Deux nouvelles exoplanètes viennent d'être découvertes grâce à la mission Tess de la Nasa. Situées à seulement 33 années-lumière de nous, elles possèdent de nombreuses caractéristiques similaires à la Terre.


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    Des chercheurs rapportent dans une étude acceptée dans la revue Astronomy & Astrophysics, la découverte par le télescope spatialtélescope spatial Tess de deux exoplanètes étrangement similaires à la Terre. Nommées HD 260655b et HD 260655c, ces deux superterres orbitent autour d'une étoile naine rouge, HD 260655, à 33 années-lumière de nous. Une distance qui fait de ce système « le quatrième système multiplanétaire connu le plus proche après HD 219134, LTT 1445 A et AU Mic », détaille l'étude.

    Deux nouvelles superterres, inhabitables

    Le télescope spatial Tess (Transiting Exoplanet Survey SatelliteTransiting Exoplanet Survey Satellite) de la Nasa s'applique depuis 2018 à détecter des exoplanètes associées aux étoiles lumineuses les plus proches de nous. Il utilise pour cela la méthode des transitstransits : elle consiste à cibler une étoile pendant un laps de temps suffisant pour observer des variations de luminositéluminosité périodiques, dues au passage d'une planète devant son étoile hôte. Grâce à cela, les scientifiques peuvent ensuite remonter au diamètre de la planète, en utilisant l'intensité de la baisse de luminosité et la taille de son étoile. 

    Schéma illustrant le principe du transit planétaire s'accompagnant d'une baisse de luminosité <em>(brightness)</em> de l'étoile d'autant plus importante que l'exoplanète est de grande taille par rapport à son soleil. © <em>Institute for Astronomy-University of Hawaï</em>
    Schéma illustrant le principe du transit planétaire s'accompagnant d'une baisse de luminosité (brightness) de l'étoile d'autant plus importante que l'exoplanète est de grande taille par rapport à son soleil. © Institute for Astronomy-University of Hawaï

    Dans le cas de la naine rouge HD 260655, bien plus petite que le SoleilSoleil mais néanmoins suffisamment brillante, les chercheurs ont aussi déterminé sa massemasse grâce à la méthode des vitesses radiales. Elle permet de déduire l'influence gravitationnelle qui est exercée sur l'étoile, en observant des variations périodiques dans son spectrespectre lumineux : lorsque la vitessevitesse radiale de l'étoile change, les raies d'absorptionabsorption se décalent. « Chaque planète en orbiteorbite autour d'une étoile va avoir une petite attraction gravitationnelle sur son étoile », explique Michelle Kunimoto, post-doctorante au MIT (Massachusetts Institute of Technology) et qui a participé à la découverte des deux exoplanètes. « Ce que nous recherchons, c'est tout léger mouvementmouvement de cette étoile qui pourrait indiquer qu'un objet de masse planétaire tire dessus. »

    À partir de ces données, il est possible de déduire la masse qui cause cette influence, donc la masse de l'exoplanète. Combinée avec le diamètre, les chercheurs en ont déduit la densité des deux exoplanètes : celle-ci étant similaire à celle de la Terre, elles correspondent très probablement à des planètes rocheusesplanètes rocheuses, tout comme MercureMercure, VénusVénus, la Terre et Mars. Avec une masse et une taille proches de celles de la Terre, cela fait d'elles des superterres. Mais elles se révèlent cependant inhabitables : avec des orbites étroites rapprochées de leur étoile, les températures calculées par les scientifiques atteignent 435 °C pour HD 260655b et 284 °C pour HD 260655c. « Nous considérons cette plage en dehors de la zone habitable, trop chaude pour que de l'eau liquideliquide existe à la surface », explique M. Kunimoto.

    Le principe de la détection d'une exoplanète par la mesure d'un décalage spectral par effet Doppler-Fiezeau. © ESO
    Le principe de la détection d'une exoplanète par la mesure d'un décalage spectral par effet Doppler-Fiezeau. © ESO

    Des candidates idéales pour une étude atmosphérique

    Mais l'espoir n'est pas perdu pour le système HD 260655 : les chercheurs estiment qu'il pourrait abriter plus que deux exoplanètes. « Il pourrait y avoir plus de planètes dans le système », ajoute Avi Shporer, co-découvreur de ces deux mondes rocheux et chercheur au MIT. « Il existe de nombreux systèmes multiplanétaires hébergeant cinq ou six planètes, en particulier autour de petites étoiles comme celle-ci. Espérons que nous en trouverons d'autres, et que l'on pourrait être dans la zone habitable. C'est une pensée optimiste. »

    Elles pourraient bien être prochainement ciblées par le télescope James-Webb, qui dévoilera le 12 juillet ses toutes premières imagesPar leur proximité et la luminosité de leur étoile, « les deux planètes de ce système sont chacune considérées parmi les meilleures cibles pour l'étude atmosphérique », explique M. Kunimoto. Pour l'instant, l'équipe a déterminé que si elles ont une atmosphèreatmosphère, celle-ci est peu étendue et constituée majoritairement d'hydrogènehydrogène. Étant d'une densité et d'une taille similaires à celles de la Terre, l'équipe espère de plus, par leur biais, en savoir plus sur sa formation.

    Illustration des deux superterres rocheuses récemment découvertes qui pourraient être idéales pour des observations atmosphériques. © Nasa, JPL-Caltech
    Illustration des deux superterres rocheuses récemment découvertes qui pourraient être idéales pour des observations atmosphériques. © Nasa, JPL-Caltech