
La plus vaste zone de mangroves se trouve sur la partie septentrionale de l'île, dans la baie de Samaná. Les mangroves sont des forêts littorales faites de chignons entrelacés de lianes, de longues échasses racinaires à l'air libre, évoluant à fleur d'eau, verticalement, et dont la particularité est de vivre dans l’eau de mer. Les palétuviers stabilisent le sol, filtrent l'eau salée et retiennent les sédiments terreux. Ce sont de véritables stations d'épuration, absorbant le gaz carbonique et produisant de l'oxygène. Les mangroves jouent un rôle essentiel car elles abritent également une faune aquatique et terrestre importante qui s'y reproduit.
Le bois de palétuvier est totalement imputrescible. La République dominicaine s'en est servie pour ses séchoirs à cigares. Plus surprenant, des ruches sont installées dans les forêts de palétuviers, dont le miel, produit par l'espèce Avicennia, est encore très apprécié.
Malheureusement, ces forêts littorales disparaissent peu à peu. En République dominicaine, comme ailleurs, les ressources côtières se conjuguent avec les ressources économiques. Le réchauffement climatique accentue cette vulnérabilité d'autant que la montée des eaux peut être fatale aux palétuviers en étouffant les racines sous l'eau. En outre, les mangroves constituent des zones tampons face aux tempêtes pour les quelque 70 % de la population vivant sur les côtes.
Mais que vont devenir ces remparts face à la fréquence et la violence des tempêtes qui vont crescendo ?
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