Avec le réchauffement climatique, le niveau de la mer est appelé à s’élever. Un phénomène qui, selon l’ampleur qu’il prendra, affectera plus ou moins rudement les populations et les économies.
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Osaka, Calcutta, La Haye, Shanghaï. Ce que ces villes ont en commun, c'est qu'elles sont menacées par la hausse du niveau de la mer due au réchauffement climatique. Car on le sait désormais malheureusement, une augmentation globale des températures entraîne une montée des eaux. Parce que le réchauffement climatique provoque la fontefonte des glaces, mais aussi la dilatationdilatation thermique des océans. À l'état liquideétat liquide, l'eau chaude occupe en effet « plus de place » que l'eau froide.
L'élévation globale moyenne du niveau de la mer est bien sûr fonction des scénarios d'émissionsémissions de gaz à effet de serre. Des mesures -- réalisées à l'aide de marégraphes, mais aussi de satellites -- montrent que le niveau est déjà monté de quelque 20 centimètres depuis 1900. Et il y a peu encore, les chercheurs n'imaginaient pas que la hausse pourrait dépasser les 60 centimètres d'ici 2100. Mais au fil des études et des nouvelles données, les opinions ont changé. La hausse du niveau de la mer s'est accélérée, passant de +1,4 mm/an entre 1930 et 1992 à +3,3 mm/an entre 1993 et 2009.
Niveau de la mer : des estimations variables
Si nous ne parvenons pas à stopper la croissance folle des émissions de gaz à effet de serre, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a prévenu, dans un rapport rendu en septembre 2019, que le niveau de la mer s'élèverait de plus de 1,10 mètre. Et les scénarios de réchauffement climatique les plus pessimistes évoquent même la possibilité de dépasser les 2 mètres. Pour la National Oceanic and Atmospheric AdministrationNational Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA - États-Unis), la hausse atteindra les 2,5 mètres en 2100. L'institut Climate central, quant à lui, imagine une hausse de 2,9 mètres avec une augmentation des températures ne dépassant pas les 1,5 °C.
Des modifications au niveau de la dynamique des calottes pourraient même avoir des conséquences plus dramatiques encore. Au cours des dernières décennies, les glaces ont fondu plus vite que prévu. Ainsi entre 1992 et 2001, la perte des glaces au Groenland n'avait contribué à l'élévation du niveau de la mer que pour 0,09 mm/an. Mais sur les dix années suivantes, sa contribution est passée à 0,59 mm/an. La trajectoire est la même pour l'Antarctique. Et l'on sait que si l'ensemble du Groenland et de l'Antarctique devait fondre, la montée du niveau des océans serait de plusieurs dizaines de mètres.
Notez tout de même que certaines études se montrent plus mesurées. Considérant que la fonte des glaces pourrait être plus limitée qu'imaginé dans les années à venir, elles ne prédisent pas plus de 90 centimètres d'élévation globale du niveau de la mer d'ici 2100.
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