La carmeltazite, retrouvée à l'intérieur d'un saphir en Israël, vient d'être ajoutée à la liste officielle des minéraux connus. Elle se serait formée lors du Crétacé, alors que la région était soumise à d'intenses éruptions volcaniques.
Un nouveau minéral un peu spécial vient d'être ajouté le 7 janvier à la liste officielle des minéraux, après approbation de l'Association internationale de minéralogie (AIM). Ce dernier a été découvert le mois dernier par la compagnie minière Shefa Yamim sous forme d’inclusions à l'intérieur d'un saphir Carmel™, un type de saphir spécifique déposé par la compagnie dont la couleur varie du orange au bleu et au noir. La carmeltazite doit son nom au lieu de sa découverte (près de la rivière Kishon sous le Mont Carmel au nord d'Israël) et des minéraux qu'elle contient (titane, aluminium et zirconium, soit TAZ).
Un minéral formé au temps des dinosaures
De composition ZrAl2Ti4O11, sa structure cristalline a été décrite dans le journal Minerals, le 19 décembre dernier, après une analyse chimique et aux rayons X. La carmeltazite, faiblement pléochroïque (présentant des couleurs différentes selon l'orientation du corps) avec une couleur allant du brun foncé au vert foncé, aurait été formée lors d'une éruption volcanique durant le Crétacé. « Les agrégats de corindon dans lesquels la carmeltazite est présente semblent s'être formés près de la limite croûte-manteau à environ 30 km de profondeur », indiquent les auteurs de l'étude.
Une centaine de nouveaux minéraux sont ajoutés chaque année à la liste de l'AIM, dont la plupart n'ont pas un grand intérêt scientifique ou économique. La carmeltazite est, elle, particulièrement rare et donne surtout une valeur inestimable aux saphirs Carmel™... et à la compagnie Shefa Yamim qui les détient. Celle-ci estime que de nouveaux filons pourraient être détectés dans les roches volcaniques du Mont Carmel.
- Un nouveau minéral, appelé carmeltazite, a été découvert sous forme d’inclusions dans des saphirs d’Israël.
- Il serait plus dur et plus rare que le diamant.
Australie : un minéral très rare découvert dans un cratère de météorite
Article de Céline Deluzarche publié le 24/10/2018
Une forme très rare de zircon, la reidite, a été découverte au centre du cratère de Woodleigh en Australie. Sa présence indique un impact d'une violence inouïe et suggère un cratère plus grand que prévu.
Des chercheurs australiens de l'université de Curtin en Australie viennent de découvrir un des minéraux les plus rares sur Terre, la reidite, dans le cratère de météorite de Woodleigh, l'un des plus connus au monde. La reidite se forme à partir du zircon (ZrSiO4), lorsque ce dernier est exposé à des pressions supérieures à 30 GPa (gigapascals). C'est un polymorphe du zircon, c'est-à-dire qu'il possède la même composition chimique mais une structure cristalline différente. La reidite est ainsi 10 fois plus dense que le zircon (5,2 g/cm3). C'est seulement la sixième fois que l'on en trouve sur Terre à l'état naturel, à chaque fois dans un cratère de météorite et à des quantités microscopiques. « La totalité de la reidite formée dans l'histoire géologique tiendrait sous un ongle», atteste Aaron Cavosie, chercheur au département des sciences de la Terre et des Planètes à l'université de Curtin et auteur principal d'un article paru dans le journal Geology, relatant la découverte.
Les chercheurs ont identifié la reidite en analysant des carottes de roches prélevées dans l'anneau central du cratère. « La formation du soulèvement central est l'un des processus les moins bien compris lors de la formation de cratères d'impacts complexes, qui peut produire en quelques secondes de nombreux kilomètres de substrat rocheux soulevé verticalement », atteste Aaron Cavosie.
Woodleigh serait l’un des plus grands cratères de météorite au monde
L'autre intérêt de cette découverte est qu'il remet en cause la largeur du cratère. Comme celui-ci est enfoui sous des roches sédimentaires récentes, son diamètre est difficile à évaluer et fait débat : il est estimé entre 60 km et 120 km. Or, les grains de reidite sont ici associés à des formes « jumelles » de zircon, formées ultérieurement le long de microstructures d'extension lors de la déformation par choc. Les modélisations du soulèvement rocheux, réalisées à partir de ces microstructures, suggèrent ainsi un diamètre supérieur à 100 kilomètres, « ce qui ferait du cratère de Woodleigh le plus grand d'Australie », avance le chercheur. Seuls cinq ou six cratères de météorite dans le monde dépassent ainsi les 100 km de diamètre, dont celui de Vredefort en Afrique du Sud ou celui de Chicxulub, au Mexique, responsable de la disparition des dinosaures.
Cette découverte ne permettra malheureusement pas à l'Australie de faire fortune. « Bien qu'elle soit infiniment plus rare que l'or ou le diamant, la reidite n'a hélas aucune valeur commerciale », sourit Aaron Cavosie. Sa valeur scientifique, elle, est inestimable.
Le béryl, un cristal d’eau de mer Le béryl (Be3Al2Si6O18) est un minéral du groupe des silicates. Son nom vient du grec beryllos, qui signifie « cristal de la couleur de l'eau de mer ». Il en existe plusieurs variétés utilisées en joaillerie, comme l’aigue-marine et l’émeraude. Couleurs : variées. © Rob Lavinsky, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Le sélénite, une pierre de Lune Considéré comme une variété de gypse, le sélénite permet de voir « l’éclat de la Lune ». Son nom provient d’ailleurs de selentis, qui signifie « pierre de Lune » en grec. La région de Bologne, en Italie, est connue pour en contenir beaucoup. Elle fut d’ailleurs utilisée pour construire les premières fortifications de la ville, aujourd’hui disparues. Couleur : incolore à rougeâtre. © mockbird, Flickr, CC by-sa 2.0
La marcassite, une cousine de la pyrite La marcassite est un minéral composé de disulfure de fer (FeS2). Elle fut longtemps confondue avec la pyrite jusqu’à ce que le minéralogiste français René Just Haüy la distingue en 1814. Couleur : jaune de bronze pâle. © Leon Hupperichs, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
La dundasite blanche et la crocoïte orange La crocoïte porte son nom en référence à la couleur du krokos, qui signifie « safran » en grec. Ce minéral est souvent associé à la dundasite blanche. De magnifiques cristaux de crocoïte sont exposés au British Museum de Londres. Couleurs : rouge hyacinthe et rouge orangé pour la crocoïte, blanc pour la dundasite. © JJ Harrison, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Le gypse, des cristaux parfois géants Le gypse, composé de sulfate dihydraté de calcium (CaSO4·2H2O), désigne à la fois une espèce chimique et une roche. Il permet la fabrication du plâtre. Il en existe plusieurs variétés, l’une d’elles étant appelée gypse lenticulaire. Il s’agit alors de grands cristaux transparents pouvant prendre différentes formes : fer de lance, queue d’hirondelle ou même rose des sables. La mine de Naïca, située au Mexique, contient des cristaux géants dépassant 11 mètres de hauteur ! Couleurs : du blanc au gris, parfois rosé. © Ra'ike, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
La barytine, de nombreuses applications industrielles La barytine, ou baryte, est un minéral constitué de sulfate de baryum (BaSO4). Son nom vient du grec ancien βαρύς, qui signifie « lourd ». La barytine est utilisée pour plusieurs applications industrielles : pour le papier, les plastiques et les vernis par exemple. Elle est également employée dans l’industrie pétrolière pour augmenter la densité des fluides de forage et limiter les risques de fuite de gaz. Elle peut aussi servir d’absorbeur de rayons gamma et est employée dans la construction de certains bâtiments comme les centrales nucléaires. Couleurs : incolore, parfois blanc ou jaune. © Kosioryt, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
La sidérite, un minéral associé à du magnésium La sidérite est principalement constituée de carbonate de fer (FeCO3). Ce minéral est rarement pur et est souvent associé à du magnésium et du manganèse. Il est très présent à l'intérieur des sols. À ne pas confondre avec les sidérites qui, en astronomie, sont des météorites métalliques composées de fer. Couleurs : marron, brun jaunâtre à grisâtre, gris, gris jaunâtre à verdâtre. © Rob Lavinsky, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
L’orthose, un minéral extraterrestre Minéral du groupe des silicates, l’orthose est présent dans les roches plutoniques et métamorphiques, c’est-à-dire formées par la recristallisation de roches sédimentaires ou magmatiques. On en trouve également dans certaines météorites. Couleurs : incolore, blanc, gris, jaune, jaune gris, rouge rose, rougeâtre, vert, verdâtre, rose. © Didier Descouens, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
La fluorite multicolore La fluorine, ou fluorite, est composée de fluorure de calcium (CaF2). Elle possède également des traces de différents ions, ce qui explique ses multiples couleurs. Elle est souvent utilisée en astronomie afin de limiter les phénomènes d’aberration chromatique sur les lentilles et les objectifs. Couleurs : incolore, vert, rose, violet, bleu, etc. © Rob Lavinsky, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
La topaze, un silicate La topaze fait partie des nésosubsilicates tout comme l'andalousite, le disthène et le sillimanite. Elle a longtemps été confondue avec l'olivine jaune. Son nom est d'ailleurs tiré de l'île de Topazios qui était un gisement d'olivine de la mer Rouge. La topaze peut changer de teinte par procédé artificiel. Couleurs : variées. © DidierDescouens, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
La magnifique topaze Espèce minérale de formule Al2SiO4(F,OH)2, la topaze peut contenir des traces de fer, de chrome, de magnésium et de titane. Lorsqu’on expose longtemps cette pierre fine à la lumière solaire, elle peut changer de couleur. Couleurs : incolore à blanc, bleu, verdâtre, brun jaune, orange, rose, rougeâtre, violet, brun. © Rob Lavinsky, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
La pyrite, l'or des fous Ce sulfure de fer est susceptible de cristalliser. Il prend alors des reflets dorés. Durant la ruée vers l’or, la pyrite a d’ailleurs été confondue par de nombreux mineurs avec le précieux métal à cause de son éclat et de sa couleur. Cet épisode lui a valu le surnom d’ « or des fous ». Couleurs : doré pâle. © DidierDescouens, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
L’aigue-marine, une pierre fine aux couleurs de la mer L'aigue-marine est une variété de béryl, une espèce minérale du groupe des silicates. Elle est considérée comme une pierre fine. Sa couleur bleu clair caractéristique évoque l’eau de mer, ce qui lui a valu son nom. Couleurs : incolore à bleu verdâtre. © Vassil, Wikimedia Commons, DP
La précieuse émeraude verte L’émeraude est une des quatre pierres précieuses. Sa couleur verte caractéristique provient de traces de chrome, de vanadium et parfois de fer. Sa formation nécessite des conditions géologiques exceptionnelles, ce qui la rend très rare. Couleur : vert. © Rob Lavinsky, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
La fluorite, le quartz et la rhodochrosite Les minéraux peuvent se rencontrer. Sur cette image, on peut observer un mélange de fluorite (rose clair), de quartz (translucide) et de rhodochrosite (rose éclatant). Ces trois pierres sont très appréciées en joaillerie. © Rob Lavinsky, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0