L’Homme utilise les poisons depuis la Préhistoire. Plantes, champignons, animaux, micro-organismes… Certains servent parfois aussi à fabriquer des médicaments. Ce dossier dresse un panorama des différents poisons, des potions de sorcier aux armes chimiques.
Virus et toxines bactériennes s'apparentent aussi à des poisons, qui attaquent le système nerveux et diverses cellules du corps humain. La toxine botulique et le bacille du charbon (responsable de la maladie du charbon, ou anthrax) peuvent être utilisés comme de véritables armes.
Shigatoxines et toxine botulique (botuline) : le poison des bactéries
Invisibles à l'œil nu, les micro-organismes entraînent parfois des infections mortelles. Certaines bactéries fabriquent en effet des toxines particulièrement dangereuses comme les shigatoxines et la toxine botulique, ou botuline. Les toxines bactériennes peuvent s'attaquer au système nerveux, aux cellules de l'intestin ou aux cellules sanguines.
Les shigatoxines sont produites par certaines souches de bactéries Escherichia coli appelées STEC (Shiga-toxin producing Escherichia coli).
La toxine botulique, ou botuline, est issue de la bactérie Clostridium botulinum. Au XVIIIe siècle, à Wildbad, en Allemagne, une épidémie de botulisme a été causée par un boudin contaminé, d'où l'origine du mot botuline, botulus signifiant « boudin » en latin. La botuline peut bloquer la transmission nerveuse. L'ingestion de botuline provoque des symptômes similaires à ceux d'une intoxication alimentaire : faiblesse, paralysie, vomissements, et parfois décès par paralysie respiratoire. La botuline est aussi utilisée sous forme d'injection de Botox pour réduire les rides du visage.
Bioterrorisme et armes microbiologiques
Le bioterrorisme trouve son origine au XVIIIe siècle, lorsque des couvertures contaminées par le virus de la variole sont distribuées à des Indiens d'Amérique du Nord.
Dans certains pays, comme les États-Unis, des programmes de recherche ont porté sur des bactéries, en vue de mettre au point des armes bactériologiques. Ce type d'arme a été utilisé par la secte japonaise Aum, qui réalisa des lâchers de toxines botuliques à Tokyo en 1990 et 1993, heureusement sans conséquences. En 2001, après les attentats du 11 septembre, des lettres censées contenir le bacille du charbon (Bacillus anthracis) responsable de la maladie du charbon, plus connue sous le nom d'anthrax, ont été envoyées à des personnalités américaines.