C'est probablement la première fois que cette comète venue des confins du Système solaire vient faire un tour près du Soleil et donc de la Terre. Elle atteindra mi-août sa plus petite distance avec notre étoile. Début juillet, des astronomes ont vu sa luminosité augmenter considérablement. Il y a de bonnes chances pour que C/2017 S3 Panstarrs devienne visible à l'œil nu ! L'été est vraiment riche en observation.
La comète C/2017 S3 Panstarrs pourrait bien devenir une des superstars du ciel de cet été 2018, en plus des 5 planètes visibles à l’œil nu (notamment en juillet, avec Mars très brillante), de l'astéroïde Vesta, de l'éclipse de Lune et bien sûr de la pluie d'étoiles filantes des Perséides, de retour chaque année (maximum d'activité dans la nuit du 12 au 13 août).
L'astrophotographe autrichien Michael Jäger, qui ne manque jamais une occasion de traquer les comètes, a vu sa luminosité bondir, début juillet. L'astre était ainsi passé d'une magnitude +12 à +9 (la magnitude limite à l'œil nu est +6) en l'espace de quelques heures, avant l'aube, le 2 juillet. Voilà qui augure d'une belle visibilité dans les prochains jours !
Quelque chose a dû mettre la comète en colère -- on relèvera qu'elle est verte comme l'incroyable Hulk -- ; c'est un sursaut d'activité dû probablement au réchauffement puisqu'en effet, l'astre glacé fonce actuellement en direction du Soleil, une zone périlleuse pour la comète.
Où, quand et comment observer la comète C/2017 S3 Panstarrs ?
C'est sans doute la première fois qu'elle nous fait l'honneur d'une visite, ici à l'intérieur du cercle rapproché des planètes rocheuses autour de notre étoile. Survivra-t-elle à ce premier voyage dans le Système solaire interne ? Ou bien va-t-elle se brûler les ailes et se briser en morceaux, comme tant d'autres avant elle ? Réponse dans les semaines à venir, autour du moment où elle atteindra sa plus petite distance avec le Soleil (périhélie), le 15 août prochain. C/2017 S3 sera alors à l'intérieur de l'orbite de Mercure, à 31 millions de kilomètres de l'astre solaire.
Découverte il y a près d'un an, le 23 septembre 2017, avec le télescope Panstarrs -- chasseur d'astéroïdes qui scrute les nuits noires d'Hawaï (il est installé sur le volcan Haleakalā) --, C/2017 S3 Panstarrs a une orbite hyperbolique dont le plan est presque perpendiculaire à celui des planètes (écliptique). Sa période orbitale n'est pas encore connue mais comme elle s'est échappée du nuage de Oort, aux confins du Système solaire, où elle y dormait depuis sa formation il y a des milliards d'années, elle doit se chiffrer en milliers d'années.
Si vous possédez un instrument d'observation, C/2017 S3 Panstarrs est déjà bien visible. Le 2 juillet, Michael Jäger déclarait au site Spaceweather qui publie régulièrement ses images : « le nuage de gaz autour du noyau de la comète est d'environ 4 minutes d'arc ». Autrement dit, l'astre et sa lumineuse chevelure verte mesurait à ce moment-là plus de deux fois la taille apparente de la géante Jupiter !
Courant juillet, la comète se promène notamment du côté de la Girafe, une constellation circumpolaire -- sous les latitudes de la France métropolitaine (c'est-à-dire qui ne se couche jamais). Comme elle ne se compose pas d'étoiles très brillantes, il faut pour la trouver s'aider des étoiles voisines de Persée et surtout de Capella, la plus brillante du Cocher (voir la carte ci-dessus). Le 7 août, une semaine avant son périhélie, la comète atteindra sa plus petite distance avec la Terre : 113,4 millions de kilomètres. Elle sera alors visible entre le Cancer et les Gémeaux, donc pas très loin du Soleil. Pour la voir, il faudra se lever aux aurores et se rendre sur un site où l'horizon est à nord-est est bien dégagé.
On risque d'avoir de belles surprises mais, comme de coutume, les comètes sont imprévisibles. Il est donc encore impossible de dire si ce corps glacé résistera à la brûlure du Soleil et au fouet du vent solaire, ni si on pourra bien l'observer à l'œil nu. Pour l'instant, des estimations optimistes tablent sur une magnitude +4. Qui sait ? Ce sera peut-être plus.
La comète 17P/Holmes est devenue visible à l’œil nu !
Article de Jean-Luc Goudet publié le 27 octobre 2007
De façon complètement inattendue, la comète 17P/Holmes est brusquement devenue très lumineuse et bien visible, même sans instrument.
La comète 17P/Holmes devait rester discrète, avec sa magnitude supérieure à 16, soit une luminosité qui la réservait à des instruments puissants. Mais le 24 octobre, les astronomes japonais ont donné l'alerte : la magnitude venait d'atteindre 3, voire 2, c'est-à-dire une luminosité équivalente à celle d'une belle étoile.
Explication de cette brusque débauche de lumière ? Probablement l’explosion du noyau, ce qui laisse penser que cette augmentation d'éclat n'est que provisoire. Cette comète est visible dans la constellation de Persée, à proximité de l'étoile Mirfak, actuellement au zénith en milieu de nuit.
Ce samedi 27 octobre, la météo est clémente sur le sud de la France. Pourquoi ne pas en profiter pour mettre le nez à la fenêtre... Rappelons qu'à l'occasion du passage à l'horaire d'hiver, cette nuit de samedi à dimanche sera allongée d'une heure...
Ne jamais désespérer
Dans les semaines qui viennent, la comète - actuellement à plus de 200 millions de kilomètres de la Terre - restera assez haute dans le ciel.
Ce spectacle surprise est le deuxième en deux semaines puisque la comète Loneos nous a gratifiés d'un joli passage il y a seulement quelques jours. Basse sur l'horizon, elle n'a jamais été spectaculaire mais elle s'est tout de même offerte aux amateurs. Celles et ceux qui ont persévéré pour l'observer ont été récompensés....
Étoile filante dans le ciel japonais Magnifique étoile filante associée à l’essaim météoritique des Perséides photographiée dans le ciel de Narusawa-mura, au sud-ouest de Tokyo, le 13 août 2016. Comme on peut le voir, le bolide semble avoir été décoché par Persée (à gauche de la photo). La grappe d’étoiles en dessous de l’horizon est celle des Pléiades (Subaru, en japonais). © reonides, Flickr
Le radiant des Perséides Image composite réunissant 29 météores photographiés au cours de la nuit du 11 au 12 août 2016. Le radiant de l’essaim météoritique est clairement visible au centre, en direction de la constellation de Persée, alors en pleine ascension au-dessus du lac Collins, en Californie. © Rick Whitacre, Flickr
Une étoile filante fend la galaxie d'Andromède Alors que l’astrophotographe réalisait un portrait de notre grande voisine galactique, la galaxie d’Andromède (M31), située à quelque 2,3 millions d’années-lumière de la Voie lactée, un météore pas plus gros qu’un grain de riz fendait le ciel, juste devant, à seulement plus d’une centaine de kilomètres au-dessus du sol terrestre. Cela s’est produit en 2016, au cours de la nuit du maximum d’activité des Perséides, mais l'orientation de l'étoile filante suggère qu’il pourrait s’agir d’une delta-Aquaride du sud. © Fritz Helmut Hemmerich
Pluie d'étoiles filantes dans le ciel hongrois Cette image composite de la pluie de Perséides 2016 (surnommées les « larmes de Saint-Laurent » au Canada) compile les météores les plus brillants parmi les 339 recueillis durant cinq heures par l’astrophotographe hongroise, le 11 août 2016. © Monika Landy-Gyebnar, via Spaceweather
Une Perséide accompagnée d'une aurore boréale et de nuages noctulescents Perséide surprise dans le ciel de Suède, dans la nuit du 12 au 13 août 2016. Au même moment, à d’autres niveaux dans l’atmosphère terrestre, une aurore verdâtre dansait au-dessus d’une bande de nuages noctulescents (nuages glacés de haute altitude). © Göran Strand
Perséides dans le massif d'Adirondacks Malgré des passages nuageux, les Perséides furent nombreuses dans le ciel du massif des Adirondacks, dans l’état de New York, au cours de la nuit du pic d’activité 2016 de l’essaim météoritique, du 11 au 12 août. Très beau filé d’étoiles à l’arrière-plan. © Derek Kind, via Spaceweather
Le radiant des Perséides et la galaxie d'Andromède Image composite centrée sur le radiant des Perséides, dans le ciel d’Anglesey, à l’ouest du Royaume-Uni. À l’arrière-plan, on distingue la trace délicate de la Voie lactée (traversant ici les constellations de Persée et de Cassiopée). Une tache granuleuse près du centre est le double amas de Persée et celle oblongue et jaune, visible en haut à droite, n’est autre que la galaxie d’Andromède (M31), notre voisine. © Kev Lewis, via Spaceweather