Profiter d'un beau jardin bien entretenu exige de nombreuses heures d'entretien, de taille de haies et... de désherbage. Que faire de ses déchets verts, des feuilles mortes ? Comment se débarrasser des mauvaises herbes ? Il existe d'autres méthodes que l'huile de coude. Voici nos conseils pour enlever les touffes disgracieuses et envahissantes.
Brûler ses mauvaises herbes, tonte de pelouse ou feuilles mortes dans un grand feu de joie est interdit car cela accroît la pollution de l'air. Alors comment faire ? Il existe un moyen économique et à portée de main : l'eau bouillante. Elle peut parfois faire office de désherbant. Pour éliminer les herbes entre les joints des dalles et des pavés, utilisez ce désherbant naturel provenant directement de votre cuisine. Cette technique peut intervenir dès la fin de l'hiver. Mais pour la réussir, n'attendez quand même pas de voir votre dallage très envahi.
L'autre façon de brûler les mauvaises herbes
Il existe aussi des désherbeurs thermiques qui utilisent avec profit la chaleur pour éliminer des herbes indésirables, soit à infrarouges, soit à flammes directes ou soit encore à mousse chaude, cette dernière conservant la chaleur suffisamment longtemps pour qu'elle puisse tuer les cellules apicales des plantes ou toute leur partie aérienne. De tels appareils, légers et donc facilement utilisables par les jardiniers amateurs, sont équipés d'un brûleur et alimentés par une cartouche ou une bonbonne de gaz liquide sous pression.
La chaleur qu'ils dégagent provoque un choc thermique capable de faire éclater les cellules des plantes à éliminer, surtout les annuelles, qui meurent au bout de 3 jours. Cette technique de désherbage permet d'éviter l'emploi d'herbicides chimiques assez polluants pour les autres plantes. Mais attention : ne l'utilisez surtout pas sur un sol trop sec, cela afin d'éviter le déclenchement d'un incendie que vous pourriez avoir du mal à circonscrire !

La discrète arenaria de bertolinii Un drôle de cube, un dé d'un genre nouveau ? Un petit bonhomme tout penaud qui s'est échappé d'un jeu vidéo ? Rien de tout cela, il s'agit d'un grain de pollen sur l'anthère d'une Arenaria bertolinii, de la famille des Caryophyllacées, qui est une espèce endémique des massifs de la Sardaigne, de la Corse et du massif des Apennins. L'anthère étant la partie terminale de l'étamine qui est l'organe mâle de la fleur, c'est là que se niche le pollen. Difficile de se représenter cette petite plante tapissant les sols rocailleux, ou s'insérant dans les murs fissurés, elle fleurit en multiples petites fleurs blanches nervurées dont le calice s'ouvre, s'évasant sur de fines étamines et contrastant avec son feuillage vert profond.Grain de pollen sur l'anthère de l'Arenaria bertolinii. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
La poétique véronique petit-chêne Quel nom poétique ! Véronique fut d'ailleurs un prénom très populaire dans les années 1960, aujourd'hui, totalement abandonné. La véronique petit-chêne ou Fausse Germandrée est une petite plante vivace et tapissante aux fleurs bleues qui se rencontre dans les prés et les forêts claires aux abords des régions montagneuses. De la famille des Scrofulariaceae, la Veronica chamaedrys est appelée « petit-chêne » en raison de ses feuilles sinuées, c'est-à-dire dont les bords, découpés et arrondis, font penser aux feuilles du chêne. Ses fleurettes sont disposées en grappe, c'est une plante hermaphrodite avec une corolle à 4 pétales et 2 étamines qui entourent un minuscule pistil. Le fond de sa corolle est blanc, veiné de traits pour diriger les insectes pollinisateurs vers le nectar et les organes sexuels de la fleur, ce qui donnera naissance à un fruit en forme de petite capsule plate. L'artiste, ici, a microphotographié la partie supérieure de l'étamine, l'anthère, qui est sphérique. La véronique est d'une beauté éphémère, s'ouvrant le matin sur un bleu vif, rosissant au crépuscule et s'éteignant au lendemain soir.Anthère de la véronique petit-chêne. Veronica chamaedrys. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le pin voyageur Le pin, ou Pinus, est gymnosperme comme la plupart des conifères, il ne fleurit pas et ne donne pas de fruit. Monoïque, un même sujet possède à la fois des cônes mâles sur ses branches inférieures et des cônes femelles sur ses branches supérieures. Que la pomme de pin soit mâle ou femelle, chacune des écailles des cônes abrite les organes reproducteurs. C'est au printemps que les cônes mâles des pins libèrent leur pollen sous forme de poudre jaune. Le grain de pollen, équipé de deux petits sacs d'air qui lui assurent sa flottabilité dans l'air, est transporté par le vent, c'est un mode anémogame. Il cherchera ensuite à s'engouffrer entre les écailles des cônes femelles qui s'ouvrent et sécrètent une substance piégeant le pollen. Lorsque les écailles des cônes femelles sont fécondées, elles se referment sur la graine laquelle, arrivée à maturité au bout de 8 à 24 mois selon les espèces, sera libérée. Équipée d'une petite ailette, la petite graine prendra à son tour son envol. Vous ne regarderez plus les pommes de pin comme avant ! Un grain de pollen de pin sur les poils d'une vigne. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le pollen de kohlrauschie velutina Cela ressemble à une friandise acidulée mais ce n'est pas un bonbon. Voici un grain de pollen de Petrorhagia dubia (kohlrauschie) ou plus communément œillet douteux. Cette plante est une caryophyllacée, une famille qui compte quelque 80 genres et 2.000 espèces telles que le dianthus, la saponaire, la stellaire, le silène, le lychnis et le gypsophile. La plante est assez commune sous le climat méditerranéen et ses fleurs, aux pétales bien séparés, d'un joli rose vif à magenta, sont enveloppées dans une bractée, comme encapsulées.Kohlruaschia velutina. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Fleur d'orge en son champ Regardez de plus près : ici, avec un logiciel de traitement de photo, l'artiste a superposé deux réalités du monde, une étrange rencontre entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, l'orge dans son champ et l'orge en son cœur. Ce sont les étamines de la fleur de l'orge que Rob Kesseler a capturé au microscope électronique à balayage, en la replaçant dans son contexte. L'orge est une plante dite autogame car elle s'autoféconde, la dispersion de son pollen est très faible, la fleur ne s'ouvrant pas ou peu.Chaque épillet comprend les organes mâles et femelles, dont les étamines, ici représentées. L'orge (Hordium) est une céréale de la famille des Poaceae, plante rustique qui s'enracine à plus d'un mètre de profondeur, et résistante aux sécheresses estivales. C'est l'une des plus anciennes céréales domestiquées depuis 15.000 ans ; elle se reconnaît avec ses épis terminés par de longues barbes, à la différence du blé. La France est le deuxième producteur européen d’orge et le premier pour l'orge brassicole, cette céréale se cultive dans le quart nord-est du pays.Étamine d'une fleur d'orge dans son champ d'orge fraîche. Barley on Barley. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le poireau sauvage du potager Toute ressemblance avec un poireau n'est que pure fiction... Et pourtant, pas tant que cela, il s'agit bien du pollen d'un poireau sauvage ou Allium ampeloprasum, ou encore poireau perpétuel, lequel se confond avec le poireau des vignes dont il est très proche. Il est l'ancêtre de notre actuel poireau classique présent sur les étals des marchés, l'Allium porrum. L'espèce appartient au genre Allium comprenant l'ail, l'oignon et le poireau, et à la famille des Amaryllidacées. Cette plante offre une belle inflorescence, toute ronde comme un ballon, dressée sur une hampe florale sphérique, composée d'une multitude de fleurs en clochette dont les étamines dépassent d'une corolle striée de pourpre. Du bulbe jusqu'aux feuilles, ce poireau se consomme cuisiné ou cru. Allium ampeloprassum. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Sophistiquée, la luzerne arborescente Un bijou ? un objet décoratif ? une merveille de la nature, cela ne fait pas l'ombre d'un doute et qui n'est autre qu'une graine de luzerne arborescente (Medicago arborea), un petit buisson méditerranéen de la famille des Fabacées. La luzerne arborescente pousse spontanément en abondance sur le bord des rivages, des falaises. Elle se plaît tellement que, en France, cette plante est considérée comme invasive, menaçant la flore de la garrigue du littoral méditerranéen. Elle a été autrefois cultivée comme plante fourragère, destinée à l'alimentation du bétail. Entomophile, sa pollinisation est faite par les insectes. S'épanouissant du printemps à la fin de l'été ; les multiples grappes de petites fleurs d'un jaune éclatant précèdent les fruits en forme de gousses spiralées,Graine de luzerne arborescente. Medicago arborea. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le raffinement de la scabieuse de Crète La finesse et la grâce qui se dégagent de cette photo fait immanquablement penser à une frêle danseuse dans son tutu de taffetas rose... Tant de raffinement dans cette composition naturelle nous éloigne pourtant des plates-bandes de nos jardins dont elle est une familière. Elle, c'est la Scabiosa cretica (famille des Caprifoliacées comme le chèvrefeuille ou le weigelia) un petit arbrisseau au port arrondi qui fleurit en touffes décoratives, bleu lavande, suivies de grosses fructifications décoratives persistantes. La scabieuse en fleurs forme comme un tapis de petits coussins dont les étamines saillantes émergent, telles des aiguilles de couture, ce qui fait le bonheur en particulier des papillons, ses insectes pollinisateurs. Au Moyen Âge, elle était utilisée pour soigner la gale et la lèpre.Graine de scabieuse de Crète. Scabiosa cretica. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le gros-minet des dunes de sable Voici un Gros-minet ou Queue-de-lièvre. Derrière ce curieux nom, qui ressemble plus à un sobriquet, se cache le lagure ovale, une plante herbacée de la famille des Poacées. Cette graminée souple pousse spontanément en touffe sur les pourtours méditerranéen et atlantique, et en Europe méridionale. Ayant entre autre fonction naturelle celle de fixer les dunes de sable, le lagure ovale se rencontre le long des chemins sableux bordant un littoral. D'un blanc crème, ses grosses panicules ovales, duveteuses et légères sont un appel à la caresse ; la plante est très appréciée pour ses inflorescences à l'aspect soyeux et décoratif, et souvent utilisée pour la confection de bouquets de fleurs séchées. Les anthères séchées du lagure ovale. Lagurus ovatus. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
L'astucieuse sauge Bien mystérieux, ce cocon violet qui semble si moelleux et si confortable qu'on se laisserait bien s'y lover. C'est en réalité un grain de pollen de sauge et, comme la plupart des grains de pollen, il contient deux ou trois cellules et deux noyaux. De la famille des Lamiacées, le genre Salvia est innombrable, quelque 900 espèces environ, annuelles ou vivaces, arbustives. Certaines propriétés médicinales sont attribuées, depuis l'Antiquité, à la sauge officinale et à la sauge sclarée mais plus généralement, cette plante aromatique est largement employée en décoctions et infusions, également pour parfumer les plats.Chaque plante, au fil de l'évolution du vivant, a élaboré son stratagème pour attirer les insectes pollinisateurs et assurer sa pérennité. Ainsi, la sauge a placé son nectar au fond de sa corolle afin que les insectes qui, en se frayant un passage, se frottent aux étamines et soient recouverts de pollen. Puis, repartent butiner ailleurs... Astucieux !Pollen de sauge. Salvia. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
Le plantain moyen mais utile Il pousse comme de la mauvaise herbe à laquelle il est apparenté, le plantain moyen, ou plantain cendré, est une petite herbe très commune, de la famille des Plantaginacées, dont la tige se garnit à la floraison d'un épi de petites fleurs blanches discrètes d'où s'échappe une multitude d'étamines lilas avec les fragiles anthères en suspension. Originaire de l'Eurasie, elle pousse dans les prairies humides, les champs, les abords des routes. Hermaphrodite, le plantain moyen est pollinisé par l'action du vent (anémogamie) et par les insectes (entomophilie), notamment les abeilles. Mauvaise herbe ou pas, il ne faut donc pas l'arracher de son jardin, de plus ses jeunes feuilles sont comestibles, et étaient déjà consommées durant l'Antiquité romaine.Pollen sur l'anthère d'un Plantain moyen. Plantago media. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
La lubrique orchidée sauvage Les scientifiques en sont arrivés à se demander si, au lieu de parler d'évolution, il ne faudrait pas plutôt évoquer une co-évolution, une influence réciproque entre plantes et pollinisateurs, qu'il soit insecte ou oiseau. En effet, il semblerait qu'à chaque fleur corresponde la petite bête qui disséminera son pollen. Par des couleurs ou des formes, des parfums ou des « guides du nectar », les fleurs font tout ce qui est en leur pouvoir pour attirer l'insecte (ou l'oiseau) qui va assurer la survie de leur espèce, en échange de quoi, l'insecte ou l'oiseau se nourrit du nectar produit par la fleur.Certaines plantes utilisent ainsi le mimétisme et même des leurres sexuels, comme l'orchidée terrestre, ou sauvage, l'Ophrys, dont l'un des pétales (le labelle) imite l'abdomen de la femelle de l'insecte pollinisateur, tout en libérant des pseudo-phéromones, ce qui incite l'insecte mâle, et le faux-bourdon, à avoir un comportement de pseudocopulation. Plongeant tête la première (pollinisation céphalique) au cœur, l'insecte en ressort tout collé de pollinies. Si sa stratégie ne fonctionne pas, l'orchidée Ophrys, a la possibilité de s'autoféconder, ce qui est un moindre mal mais n'est pas forcément bon pour le brassage génétique. Graine d'orchidée terrestre. Ophrys ferrum equinum. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
L'architectural acacia Serait-ce la nouvelle version d'un casse-tête, une sorte de Rubik's Cube monochrome ? C'est tout simplement la structure, d'un graphisme étonnant et rigoureusement symétrique, d'un pollen d'acacia. De la famille des Fabaceae, et parmi les 1.500 espèces, se comptent entre autres le mimosa d'hiver sous nos latitudes, mais aussi l'espèce Acacia senegal, dans les régions semi-arides, qui produit la vraie gomme arabique et abrite de nombreux oiseaux, ou d'autres encore, comme l'Acacia drepanolobium qui vit en symbiose avec certaines espèces de fourmis. L'acacia est souvent confondu avec le Robinia pseudoacacia. Pollen d'acacia. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
La piquante santoline petit-cyprès Ce pompon aux pics acérés semble équipé pour affronter l'adversité. Son étrange ressemblance avec la coque d'un marron, le fruit du marronnier d'Inde qui orne nos parcs publics, s'arrête là. Ce n'est qu'un petit grain de pollen de santoline petit-cyprès qui pousse sous le climat méditerranéen. Les fleurs en forme de boule de la Santolina chamaecyparissus sont très appréciées des abeilles. Ce petit arbrisseau forme une touffe compacte et bien arrondie au feuillage duveteux et gris mais aux fleurs toutes rondes d'un jaune éclatant. Dégageant une forte odeur de camphre en froissant les feuilles, les rameaux de santoline, placés dans les armoires, auraient la vertu d'être antimites. La santoline aurait des propriétés médicinales, vermifuges, entre autres.Santolina chamaecyparissus. © Rob Kesseler. Tous droits réservés
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