Le record de chaleur du 6 février 2020 a été officiellement enregistré par l’Organisation météorologique mondiale. Une température exceptionnelle qui confirme hélas le réchauffement accéléré du continent Antarctique.


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    L'Organisation météorologique mondiale a confirmé ce 1er juillet une température de 18,3 °C enregistrée le 6 février 2020 à la station scientifique argentine d'Esperanza. Il s'agit d'un nouveau record de chaleurchaleur, le précédent datant du 24 mars 2015 avec 17,5 °C. « La péninsule antarctique est l'une des régions de la planète qui se réchauffe le plus rapidement - quasiment 3 °C durant ces 50 dernières années », souligne Petteri Taalas, le secrétaire général de l'OMM. Ce nouveau record de température est donc cohérent avec le changement climatiquechangement climatique que nous observons. »

    Un autre record de chaleur non officialisé

    Le 9 février 2021, un autre enregistrement à une station automatique brésilienne non loin de l'île Seymour a affiché une température encore plus élevée, à 20,75 °C. Malheureusement, ce record n'a, lui, pas pu eu être homologué, car un bouclier anti-radiations improvisé est susceptible d'avoir biaisé les mesures.

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    Si 18 °C peut sembler encore légèrement frisquet vu de France, il faut savoir que la température moyenne en Antarctique est d'environ -10 °C sur les côtes et -60 °C dans les terres intérieures. « Bien plus encore que l'Arctique, l'Antarctique est mal couvert en termes d'observations et de prévisions météo et climatologiques, alors que les deux jouent un rôle important dans l'évolution du climat, des océans et de la hausse du niveau de la mer », insiste Petteri Taalas. Une étude récente estime ainsi qu'avec une hausse globale des températures de 3 °C, la fontefonte des glaces de l'Antarctique entraînerait une élévation du niveau des mers comprise entre 17 et 21 centimètres d'ici 2100.


    Antarctique : des images de la Nasa témoignent de la fonte des glaces pendant la vague de chaleur

    Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 24/02/2020

    Après la vaguevague de chaleur qu'a connue l'Antarctique il y a quelques jours, la NasaNasa dévoile des images saisissantes. Sur Eagle Island, les glaces ont fondu de manière spectaculaire.

    En Antarctique, en principe, il fait froid. Très froid, même. Au cœur du continent, la moyenne annuelleannuelle de température est de l'ordre de -57 °C. Mais depuis le début du mois de février, deux records sont tombés. Du côté de l'Antarctique argentine, d'abord, où plus de 18 °C ont été relevés ce 6 février. Puis du côté de l'île Seymour (Brésil) où les 20 °C ont été dépassés une semaine plus tard.

    Entre les deux, Pine Island Glacier avait encore perdu un iceberg géant. Un événement immortalisé par des images de l'ESAESA. Et aujourd'hui, la Nasa révèle des images qui montrent l'impact direct de ces températures exceptionnelles sur la fonte des glaces. Des images saisissantes de la petite Eagle Island - le point de l'Antarctique le plus proche de l'Amérique du Sud - prises par le satellite LandsatLandsat 8.

    Sur ces images d’<em>Eagle Island</em>, la fonte des glaces apparaît nettement sur les côtes. Plus au centre de l’île, on observe des bassins de fonte (<em>melt ponds</em>). © Nasa
    Sur ces images d’Eagle Island, la fonte des glaces apparaît nettement sur les côtes. Plus au centre de l’île, on observe des bassins de fonte (melt ponds). © Nasa
    Les températures relevées autour d’<em>Eagle Island</em>, le 9 février 2020, à deux mètres au-dessus du sol. Des températures positives et parfois même, supérieures à 10 °C. © GEOS-5, Nasa
    Les températures relevées autour d’Eagle Island, le 9 février 2020, à deux mètres au-dessus du sol. Des températures positives et parfois même, supérieures à 10 °C. © GEOS-5, Nasa

    La troisième vague de chaleur en trois mois

    On y découvre qu'une grande partie de la calotte glaciaire a fondu dans la mer. Et que des bassins de fonte se sont formés au centre de l'île. Selon les experts, il est exceptionnel d'observer de tels événements de fonte des glaces en Antarctique. Les mesures montrent qu'en quelques jours, Eagle Island a perdu 10,6 centimètres de couverture neigeuse. Avec un pic de fonte le 6 février 2020 et une perte de pas moins de trois centimètres en un seul jour.

    Rappelons que cette période de hautes températures qu'a connue l'Antarctique en ce mois de février est déjà la troisième de cet été austral. Deux autres vagues de chaleur avaient déferlé sur le continent en novembre 2019 et en janvier 2020. Et si les experts s'accordent à dire qu'un seul événement de ce type ne peut pas être considéré comme important, sa répétition est plus significative.


    Il a fait plus de 20 °C en Antarctique, du jamais vu !

    Pour la première fois, l'Antarctique a enregistré une température record de plus de 20,75 ° C, franchissant la barre des 20 °C. Cependant, selon un scientifique, cette donnée ne reflète qu'un instant T et ne peut être considérée comme tendance d'un changement climatique.

    Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews paru le 14/02/2020

    L'Antarctique a enregistré une température record de plus de 20°C. © nyankotoasobu, Adobe Stock
    L'Antarctique a enregistré une température record de plus de 20°C. © nyankotoasobu, Adobe Stock

    L’antarctique a enregistré en février un record de température de plus de 20,75 °C, franchissant pour la première fois la barre des 20 °C, a annoncé jeudi un scientifique à l'AFP. Ce record a été enregistré le 9 février sur l'île Seymour, connue aussi sous le nom de Marambio, a expliqué le chercheur brésilien Carlos Schaefer. « Nous n'avons jamais vu une température aussi élevée en Antarctique », a-t-il déclaré dans un échange sur Whatsapp.

    Le scientifique a toutefois souligné que cette donnée « n'est pas valable en tant que tendance d'un changement climatique. C'est juste un signe que quelque chose de différent se passe dans cette région », a-t-il expliqué. 

    Vue aérienne de la base antarctique Marambio, la station de recherche scientifique argentine, située sur l'île Seymour, en mer de Weddell. © JonySniuk, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0
    Vue aérienne de la base antarctique Marambio, la station de recherche scientifique argentine, située sur l'île Seymour, en mer de Weddell. © JonySniuk, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Cette donnée ne reflète qu'un instant T 

    L'île Seymour, qui abrite une base scientifique argentine, est une des îles situées au large de la péninsule antarctique. Le scientifique, spécialisé dans l'étude des permafrostspermafrosts, a indiqué que ce relevé avait été effectué dans le cadre d'un projet de recherche sur vingt ans destiné à étudier l'impact du changement climatique sur les sols gelés en permanence. « Nous ne pouvons pas utiliser cela pour anticiper des changements climatiques dans le futur. C'est une donnée à un moment précis », a-t-il insisté.

    Le signe que quelque chose de différent se passe dans cette région

    Le 6 février, une température record de 18,3 degrés a été enregistrée sur la base argentine Esperanza. Le record précédent, de 17,5 °C remontait au 24 mars 2015, selon le Service de météorologiemétéorologie national argentin. Après une décennie record, conclue avec une année 2019 qui était la deuxième plus chaude jamais enregistrée sur la planète, les années 2020 démarrent sur la même tendance.

    Janvier 2020 a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré sur la planète, juste devant 2016, selon le service européen Copernicus sur le changement climatique, ainsi que selon l'agence atmosphérique et océanique américaine (Noaa). Cette dernière a publié son estimation jeudi : la température moyenne à la surface du globe était de 1,14 °C plus élevée que la moyenne du XXe siècle, et la plus élevée depuis le début des relevés en 1880.

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    Pour aider la science, comptez les manchots !

        View this post on Instagram           A post shared by Frans Lanting (@franslanting) on Feb 13, 2020 at 3:51pm PST

    Sur son compte InstagramInstagram, le photgraphe, Frans Lanting, constate les températures les plus chaudes jamais enregistrées sur l'île Seymour et se désole : « J'ai ressenti cette chaleur moi-même, parce que j'étais au travail dans une colonie de manchots Adélie non loin de la péninsule Antarctique où des poussins se tenaient, crottés dans la boue. À mesure que les températures augmentent, la neige et la glace cèdent la place à la pluie et à la boue ; et les poussins perdent leur isolationisolation lorsque leur duvet est encrassé. Les manchots Adélie ont du mal à faire face aux nouvelles réalités causées par le chaos climatique. Ce sont des canaris dans une mine de charboncharbon mondiale, mais allons-nous recevoir le message à temps pour que nous inversions les choses pour eux et pour nous ? »