L’Homme utilise les poisons depuis la Préhistoire. Plantes, champignons, animaux, micro-organismes… Certains servent parfois aussi à fabriquer des médicaments. Ce dossier dresse un panorama des différents poisons, des potions de sorcier aux armes chimiques.
Le mercure est un élément chimique particulièrement toxique. Pour la petite histoire, il était présent dans le « sublimé corrosif » utilisé par la Brinvilliers, l'une des femmes accusées d'empoisonnement dans l'affaire des poisons, sous le règne de Louis XIV.
Le mercure dans tous ses états chimiques
Le mercure peut se présenter sous différentes formes, toutes n'étant pas égales dans leur toxicité.
Sous forme liquide, le mercure est peu toxique en raison de sa faible absorption par l'intestin. À l'état gazeux, les vapeurs de mercure sont particulièrement dangereuses, car facilement absorbées par les poumons. Enfin, sous forme organique, le mercure est très toxique, puisqu'il atteint aisément le cerveau.
Les symptômes de l’intoxication au mercure
Les symptômes de l'intoxication au mercure sont divers. Lors d'une exposition aiguë, on observe une dégradation des organes, des vomissements et une atteinte respiratoire. Le décès peut survenir en quelques jours.
Dans le cas d'une exposition chronique, les symptômes sont les suivants : hypersalivation, inflammation des gencives, tremblements, dégénérescence mentale (éréthisme) avec sautes d'humeur, dépression, apathie, insomnie et paranoïa.
Empoisonnements célèbres : Isaac Newton et Agnès Sorel
Le scientifique Isaac Newton, qui utilisait fréquemment du mercure pour ses expériences, semblait atteint d'un empoisonnement chronique. Il traversa un grave épisode de dépression, et souffrait d'insomnies et de troubles de la digestion. L'analyse d'une mèche de ses cheveux démontra la présence de quantités élevées de mercure.
Agnès Sorel, la célèbre maîtresse de Charles VII, aurait elle aussi succombé à une intoxication au mercure, d'après des analyses effectuées sur ses ossements, en 2005. Cette intoxication aurait pu être involontaire, les sels de mercure étant aussi employés en médecine à cette époque, ou intentionnelle, car plusieurs personnes trouvaient un intérêt à ce décès.
Le mercure, souvent employé dans la confection des chapeaux, a conduit à des empoisonnements parmi les chapeliers. Voilà ce qui a inspiré le fameux personnage du chapelier fou dans Alice au pays des merveilles.