L'affaire des poisons secoue le royaume de France, et en particulier la Cour, entre 1679 et 1682. Plusieurs personnalités sont impliquées dans ce scandale, qui provoque une véritable chasse aux sorcières.

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    Le danger des poisons est partout au XVIIe siècle. L'affaire éclate en 1672, lorsqu'on retrouve dans les affaires personnelles de l'officier et aventurier Godin de Sainte-Croix neuf lettres de sa maîtresse, la marquise de Brinvilliers -- née Marie-Madeleine Dreux d'Aubray--, accompagnées de plusieurs fioles ayant contenu du poison. Dans ses lettres, cette dernière reconnaît avoir empoisonné son père et ses deux frères. Après avoir fui à Londres, Valenciennes et en Hollande, elle rejoint la Belgique. Réfugiée dans un couvent à Liège, elle est arrêtée le 25 mars 1676, puis exécutée.

    La marquise de Brinvilliers a été torturée et a subi le supplice de l’eau pour avouer ses crimes. © Wikimedia Commons, Domaine Public

    La marquise de Brinvilliers a été torturée et a subi le supplice de l’eau pour avouer ses crimes. © Wikimedia Commons, Domaine Public

    Les poisons à la Cour de France

    Quelques années plus tard, en 1679, l'affaire des poisons rebondit. Ayant entendu quelques rumeurs d'empoisonnement, un petit avocatavocat, maître Perrin, se confie à la police. Une femme est alors arrêtée : Marie Bosse. Elle aurait fourni des poisons à des épouses de parlementaires voulant se débarrasser de leur mari.

    En parallèle, elle dénonce une autre empoisonneuse. Des affaires de messes noires et de meurtres d'enfants sont révélées. Catherine Deshayes, que l'on connaît sous le nom de « La Voisin », est mise en cause. Elle affirme avoir fourni poisons et sortilèges à des personnes de la Cour. Un tribunal dédié, la Chambre ardente, est alors créé. Madame de Vivonne (la belle-sœur de Madame de Montespan, un temps favorite du roi), la comtesse de Soissons et le maréchal de Luxembourg font notamment partie des personnes impliquées. La Cour vit au rythme des rumeurs : on raconte notamment que Madame de Montespan aurait fait empoisonner Marie-AngéliqueAngélique de Fontanges, l'une de ses rivales.

    Au total, la Chambre ardente auditionna 442 accusés et prononça 36 condamnations à mort. Louis XIV ordonna que l'on brûlât les registres le 13 juillet 1709.