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    Les trous noirs supermassifstrous noirs supermassifs sont des trous noirs géants qui ne proviennent pas de l'effondrementeffondrement d'une étoile et dont les masses vont d'environ un million à plusieurs milliards de masses solaires.

    Où se trouvent les trous noirs supermassifs ?

    Ils sont tapis au cœur de la majorité des grandes galaxies et notre propre Voie lactée en possède un pesant presque 4 millions de masses solaires. Le record de masse pour un tel trou noir est pour l'instant détenu par la galaxie elliptique NGC 4889 qui contiendrait un trou noir pesant 21 milliards de masses solaires.

    Lorsque de grandes quantités de gazgaz et de poussières chutent vers ces astresastres elles forment généralement un disque d'accrétiondisque d'accrétion en rotation autour de celui-ci. Cette chute s'accompagne de la libération d'une quantité prodigieuse de rayonnement, principalement ultravioletultraviolet et X et peut même donner lieu à la formation d'un quasarquasar.

    Comment se forment les trous noirs supermassifs ?

    On ne sait pas très bien comment sont apparus les premiers trous noirs massifs au cœur des galaxies, tout ce que l'on sait c'est qu'ils croissent de pair avec les galaxies. La théorie standard veut que ce soit à l'occasion de collisions entre galaxies, avec fusionfusion, que la coalescencecoalescence de leurs trous noirs centraux se produise. Ce serait-là le processus le plus efficace pour obtenir les trous noirs supermassifs de plusieurs milliards de masses solaires aujourd'hui observés.

    On pense qu'il existe dans certains amas globulairesamas globulaires des trous noirs massifs, ne résultant pas de l'effondrement d'une étoile. Là aussi, lors de collisions entre galaxies, de tels trous noirs pourraient être phagocytés par le trou noir central. De fait, on connaît des exemples de ces trous noirs intermédiaires dans une galaxie. Un autre exemple de galaxie bien connu est NGC 6240, qui contenait elle-même deux trous noirs supermassifs qui nous apparaissent sur le point de fusionner dans des millions d'années.

    Toutefois, la théorie voulait que ce soit à l'occasion de ces fusions de galaxies que s'allument les quasars. Les dernières observations montrent que ce n'est pas le cas. Certains éléments nous échappent donc encore dans le processus de croissance des trous noirs supermassifs. 

    La théorie des trous noirs

    On peut considérer que Subrahmanyan ChandrasekharSubrahmanyan Chandrasekhar avait prévu la formation des trous noirs avant tout le monde au début des années 1930 en découvrant qu'une étoile ayant épuisé son carburant nucléaire et dont la masse dépassait 1,44 masse solaire devait s'effondrer sur elle-même. Bien qu'un tel effondrement gravitationnel puisse parfois simplement conduire à la formation d'une étoile à neutrons, il peut aussi conduire à un trou noir, comme Robert Oppenheimer et George Volkoff l'ont montré en compagnie d'Hartland Snyder.


    Un trou noir est une région de l’espace dont rien ne peut s'échapper, pas même la lumière. Il est donc naturel de se demander si ce type d’objet pourrait être une menace pour notre planète. Futura-Sciences a interviewé Jean-Pierre Luminet, astrophysicien de renom, qui nous répond ici en vidéo. © Futura-Sciences

    La théorie des trous noirs fit l'objet d'impressionnants travaux de Chandrasekhar pendant les années 1970. Avec sa découverte de ce qui s'appelle maintenant la masse de Chandrasekharmasse de Chandrasekhar, ils furent en partie à l'origine de son prix Nobel de physique en 1983. Comme d'habitude pour la remise de ce prix, le lauréat donne une conférence. À la fin de celle du grand astrophysicienastrophysicien indien, on trouve de fascinantes remarques concernant la théorie mathématique des trous noirs, qui sont à peu près les suivantes : 

    « Je ne sais pas si toute la portée de ce que j'ai dit est claire. Laissez-moi vous expliquer. Les trous noirs sont des objets macroscopiques avec des masses variant de quelques masses solaires à des milliards de masses solaires. Lorsqu'ils peuvent être considérés comme stationnaires et isolés, ils sont tous, chacun d'entre eux, décrits exactement par la solution de Kerr. C'est le seul cas connu où nous avons une description exacte d'un objet macroscopique. 

    Les objets macroscopiques tout autour de nous sont régis par une variété de forces, décrites par diverses approximations de plusieurs théories physiquesphysiques.

    En revanche, les seuls éléments de constructionconstruction de trous noirs sont nos concepts de base de l'espace et du temps. Ils sont ainsi, presque par définition, les objets macroscopiques les plus parfaits de l'universunivers. Et puisque la théorie de la relativité généralerelativité générale nous fournit une famille de solutions dépendant uniquement de deux paramètres pour leur description, ils sont aussi les objets les plus simples de l'univers ».