en agissant sur le mode de vie des individus ; le tabagisme, la consommation d'alcoolalcool, l'alimentation, la sédentarité sont des facteurs liés à de nombreuses maladies chroniques. Mais dans quelle mesure une alimentation saine peut-elle limiter notre risque de cancers ? Et peut-on se fier aux étiquettes présentes sur les emballages des aliments pour faire de bons choix pour sa santé ?

    En France, le logo Nutri-Score permet de noter la qualité nutritionnelle des aliments, grâce à cinq couleurscouleurs, de vert à rouge, et cinq lettres, de A à E ; le Nutri-Score a été imaginé à partir d'un système utilisé par une agence sanitaire britannique : le British food standards agency nutrient profiling system ou FSAm-NPS.

    Le saviez-vous ?

    En France, le Nutri-Score a été choisi en 2017 par le ministère de la Santé, après une réflexion sur l’étiquetage nutritionnel des produits alimentaires. Il a été choisi en raison de sa simplicité. Cependant, cet étiquetage n’est pas obligatoire et dépend de la bonne volonté des fabricants.

    Dans cette étude parue dans la revue en ligne PLOS Medicine, des chercheurs de l'Inserm (unité Inserm U1153/Inra/Cnam/Paris 13-EREN) et du Circ ont voulu savoir si le Nutri-Score pouvait vraiment aider les consommateurs à choisir les aliments bons pour leur santé. Les chercheurs ont utilisé les données d'une cohorte de 471.495 Européens provenant de dix pays différents.

    Le visuel du Nutri-Score est facile à comprendre : les aliments de bonne qualité nutritionnelle sont gratifiés d’un A dans le vert. © Nevada31, Fotolia

    Le visuel du Nutri-Score est facile à comprendre : les aliments de bonne qualité nutritionnelle sont gratifiés d’un A dans le vert. © Nevada31, Fotolia

    Les aliments de faible qualité nutritionnelle associés au cancer

    Les participants, qui ont été suivis en moyenne pendant 15 ans, entre 1992 et 2014, faisaient partie de l'étude Epic (European prospective investigation into cancer and nutrition) et avaient répondu à des questionnaires alimentaires. Les chercheurs ont relevé 49.794 nouveaux cas de cancers, parmi lesquels les plus fréquents étaient : 12.063 cancers du sein, 6.745 cancers de la prostate et 5.806 cancers colorectaux.

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    Les aliments ultra-transformés augmentent le risque de cancer

    Le régime de chaque participant a été noté grâce au système FSAm-NPS ; plus l'alimentation d'une personne obtenait un score élevé, moins la qualité de ses aliments était bonne. Les chercheurs ont partagé les participants en cinq groupes en fonction de leur score et comparé les 20 % qui avaient l'alimentation de meilleure qualité nutritionnelle aux 20 % qui avaient les pires notes.

    Globalement, plus le score nutritionnel était mauvais, plus le risque de cancers était élevé. C'était en particulier vrai pour les cancers du côlon-rectum, des voies aérodigestives supérieures (ORL), de l'estomacestomac, du poumonpoumon chez les hommes, du foiefoie et du sein à la ménopauseménopause chez les femmes. Pour les auteurs, cela confirme la pertinence de l'étiquetage utilisant le Nutri-Score. Une telle étude pourrait aider à convaincre les autorités sanitaires de généraliser l'utilisation de ce logo en Europe.