Découvert en Roumanie, le ptérosaure Hatzegopteryx, haut de 10 m, était un prédateur volant encore plus redoutable qu'on le pensait, d'après une étude de biomécanique. Son cou était trapu et si puissant qu'il pouvait saisir des animaux de grande taille. Une preuve de plus de la grande diversité d'un groupe d'animaux qui a totalement disparu en même temps que les dinosaures et un très grand nombre d'autres espèces, à la fin du Crétacé.

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    Découvert en Roumanie par Éric Buffetaut en 2002, Hatzegopteryx fait partie des plus grands ptérosaures connus, avec une envergure de 10 à 12 m, en compagnie des Quetzalcoatlus et autres Arambourgiania. Ces géants volants, carnivores, devaient être de terribles prédateurs du Maastrichtien, dernière période du Crétacé, il y a entre 72 et 66 millions d'années.

    Une étude de biomécanique sur les fossiles d'Hatzegopteryx thambema, exhumé en Roumanie, en fait un chasseur plus redoutable encore. Dans leur article détaillant l'ossature du cou publié dans la revue PeerJ, deux chercheurs britanniques, Darren Naish et Mark Witton, donnent une vision différente de cet animal.

    Une représentation d’<em>Hatzegopteryx thambema</em>, un ptérosaure, avec son cou puissamment musclé qui devait lui permettre d’attraper des proies de bonnes tailles. © Mark Witton

    Une représentation d’Hatzegopteryx thambema, un ptérosaure, avec son cou puissamment musclé qui devait lui permettre d’attraper des proies de bonnes tailles. © Mark Witton

    Le cou d’Hatzegopteryx ressemblait à celui d’un grand mammifère

    Ses vertèbres cervicalesvertèbres cervicales étaient énormes, la plus grande mesurant 24 cm. Pourtant, le cou, de moins de 1,50 m, n'était guère plus grand que celui d'un spécimen de Quetzalcoatlus sp. un azhdarchidé, comme lui, et étudié par les auteurs, à titre de comparaison, mais bien plus petit avec une envergure de 4,60 m. Avec une taille comparable, Arambourgiania arborait un cou bien plus long. Dans son blogblogMark Witton, qui a aussi des talents d'illustrateur, explique ces détails et montre des dessins, dont ceux de cet article.

    Le cou de H. thambema était donc particulièrement trapu. Les auteurs remarquent que les parois de ces vertèbres cervicales étaient particulièrement épaisses. De plus, alors que les os des ptérosaures sont creux et renforcés par une structure en nid d'abeille, elles sont bien plus denses, emplies d'une matièrematière osseuse ressemblant à une moussemousse. Pour ces biologistes, l'anatomieanatomie du cou ressemblait beaucoup à celle d'un grand mammifère, comme une girafe ou un cervidé.

    Hatzegopteryx, à droite, plus petit mais plus trapu que le gracile <em>Arambourgiania</em>, à sa gauche, serait aujourd’hui un prédateur particulièrement imposant, surtout pour un animal capable de voler. © Mark Witton

    Hatzegopteryx, à droite, plus petit mais plus trapu que le gracile Arambourgiania, à sa gauche, serait aujourd’hui un prédateur particulièrement imposant, surtout pour un animal capable de voler. © Mark Witton

    Les ptérosaures étaient largement diversifiés

    La puissance musculaire et la solidité de l'ensemble ne servaient pas qu'à porter la lourde tête, pensent les auteurs, mais à faciliter la capture de proies de grandes tailles. Alors qu'Arambourgiania, azhdarchidé lui aussi, devait se nourrir de petits animaux, voire de leurs œufs, H. thambema, lui, s'intéressait à des proies bien plus grandes, sans doute des dinosauresdinosaures de tailles modestes, très nombreux dans cette région à cette époque.

    Nombreux en genre et en espècesespèces, les ptérosaures étaient également diversifiés en tailles, avec les dimensions d'un moineau pour les plus petits, et en mode de vie. Des géants volants comme les azhdarchidés n'avaient jamais eu d'équivalents et n'en ont plus jamais eu depuis. L'extinction massive de la fin du Crétacé les a fait disparaître.