La garriguegarrigue désigne une formation végétale constituée d'arbrisseaux épineux résistant à la sécheressesécheresse. Cette formation est la conséquence de la dégradation de la forêt de chênes vertschênes verts et blancs qui passe à des pins d'Aleppins d'Alep, puis à la garrigue par le mouton, l'Homme, le feufeu et ce, depuis le réchauffement climatiqueréchauffement climatique postglaciaire.

Chemin dans la garrigue. © Christian Ferrer, <em>Wikimedia commons, </em>CC by-sa 3.0
Chemin dans la garrigue. © Christian Ferrer, Wikimedia commons, CC by-sa 3.0

Cette évolution est caractéristique des régions méditerranéennes. La garrigue se trouve sur sol calcairecalcaire, sec et filtrant. Le maquismaquis se trouve sur sol siliceux. En France, la garrigue occupe 400.000 ha, en Provence et Languedoc.

Paysage de garrigue dans le Languedoc. © Hugo Soria, Licence de documentation libre GNU, version 1.2
Paysage de garrigue dans le Languedoc. © Hugo Soria, Licence de documentation libre GNU, version 1.2

La garrigue était le lieu d'une importante activité préhistorique et médiévale :

  • troupeaux de chèvres ou de moutons ;
  • alimentation des fours dès le Moyen Âge (verre et ferfer) ;
  • charbon de boisbois ;
  • fours à chauxchaux ;
  • écorces à destination des tanneurs ;
  • lavande sauvage, l'aspic, pour la distillationdistillation ;
  • oliviers et vigne, en terrassesterrasses.

Tout ceci disparaît avec l'exode rural.

Plantes caractéristiques de la garrigue

  • Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis) appelée aussi œil bleuetbleuet de Montpellier ;
<em>Aphyllanthes monspeliensis</em>, photo prise à Bélesta-de-la-Frontière (France, Roussillon) en mai 2005. © Jean Tosti, Licence de documentation libre GNU, version 1.2
Aphyllanthes monspeliensis, photo prise à Bélesta-de-la-Frontière (France, Roussillon) en mai 2005. © Jean Tosti, Licence de documentation libre GNU, version 1.2
  • Arbousier (Arbutus unedo), appelé parfois arbrearbre à fraisefraise. Ses fruits de couleurcouleur rouge-orange, les arbouses, peuvent se consommer ;
Fruits de l'arbousier. © Mnolf, Licence de documentation libre GNU, version 1.2
Fruits de l'arbousier. © Mnolf, Licence de documentation libre GNU, version 1.2
  • Asphodèle (Asphodelus), une plante vivace appartenant à la famille des Liliacées ;
  • Camélée (Cneorum tricoccon), la camélée à trois coques, un arbrisseau à petites fleurs jaunes ;
  • Chêne kermès (Quercus coccifera), un arbre à feuilles persistantesfeuilles persistantes, appelé aussi chêne de garrigue ;
Feuilles de <em>Quercus coccifera</em> (chêne kermès). © Jean Tosti, Licence de documentation libre GNU, version 1.2
Feuilles de Quercus coccifera (chêne kermès). © Jean Tosti, Licence de documentation libre GNU, version 1.2
  • Chêne vert ou yeuse (Quercus ilex), un arbre à feuilles persistantes qui ressemblent à celles du houx ;
  • Chèvrefeuille, étrusque (Lonicera etrusca) ou entrelacé (Lonicera implexa), des arbustes grimpants ;
  • Ciste cotonneux (Cistus albidus), un arbrisseau typique de la garrigue, sa fleur à l'aspect chiffonné fait toute sa beauté.
<em>Cistus albidus, </em>ou ciste cotonneux,<em> </em>arbrisseau de la garrigue. © Wikipedia
Cistus albidus, ou ciste cotonneux, arbrisseau de la garrigue. © Wikipedia

Mais aussi : 

  • la filaire à feuille étroite (Phillyrea angustifolia) ;
  • la filaire à feuille large (Phillyrea latifolia) ;
  • le genévrier cade ou oxycèdre (Juniperus oxycedrus) ;
  • le genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea) ;
  • le genêt scorpion ou genêt épineux (Genista scorpius) ;
  • le lentisque ou pistachier lentisque (Pistacia lentiscus) ;
  • le nerprun alaterne (Rhamnus alaternus),
  • l'oléastre (Olea sylvestris) ;
  • le pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus) ;
  • le romarinromarin (Rosmarinus officinalis) ;
  • la salsepareille (Smilax aspera) ;
  • le fragon ou petit houx (Ruscus aculeatus) ;
  • le thym (Thymus vulgaris).
Les fruits du <em>Ruscus aculeatus </em>sont toxiques<em>.</em> © JF Gaffard, Licence de documentation libre GNU, version 1.2
Les fruits du Ruscus aculeatus sont toxiques. © JF Gaffard, Licence de documentation libre GNU, version 1.2

Des forêts disparues

Il y a 5.000 ou 6.000 ans, la forêt recouvrait tous ces espaces. Les chênes verts faisaient 20 mètres de haut. Le sous-bois, dense et humide était riche. Elle avait pu s'installer après les longues périodes froides, après les bouleaux et les rennesrennes. L'Homme de Néandertal y a chassé. Il y a 4.000 ans, des peuples s'installent qui savent faire des outils en cuivrecuivre, en bronzebronze, domestiquer le mouton et le bœuf, semer et récolter l'orgeorge et le pois. Et, bien sûr, utiliser le bois.

Les progrès et l'augmentation de population épuisent ces sols pauvres : le défrichement ne va plus cesser, il sera important au Moyen Âge, mais c'est vers 1850 que le défrichement atteindra son maximum. Mais, ici, la forêt est lente à se reconstituer et l'eau des oragesorages érode plus qu'elle n'arrose ! Ces exploitations ont disparu avec la société urbaine et la forêt peine à revenir. Il faut considérer la garrigue pour ce qu'elle est : un milieu naturel malgré tout.