Une augmentation de 18 % du risque de cancer a été observée chez les consommateurs de boissons sucrées, ceci pour l'absorption d'un modeste petit verre en plus de la consommation quotidienne habituelle. De quoi donner un coup de jus au débat sur la taxe soda.


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    La consommation de boissons sucrées a augmenté dans le monde au cours des dernières décennies. Leur impact sur la santé cardiométabolique a fait l'objet de nombreuses études et est aujourd'hui bien établi. Cependant, leur association avec le risque de cancer a été moins étudiée : très peu d'études prospectives ont été menées sur l'association entre les boissons sucrées et le risque de cancer. Pourtant, ces boissons ont été associées au risque d'obésité, à son tour reconnu comme un facteur de risque important pour de nombreux cancers. Des mécanismes inflammatoires ou liés au stress oxydant pourraient aussi intervenir, ce indépendamment du lien avec la prise de poids.

    Dans un article paru dans le British Medical Journal, des chercheurs de l'Équipe de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle (EREN/Inserm/Inra/Cnam/Université Paris 13) rapportent une augmentation du risque de cancer chez les consommateurs de boissons sucrées. Cette étude s'intéressait aux associations entre la consommation de boissons sucrées et le risque de survenue de cancer. Au total, 101.257 participants de la cohorte française NutriNet-Santé (suivis entre 2009 et 2018) ont été inclus. La consommation alimentaire habituelle a été évaluée grâce à des enregistrements de 24 h répétés (6 en moyenne par participant) portant sur plus de 3.300 aliments différents (dont 109 types de boissons sucrées/édulcorées).

    Un risque de cancer accru de 18 %

    Au cours du suivi, la consommation de boissons sucrées s'est révélée être associée à un risque plus élevé de cancer (2.193 cas sur 101.257 participants), et en particulier de cancer du seincancer du sein (693 cas). Une augmentation de 100 mL, l'équivalent d'un petit verre, de la consommation moyenne quotidienne de boissons sucrées était associée à une augmentation d'environ 18 % du risque de cancer, et de 22 % pour le cancer du sein plus spécifiquement.

    La consommation de jus de fruits 100 % pur jus et celle de boissons sucrées associées à un risque plus élevé de cancer

    Lors de sous-analyses, la consommation de jus de fruits 100 % pur jus et celle de boissons sucrées hors jus de fruits étaient toutes deux associées à un risque plus élevé de cancer au global. Les résultats des analyses suggèrent un rôle important du sucresucre dans les associations observées, qui par ailleurs, n'étaient pas uniquement expliquées par une prise de poids au cours du suivi.

    En plus d'augmenter le tour de taille, la forte consommation de boissons sucrées réduit l'espérance de vie. © Lunatictm, Fotolia
    En plus d'augmenter le tour de taille, la forte consommation de boissons sucrées réduit l'espérance de vie. © Lunatictm, Fotolia

    Cette étude étant observationnelle, un lien de cause à effet ne peut être établi pour les associations observées. Cependant, en plus du design prospectif, de l'effectif important de la population d'étude et de la précision des données alimentaires collectées, les résultats tiennent compte d'un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie dont l'âge, le sexe, le tabagisme, la consommation d’alcool, le niveau d'étude, l'activité physiquephysique ainsi que le statut pondéral, les comorbiditéscomorbidités métaboliques, les antécédents familiaux. De plus, les résultats étaient robustes après un large spectrespectre d'analyses de sensibilité complémentaires.

    Ces données sont importantes dans un contexte de santé publique où la taxe soda est débattue au niveau national et international. Elles supportent l'intérêt des recommandations nutritionnelles du Programme National Nutrition Santé (PNNS) qui visent à limiter la consommation de boissons sucrées, y compris les jus de fruits 100 %, ainsi que des mesures politiques telles que des restrictions fiscales et commerciales visant les boissons sucrées.


    Boire trop de boissons sucrées augmenterait le risque de décès précoce

    Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews, publié le 21/03/2019

    De nouvelles recherches internationales ont montré que les personnes qui buvaient en grande quantité des sodas et des boissons contenant des sucres ajoutés enregistraient un risque accru de décès précoce, plus particulièrement les femmes.

    Cette vaste étude, menée par l'Harvard T.H. Chan School of Public Health avec des chercheurs du Brigham and Women's Hospital de Boston et de l'université chinoise de Huazhong, a pris en compte des données concernant 80.647 femmes (suivies entre 1980 et 2014), et 37.716 hommes (suivis entre 1986 et 2014). Tous les participants devaient répondre à des questionnaires concernant leurs habitudes quotidiennes et leur santé tous les deux ans.

    Les résultats, parus dans la revue Circulation, ont montré qu'après avoir pris en compte d'autres facteurs clés d'alimentation et d'habitudes quotidiennes, plus les personnes consommaient des boissons contenant du sucre ajouté, plus leur risque de mort prématurée (toutes causes confondues) était élevé.

    Pour leur étude, les scientifiques définissent comme « boissons sucrées » toutes les boissons sans alcoolalcool, carbonées ou non, contenant des sucres ajoutés, les boissons à base de fruit, les boissons énergétiquesboissons énergétiques et énergisantes et bien sûr les sodas.

    Selon cette grande étude, plus la consommation de boissons contenant du sucre ajouté est élevée, plus le risque de mort prématurée est important. © Don Bayley, Istock.com
    Selon cette grande étude, plus la consommation de boissons contenant du sucre ajouté est élevée, plus le risque de mort prématurée est important. © Don Bayley, Istock.com

    Des liens forts entre boissons sucrées et maladies cardiovasculaires

    Dans le détail, en comparaison avec les sujets qui buvaient moins d'une boisson sucrée par mois, les participants qui en consommaient mensuellement une à quatre enregistraient un risque accru de 1 % de mort précoce. Ceux qui en consommaient entre deux et six par semaine voyaient leur risque augmenter de 6 %. Boire ce type de boissons une à deux fois par jour était associé à un risque accru de 14 % et ce risque passait à 21 % pour les personnes qui buvaient quotidiennement au moins deux boissons sucrées.

    Les scientifiques ont noté que l'association entre le risque de mort précoce et la consommation de boissons contenant des sucres ajoutés était plus importante chez les sujets féminins. Ils ont par ailleurs souligné un fort lien entre les boissons sucrées et un risque accru de décès précoce dû à des maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires. En effet, les personnes qui consommaient deux portions ou plus de boissons sucrées enregistraient un risque accru de 31 % de décès découlant de maladies cardiovasculaires en comparaison avec les sujets peu amateurs de ces breuvages. En revanche, le lien entre consommation de sodas et le risque de décès produit par un cancer n'était pas fort.

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    Après s'être intéressés à un lien possible entre la consommation des boissons sucrées artificiellement et le risque de décès précoce, les scientifiques ont trouvé qu'en remplaçant une boisson contenant un ajout de sucre naturel par une boisson édulcorée artificiellement le risque de mort précoce était légèrement abaissé. Néanmoins, la forte consommation de boissons artificiellement sucrées, plus de quatre portions par jour, semblait quelque peu augmenter le risque de décès toutes causes confondues et de maladies cardiovasculaires.

    Ces résultats s'inscrivent dans la lignée d'études précédentes qui avaient établi un lien entre la consommation de boissons sucrées à la prise de poids, à un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d'attaques. « Nos résultats encouragent à limiter l'apport en boissons sucrées et à les remplacer par d'autres boissons, de préférence l'eau, afin d'améliorer la santé globale et la longévité », a commenté Vasanti Malik, l'auteur de l'étude.


    Les boissons sucrées tueraient 184.000 personnes par an

    Article de Destination Santé publié le premier juillet 2015

    Le sucre présent dans les sodas favorise diabètediabète, obésité, cancers et maladies cardiovasculaires. Conséquence : les boissons sucrées seraient à l'origine de 184.000 décès dans le monde chaque année, selon une étude publiée aux États-Unis.

    Si l'on connaissait déjà les méfaits du saccharosesaccharose -- le sucre blanc -- sur l'organisme, aucun chiffre n'évaluait précisément l'ampleur de ce fléau« À travers le monde, la consommation de boissons sucrées serait à l'origine de 184.000 décès chaque année dans la population adulte », estiment des chercheurs américains dans le journal Circulation.

    Pour évaluer cette incidenceincidence, l'équipe du professeur Dariush Mozaffarian, de l'université de Boston, s'est appuyée sur 62 travaux réalisés entre 1980 et 2010, à travers 51 pays. Au total, 611.971 dossiers de patients ont été analysés. Résultat, les boissons sucrées (notamment sodas, thés glacés et boissons énergisantesboissons énergisantes) sont à l'origine de 133.000 décès liés au diabète, 45.000 par maladie cardiovasculaire et 6.450 par cancer. La plupart de ces décès (76 %) sont répertoriés dans les pays à revenu faible et moyen. Les populations du Mexique (405 décès par million d'habitants) et des États-Unis (125) sont les plus touchées par l'impact des boissons sucrées.

    Le saccharose « ne présente aucun bénéfice sur le plan nutritionnel », déclare Dariush Mozaffarian. « La réduction, voire l'élimination, du sucre dans nos apports peut aujourd'hui sauver des milliers de vies. L'équilibre nutritionnel vient en augmentant les apports en fruits et légumes », sources d'eau et de vitaminesvitamines, mais aussi de fructosefructose et de glucoseglucose, deux sucres dont l'organisme a besoin.