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Tout comme le TT-Rex et le Tricératops, le Ptéranodon est emblématique de l'ère des dinosaures. Et pourtant... À l'instar du plésiosaure qui n'est pas un membre des dinosaures mais un reptile marin (leur contemporain), le Ptéranodon n'était pas un dinosaure mais bien un reptile volant, membre d'un ordre contenant de nombreux genres et espèces : celui des Ptérosaures (Pterosauria)).
Cet ordre contient les premiers vertébrés volants ; il est apparu au Trias supérieur, il y a environ 230 millions d'années, comme les dinosaures. Il a disparu à la fin du CrétacéCrétacé supérieur, il y a 66 millions d'années environ, de la même façon que les dinosaures et probablement, pour les mêmes raisons, à savoir les Trapps du Deccan et l'impact d'un corps céleste au Yucatan.
Dans l'imaginaire collectif, les Ptéranodons ont été quelque peu détrônés ces dernières années par les azhdarchidae (du mot persan azhdar, une créature semblable à un dragon dans la mythologie perse). Plus grands qu'eux, ces reptiles volants font partie d'une famille de ptérosaures identifiés principalement au Crétacé supérieur. Ils se caractérisent par une longue mâchoire édentée, un large crânecrâne, un cou extrêmement allongé. Ils n'ont jamais eu d'équivalence parmi les animaux volants depuis. Les plus connus sont les fameux Quetzalcoatlus et Hatzegopteryx, deux géants de plus de 12 mètres d'envergure et aussi hauts que des girafesgirafes.
L’importance scientifique du gisement de Velaux la Bastide Neuve est mise en évidence par cette vidéo montrant les fouilles paléontologiques dirigées par Xavier Valentin et Géraldine Garcia (Université de Poitiers). Elles sont menées avec Pascal Godefroit (IRSNB, Belgique) et l’association de recherche Palaios. © Conseil départemental 13
Velaux la Bastide Neuve, une fenêtre sur les dinosaures du Crétacé
Or, des paléontologuespaléontologues belges et français viennent de faire savoir via un article publié dans Journal of Vertebrate Paleontology qu'ils avaient finalement identifié une nouvelle espèce de ptérosaure faisant partie des azhdarchidae. Identification faite dans le sud de la France, plus précisément en fouillant le fameux site de Velaux la Bastide Neuve, près d'Aix-en-Provence. Ce nouveau reptile volant disparu a été baptisé Mistralazhdarcho maggii, en référence au célèbre mistralmistral, ce ventvent balayant le sud-est de la France. À l'occasion de cette découverte, le communiqué du CNRS rappelle que ce site est une extraordinaire fenêtrefenêtre sur un écosystèmeécosystème occupant une plaine alluviale de la fin du Crétacé, il y a environ 72-75 millions d'années. Il a déjà livré de nombreux et spectaculaires fossilesfossiles comme ceux du sauropodesauropode Atsinganosaurus velauxiensis mais aussi de tortuestortues et de crocodilescrocodiles.
Mistralazhdarcho maggii se présente sous la forme de plusieurs fossiles retrouvés, attribués à un même individu. Ces éléments laissent penser que celui-ci avait une envergure d'environ 4,5 mètres. Si l'on en croit son ossification incomplète, il ne devait pas avoir encore atteint l'âge adulte à sa mort. Les paléontologues pensent donc qu'à l'âge de la maturité, il aurait probablement atteint les 5 à 6 mètres. Cette projection de taille le situe entre deux autres azhdarchidae Eurazhdarcho et Hatzegopteryx, respectivement de 3 et 10 mètres d'envergure. Cela suggère l'existence d'un large spectrespectre de tailles chez cette famille de ptérosaures.
Un ptérosaure exceptionnellement conservé, vieux de 200 millions d’années, découvert aux États-Unis
Article de Jean-Luc GoudetJean-Luc Goudet publié le 19/08/2018
Dans un exceptionnel état de conservation, le fossile presque complet d'un ptérosaure du Trias, donc très ancien, montre combien ces grands animaux volants, qui n'étaient pas des dinosaures, étaient déjà diversifiés il y a plus de 200 millions d'années. Avec ses os creux, cet animal était remarquablement adapté au vol et sa grande famille est restée sans descendance. Ce fossile nous donne une image plus précise de ces géants des airsairs.
Il date de 210 millions d'années, en plein Trias. Il vivait en Amérique du Nord. Il est exceptionnellement bien conservé. Voilà trois raisons qui rendent précieuse la description dans la revue Nature Ecology & Evolution d'une espèce de ptérosaure jusque-là inconnue par l'équipe de Brooks B. Britt, du musée de paléontologie de l’université Brigham Young, dans l'Utah (États-Unis). Exhumé en 2015 dans une concrétionconcrétion calcairecalcaire extraite d'une mine de cet État et baptisé Caelestiventus hanseni, il mesurait 1,50 mètre et sa mâchoire arborait 112 dents.
Comme tous les ptérosaures, il savait voler mais il n'était pas pour autant un oiseauoiseau, ni un de leurs ancêtres, ni même un dinosaure. Leurs ailes étaient formées d'une peau tendue entre leur quatrième doigt, très allongé, et leur corps. Apparus au Trias il y a 230 millions d'années, ils ont dominé le milieu aérien jusqu'à la catastrophe de la fin du Crétacé, il y a 65 millions d'années, qui a eu raison des dinosaures et de nombreuses autres espèces. Leur aptitude au vol reposait cependant sur des caractéristiques anatomiques aussi exploitées par les oiseaux, comme les os creux. L'expansion des ptérosaures est bien connue au Crétacé, où leurs fossiles se retrouvent dans toutes les régions du monde. Ces géants volants avaient atteint des tailles imposantes, atteignant ou dépassant les 10 mètres pour Quetzalcoatlus, Hatzegopteryx et Arambourgiania.
Des centaines d’œufs de ptérosaures découverts en Chine
Représentation de Caelestiventus hanseni, un ptérosaure du Trias, d’une envergure d’environ 1,50 mètre. © Brooks B. Britt et al., BYU Photo et Michael Skrepnick (dessin)
Le plus vieux ptérosaure d’Amérique
En revanche, les fossiles plus anciens sont plus rares au JurassiqueJurassique et franchement peu nombreux au Trias (une trentaine). De plus, ils sont pour l'essentiel confinés à l'actuelle chaîne des Alpes. Trouver un squelette de cette époque, et bien conservé, est donc une aubaine. Qu'il provienne d'Amérique du Nord est plus heureux encore.
Son étude anatomique le rapproche d'un autre genre connu (Dimorphodon) et montre qu'il n'était pas un ptérodactyle. Première observation : une mâchoire pointue armée de canines. Pour les auteurs, cet outil évoque le becbec des pélicans et laisse penser que l'animal capturait grâce à lui des poissonspoissons ou des petits vertébrés terrestres.
L’histoire et l’importance de la découverte par les auteurs de l’étude. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur « YouTube » de manière à ouvrir la vidéo dans une nouvelle fenêtre du navigateur. Cliquez ensuite sur le rectangle blanc avec deux traits horizontaux en bas à droite de l’image, puis activez les sous-titres. Cliquez ensuite sur « anglais », puis sur « traduire les sous-titres», ce qui fait apparaître le menu du choix de la langue. Choisissez « français » puis « ok ».© Brigham Young University, YouTube
Un ptérosaure du Trias dans un désert
La deuxième surprise est l'endroit où vivait ce ptérosaure. Dans la même formation ont été retrouvés de nombreux autres restes, ce qui a permis de comprendre que ce milieu était très original. Il y avait là un écosystème vivant, ou survivant, dans une oasis subsistant au sein d'une grande région désertique. Selon l'équipe de paléontologues, la sécheressesécheresse a fini par faire disparaître cet îlot et ses habitants. C'est à elle, en revanche, que l'on doit la bonne conservation de ces ossements, fragiles chez ces animaux volants.
La conclusion est que les ptérosaures étaient déjà, au Trias, bien diversifiés et également que leur répartition était à cette époque plus étendue que ce que l'on pensait. Les auteurs soulignent que ce fossile recule de 65 millions d'années la période à laquelle ces animaux peuplaient des désertsdéserts. Ces premiers vertébrés à voler en battant des ailes ont sillonné les airs durant plus de 150 millions d'années, et se sont diversifiés en un grand nombre d'espèces, différent par leurs anatomiesanatomies, leurs tailles, leurs milieux et leurs modes de vie. Ces maîtres des airs demeurent cependant encore mal connus...
Deux nouvelles espèces de ptérosaures découvertes en Chine
Communiqué de Adit Chine publié le 8 novembre 2005
Les professeurs Wang Xiaolin et Zhou Zhonghe, de l'Institut de paléontologiepaléontologie et de paléoanthropologiepaléoanthropologie des vertébrés de l'Académie des sciences de Chine, en collaboration avec des chercheurs brésiliens ont découvert deux nouvelles espèces de ptérosaures respectivement dans les formations de Yixian et de Jiufotang, datant de 120 à 125 millions d'années, durant du Crétacé.
Ces découvertes remettent en cause l'hypothèse que les ptérosaures de cette époque ne peuplaient que l'Europe continentale et laissent entendre que la province chinoise du Liaoning pourrait être la terreterre d'origine de ces reptiles.
La découverte de deux reptiles volants d'une envergure d'environ 2,5 mètres, baptisés Feilongus youni et Nurhachius ignaciobritoi, permet de mieux comprendre l'évolution du ptérosaure et les interactions entre les oiseaux primitifs et les ptérosaures. Jusqu'à présent environ 130 espèces de ptérosaures ont été recensées.
Ce qu’il faut
retenir
- Apparus au Trias, les ptérosaures, des reptiles volants qui n'étaient pas des dinosaures, étaient les premiers vertébrés volant.
- Ces animaux ont disparu à la fin du Crétacé. Leur taille et leur régime alimentaire restent encore à découvrir.
- Un gisement français en Provence, celui de Velaux–la Bastide Neuve, a livré des restes fossilisés d'un nouveau ptérosaure de grande taille de la famille des azhdarchidae qui comptait déjà des géants comme Quetzalcoatlus.
- Baptisé Mistralazhdarcho maggii, l'individu retrouvé n'était pas encore adulte mais devait avoir une envergure de 4,5 mètres.