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    Nouvelle génération

    Nouvelle génération

    Trois satellites MSG sont actuellement prévus. Ils sont fabriqués par un consortium industriel européen dirigé par Alcatel Space Industries (France), sous la supervision de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne. Les ingénieurs et les scientifiques de l'ESA ont planifié le développement de cette nouvelle génération dès 1984 et ont commencé, en 1990, à élaborer les technologies de pointe nécessaires aux satellites comme aux instruments installés à leur bord. Il appartient à l'Agence d'évaluer les besoins de ses clients et de les satisfaire grâce à de nouvelles technologies. L'ESA a veillé au bon déroulement du processus de production et financé MSG-1 à hauteur des deux tiers du coût total de développement initial de 378 millions d'€.

    S'appuyant sur son savoir-faire scientifique et son expérience de la gestion, l'ESA jouera le rôle d'agent d'approvisionnement pour les satellites MSG-2 et MSG-3. "Des négociations sont ac-tuellement en cours afin de réaliser un quatrième satellite qui permettrait de garantir au mini-mum 12 ans d'exploitation continue" a précisé M. Gerd Dieterle, chef du projet MSG au Centre européen de recherche et de technologie spatiales de l'ESA (ESTEC) installé aux Pays-Bas, ajoutant que les météorologistes "ne pourront plus se passer de MSG".

    Image du site Futura Sciences

    Illustration du satellite MSG

    La conception des nouveaux satellites a été sensiblement améliorée par rapport à celle de leurs prédécesseurs pour répondre aux besoins des chercheurs comme des compagnies d'assurance et autres utilisateurs commerciaux qui réclament la fourniture de données spatiales de plus en plus fréquentes et complètes.

    Le nouveau satellite, de forme cylindrique, pèsera 2 tonnes, soit trois fois plus que ses prédé-cesseurs, tout en bénéficiant d'une stabilisation gyroscopique comme la génération actuelle. La charge utile de MSG-1 comprendra trois instruments : deux radiomètres capables de détecter la lumière réfléchielumière réfléchie par la surface terrestre dans différentes longueurs d'ondes et un répéteurrépéteur pour les missions de recherche et de sauvetage.

    L'instrument le plus important est l'imageur visible et infrarouge amélioré non degyré (SEVIRI), une version perfectionnée du radiomètre équipant les précédents satellites MétéosatMétéosat. Alors que les instruments plus anciens ne peuvent mesurer le rayonnement réfléchi par la sur-face terrestre et l'atmosphèreatmosphère que dans trois canaux spectraux - lumière visible, infrarouge ther-mique et vapeur d'eau - SEVIRI sera en mesure d'enregistrer 12 longueurs d'ondes. Cela lui per-mettra de recueillir un éventail de données beaucoup plus large, susceptibles de nourrir les modèles numériquesmodèles numériques servant à prédire le temps.

    "Les prévisions météorologiquesprévisions météorologiques à moyen terme sont devenues beaucoup plus précises au cours des dernières années et devraient s'améliorer encore à l'avenir grâce aux nouveaux produits fournis par MSG" estime le Dr. Tony Hollingsworth, Directeur de la recherche au Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme, installé au Royaume-Uni.

    Huit canaux seront réservés à l'infrarouge thermique, ce qui permettra de recueillir des informa-tions sur la température des nuagesnuages, des terres émergées et des surfaces océaniques. D'autres permettront aux météorologistes de disposer de données sur l'ozoneozone, la vapeur d'eau et le gaz carboniquegaz carbonique et de déterminer ainsi les caractéristiques de différentes masses d'airmasses d'air afin d'élaborer un modèle tridimensionnel de l'atmosphère.

    Image du site Futura Sciences

    Image dans l'infrarouge


    SEVIRI disposera non seulement de capacités multispectrales mais sera également capable de distinguer des détails d'à peine un kilomètre dans les longueurs d'ondes visibles, à comparer avec une précision de 2,5 km pour les instruments de première génération. Il sera également en mesure d'adresser deux fois plus d'images que les Météosat actuels, soit une tous les quarts d'heure au lieu d'une toutes les demi-heures.

    Ces progrès permettront de localiser plus précisément des éléments comme les nuages de tem-pête et les bancs de brouillardbrouillard, ainsi que de prévoir plus rapidement et plus exactement l'arrivée des oragesorages et la progression des fronts de tempêtetempête et autres phénomènes météorologiques dangereux.

    L'une des avancées majeures sera rendue possible par le canal "ozone" de SEVIRI, le premier à équiper un satellite géostationnairesatellite géostationnaire européen. La réduction de la couche d'ozonecouche d'ozone permet au dangereux rayonnement ultravioletultraviolet d'atteindre la surface de la Terre, en accroissant les risques de cancer de la peaucancer de la peau.

    "Cela nous permettra d'évaluer les niveaux d'ozone de la stratosphèrestratosphère inférieure et, plus tard dans l'année, de prévoir les dosagesdosages de rayonnement ultraviolet à l'attention de toutes les agen-ces nationales" a encore indiqué le Dr. Hollingsworth.

    La taille et les capacités beaucoup plus importantes de MSG ont permis à l'ESA de ménager une place à bord du satellite à un instrument important dans le domaine de la climatologieclimatologie, connu sous le nom d'expérience de bilan radiatif terrestre sur orbite géostationnaireorbite géostationnaire (GERB). Réalisé par un consortium à direction britannique, avec la participation de la Belgique et de l'Italie, le radiomètre GERB mesurera le rayonnement solairerayonnement solaire reflété par l'atmosphère et le rayonnement thermiquerayonnement thermique émis par la Terre.

    En mesurant toutes les quinze minutes, dans les ondes courtes et les ondes longues, le rayonnement provenant de notre planète, GERB permettra aux chercheurs de calculer avec une grande précision le bilan radiatif terrestre, c'est-à-dire le rapport entre le rayonnement venant du SoleilSoleil et celui renvoyé dans l'espace. Jusqu'à présent, cette information n'était disponible que sous la forme de brefs instantanés envoyés par des satellites en orbite terrestre basse.

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    Vue d'artiste

    Les données fournies par GERB permettront aux chercheurs européens d'être à la pointe des études conduites sur le changement climatiquechangement climatique mondial, avec leurs implications en matièrematière de production agricole et de prévisions des catastrophes naturellescatastrophes naturelles.

    "Nous effectuerons des mesures régulières dans l'hémisphère survolé par le satellite, mais GERB dispose d'une résolutionrésolution spatiale de 50 km sur 50 km ce qui permettra d'observer des régions plus petites comme le Sahara ou la partie centrale de l'Atlantique, à la découverte des processus qui régissent leurs systèmes climatiques locaux" a expliqué le Professeur John Har-ries, Président de l'équipe scientifique internationale GERB.

    "GERB nous permettra également d'étudier le rôle des poussières et des aérosolsaérosols dans le bilan radiatif" a-t-il ajouté. "Le courant de poussière qui se trouve au dessus de l'Atlantique modifie par exemple le bilan radiatif des zones tropicales en reflétant et en absorbant le rayonnement émis".

    MSG-1 contribuera à sauver des vies de manière plus directe encore grâce à son répéteur pour les missions de recherche et de sauvetage. Celui-ci permettra en effet de relayer vers une station au sol les éventuels signaux de détresse adressés par des navires ou des avions dans sa zone de couverture, favorisant ainsi l'organisation rapide des secours.

    En complément de tous ces instruments, MSG emportera une charge utile de télécommunica-tions très perfectionnée, nécessaire à l'exploitation du satellite, à ses télécommunications et à la diffusiondiffusion des données auprès des utilisateurs. Cet équipement permettra également relayer les données météorologiques envoyées par des stations automatiques installées au sol, sur des navires, des balises ou des avions.