Si chaque volcan entre en éruption d’une manière qui lui est propre, il est néanmoins possible d’identifier quelques grands types éruptifs, qui dépendent principalement de la viscosité de la lave.

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Explosions, coulées de laves, nuages de cendres, nuées ardentes… Les manifestations volcaniques sont nombreuses et diverses, témoignant des différents processus se jouant au cœur de la machine éruptive qui se cache sous les volcans.

Si, au premier ordre, on distingue deux grands types éruptifs différents — les éruptions effusives qui produisent majoritairement des coulées de lave et les éruptions explosives qui sont caractérisées par la projection de nuages de cendres et de téphras —, il existe cependant de nombreux types intermédiaires.

Modes de classification

Souvent, ces différents types d’éruptions vont définir la morphologie des volcans. Mais il faut savoir que la dynamique éruptive d’un volcan peut évoluer au cours de son histoire. Il est ainsi possible d’observer différents types éruptifs pour un même édifice. Pour les scientifiques, cela rajoute une complexité supplémentaire à l’estimation du risque volcanique d’une région et pour la prévision des éruptions.

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Diaporama : Quels sont les différents types de volcan ?

Plusieurs classifications existent pour caractériser les types d’éruptions volcaniques. Bernard Géze, en 1964, propose un diagramme triangulaire qui repose sur la nature des produits volcaniques émis. Le diagramme présente ainsi trois pôles qui correspondent aux produits dominants : les gaz, les liquides et les solides. Quatre domaines sont alors définis à l’intérieur de ce diagramme triangulaire pour représenter les différentes possibilités en fonction d’un produit dominant. On identifie alors :

  • le domaine explosif, de type vulcanien : les éruptions vont être dominées par l’émission de gaz ;
  • le domaine extrusif, de type péléen : les éruptions sont dominées par l’émission de solides ;
  • le domaine effusif, de type hawaïen : les éruptions sont dominées par la production de laves ;
  • le domaine mixte, de type strombolien :les différents produits (gaz, liquides, solides) se retrouvent en quantités à peu près égales.
Coulées de lave lors de l'éruption du Nyiragongo en 2021. © Monusco Photos, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 2.0
Coulées de lave lors de l'éruption du Nyiragongo en 2021. © Monusco Photos, Wikimedia Commons, CC by-sa 2.0

Si cette classification est idéale pour décrire les éruptions actuelles, elle pose un problème pour l’étude d’éruptions passées. George Patrick Leonard Walker, en 1973, propose donc une autre classification qui se base sur l’étude des dépôts volcaniques. Trois paramètres sont considérés : l’épaisseur du dépôt, la fragmentation du matériel (autrement dit la finesse des éléments émis lors de l’éruption) et la façon dont ils sont dispersés. En se basant principalement sur l’indice de fragmentation (F) et le paramètre de dispersion (D), cette classification permet la comparaison entre les éruptions actuelles et les éruptions fossiles. Ces deux paramètres sont également très utiles pour estimer l’intensité des éruptions : F et D augmentent en effet avec la puissance de l’éruption.

Les grands types éruptifs effusifs et peu dangereux

Type hawaïen

Les volcans de type hawaïen se caractérisent par des cônes abaissés, formés principalement de laves. On trouve très peu de cendres et de scories. Le cratère est généralement vaste (caldeira d’effondrement) et possède souvent un lac de lave. Lors des éruptions, la lave peut être projetée dans les airs sous forme de rideau de feu ou s’écouler en fontaines très fluides. Ce type de volcan est souvent en éruption (voire en éruption permanente). Ils ne produisent pas d’explosion et sont donc considérés comme peu dangereux.  

Lac de lave du Kilauea, Hawaï, 2020 © H. Diettrich, USGS
Lac de lave du Kilauea, Hawaï, 2020 © H. Diettrich, USGS

Type strombolien

Les volcans de type strombolien produisent des éruptions de laves fluides mais auxquelles s’ajoutent des projections de matériel volcanique plus grossier, comme des bombes volcaniques. C’est le cas du volcan Stromboli qui a donné son nom à ce type éruptif, mais aussi de l’Etna. Le cône de ces volcans est très régulier, marqué par des alternances de couches de laves et de couches de projections. Certaines coulées peuvent cependant emporter avec elles un morceau du cratère, que l’on dit alors « égueulé ». Les célèbres puys de la Vache et de Lassolas dans le Massif central, en sont de bons exemples. Comme les volcans de type hawaïen, les volcans de type strombolien sont très souvent en éruption et ne présentent que peu de danger pour les populations.

Le volcan Stromboli. © Michel Grangier, Adobe Stock
Le volcan Stromboli. © Michel Grangier, Adobe Stock

Les grands types explosifs présentant un danger important

Type vulcanien

Les édifices volcaniques de type vulcanien sont presque uniquement constitués de cendres et de divers produits solides (bombes, blocs…). Ils produisent également d’importants nuages de cendres brûlantes qui s’abattent sur toute la région en entraînant un grand nombre de morts. Ces volcans, dont la lave est visqueuse, sont considérés comme dangereux en raison du risque de violentes explosions, capables de détruire complètement l’ancien cratère. Le volcan Vulcano, mais aussi le Pariou ou le Vésuve sont des volcans de type vulcanien. À noter que le Vésuve alterne entre ce type et le type strombolien.

Les corps pétrifiés de Pompéi témoignent du type éruptif du Vésuve, qui produit des nuées ardentes. © helenedevun, Adobe Stock
Les corps pétrifiés de Pompéi témoignent du type éruptif du Vésuve, qui produit des nuées ardentes. © helenedevun, Adobe Stock

Certaines des éruptions les plus meurtrières de l’histoire sont associées à des éruptions de type vulcanien, comme l’éruption du Tambora en 1815 (60 000 victimes). Elles ont notamment la capacité d’induire d’importants changements climatiques.

Type péléen

La montagne Pelée en Martinique est un volcan de type péléen. La lave, trop visqueuse pour s’écouler, provoque des éruptions explosives particulièrement dangereuses, associées à des nuées ardentes. Souvent, se forme ce que l’on appelle une aiguille d’extrusion (exemple du Mont Gerbier-de-Jonc dans le Velay).

L’aiguille de protrusion de la montagne Pelée avant son effondrement en 1902. © <em>Wikimedia Commons</em>, domaine public
L’aiguille de protrusion de la montagne Pelée avant son effondrement en 1902. © Wikimedia Commons, domaine public

Type surtseyen

Représenté par le volcan sous-marin de Surtsey en Islande, ce type explosif est caractérisé par la projection de cendres fines, qui résultent de l’intense fragmentation de la lave au contact de l’eau. On parle ainsi d’éruption phréato-magmatique.