Les images du Ili Pika sont très rares. Découvrez-le pour la première fois en vidéo, dans son habitat naturel, au cœur des montagnes de Tianshan, en Chine. Petit portrait de cette adorable boule de poils qui vous fera craquer.

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    Mais quelle est donc cette adorable créature que l'on dirait échappéeéchappée d'un dessin-animé japonais ? Serait-elle née du croisement entre un lapin et... un hamster ? Il s'agit du Ili pika (Ochotona iliensis), une espèceespèce de pika qui vit dans les montagnes du nord-ouest de la Chine (province du Xinjiang), aux confins de l'Asie centrale. Comme ses cousins nord-américains, il vit notamment entre 2.800 et 4.000 mètres d'altitude et aime se nourrir de plantes. C'est à peu près tout ce que savent les scientifiques sur ces irrésistibles boules de poils.

    C'est que l'Ili pika est très discret. Très peu d'êtres humains sur Terre peuvent en effet se vanter de l'avoir vu. Seuls une trentaine d'individus auraient été vus vivants depuis sa découverte il y a... 35 ans. D'ailleurs, Weidong Li, de l'Institut d'écologieécologie et de géographie du Xinjiang, qui fut le premier à l'avoir observé, en 1983, par hasard, alors que le petit mammifèremammifère aux airsairs de peluche dépassait la tête (et ses drôles d'oreilles) des rochers, n'a pas eu la chance d'en revoir beaucoup les semaines suivantes. Il finit malgré tout, tant bien que mal, par en débusquer un pour le capturer afin de le caractériser.


    Grâce aux pièges photographiques, on en sait un peu plus sur le Ili Pika, habitant très discret des montagnes du nord-ouest de la Chine. © CCTV+

    Un petit mammifère menacé d’extinction

    Trente ans plus tard, plus que jamais déterminé à en savoir plus sur ces drôles de créatures à fourrure, le chercheur revint à leurs recherches dans les montagnes de Tianshan (« montagnes célestes », en français). Avec des complices, il disposa alors plusieurs pièges photographiques dans les sites où le Ili pika avait été aperçu. C'est à cette époque que fut tiré le beau portrait d'un Ili pika (visible ci-dessus) prenant la pose sur un rocher à quelques mètres d'eux. Un portrait aussi rare que magnifique d'une créature réputée insaisissable.

    Depuis, il y eut d'autres rencontres avec cet habitant des montagnes célestes. Et enfin, grâce aux caméras, les scientifiques en savent un peu plus sur le comportement de ce mammifère qui peut mesurer jusqu'à 20 centimètres de long. Certes, ce ne sont encore que quelques bribes mais c'est important, car l'animal est menacé de disparition - comme, hélas, beaucoup d'autres mammifères (petits et grands).

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    Dans les années 1990, leur population était estimée à quelque 2.000 individus. Aujourd'hui, les biologistes s'inquiètent beaucoup des effets conjugués du changement climatique (qui les oblige à migrer vers de plus hautes altitudes) qui impactent la région et de l'arrivée de nombreux éleveurs de bétails... Car les chienschiens qui accompagnent ces derniers, enchaînés le jour, sont libérés la nuit. Et affamés, ils pourraient s'attaquer aux derniers Ili pika qui peuplent la région... En 2008, l'Ili pika a été ajouté à la liste rouge de l'UICN des espèces menacées.


    Le pika "chou" existe vraiment ! Mais pour combien de temps encore...

    Article de Caroline Lepage publié le 23 décembre 2004

    Une petite boule de poils craquante avec de grandes oreilles et un regard charmeur : voilà en gros à quoi ressemble le pika américain. Un animal trop 'chou', qui souffre déjà du réchauffement climatiqueréchauffement climatique !

    Il existe 29 espèces de pikas dans le monde, la majorité vit en Asie. Seuls le pika à collerette (Ochotona collaris) résidant à présent en Alaska et au nord-ouest du Canada, ainsi que le pika américain (Ochotona princeps) ont profité, il y a bien longtemps, des aires glaciaires pour quitter le continent asiatique et faire une fugue par le détroit de Behring ! Lorsqu'on voit le pika américain, si petit - pas plus de 18 cm de long - et si mignon, on se dit que la Nature est belle... Impossible de résister aux grands yeuxyeux noirs de ce petit mammifère, proche parent des lapins et des lièvres, qui installe son nid dans les fentes, entre les rochers, en altitude.

    Les randonneurs, qui ont la chance de l'entendre et le croiser, peuvent l'apercevoir installé comme un roi sur son rocher préféré... ou la bouche pleine d'herbes et de fleurs au moment où il entasse ses provisions pour l'hiverhiver. Car monsieur n'hiberne pas ! Le froid ne lui fait pas peur, au contraire. Il vit dans les montagnes de la région du Grand Bassin, entre la Sierra Nevada et les Montagnes Rocheuses dans la partie Nord-Ouest des États-Unis. Mais aujourd'hui, le pika d'Amérique est bel et bien en danger selon une étude commandée par le WWFWWF.

    Le pika, si mignon, survivra-t-il au réchauffement de la planète ? © rmpbs.org

    Le pika, si mignon, survivra-t-il au réchauffement de la planète ? © rmpbs.org

    En effet, le travail mené par le Dr Erik Beever de l'U.S. Geological Survey depuis les années 1990 ne laisse rien présager de bon... et confirme que les populations de pikas américains continuent à disparaître alors que le climatclimat de la planète se réchauffe. Le souci ? L'organisme des pikas est thermorégulé, c'est-à-dire qu'il parvient à s'adapter jusqu'à un certain point aux températures. Dés qu'il ne fait plus assez froid, cette fonction physiologique ne peut plus être assurée. Seule solution : partir pour un monde meilleur, plus haut encore, là où il fait plus frais... Hélas, ayant une capacité de dispersion limitée, la migration à travers les vallées de faible altitude représente un risque incalculable pour eux. C'est peut-être même déjà une impossibilité dans les conditions climatiques actuelles !

    A l'avenir, ce triste constat concernera d'autres espèces -animales ou végétales- adaptées à une vie en altitude, et aux conditions environnementales particulières, de température et précipitationsprécipitations ! Toutes devront-elles chercher à monter toujours plus haut ? Et toutes y parviendront-elles ? Brooks Yeager, responsable de la division "Menaces mondiales" au WWF, s'indigne d'une telle situation et lance un appel international concernant un problème récurrent. Sera-t-il entendu ? Espérons-le car il faut réagir et vite : « L'extinction d'une espèce, même à une échelle locale, est une alerte rouge qui ne peut être ignorée. Nous devons limiter les émissionsémissions à effet de serreeffet de serre issues de la combustioncombustion des énergies fossilesénergies fossiles maintenant ! » insiste-t-il.