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    Facebook : après le social graph, le graphe d’intérêt ?

    Facebook : après le social graph, le graphe d’intérêt ?

    En juillet 2010, Chris Dixon - cofondateur de Hunch, un moteur de recommandation social personnalisé - expliquait que nous allions passer de l'époque du « graphe pour les gouverner tous » à des graphes sociaux plus spécifiques, construits autour de concepts comme le goût (comme s'y essaye Hunch), la localisation (Foursquare), la confiance... Des concepts qui pourraient devenir le fondement de ce qu'on n'appelle non plus le graphe social (le réseau des gens avec lesquels vous êtes en relation), mais le graphe d'intérêt (le réseau des gens qui partagent des centres d'intérêt avec vous, mais que vous ne connaissez pas nécessairement), explique Om Malik.

    Les amis Facebook d'un internaute ne partagent pas forcément les mêmes intérêts, le graphe d'intérêt est plutôt personnel. © Futura-Sciences-Facebook

    Les amis Facebook d'un internaute ne partagent pas forcément les mêmes intérêts, le graphe d'intérêt est plutôt personnel. © Futura-Sciences-Facebook

    Le graphe d'intérêt Facebook n'est pas forcément partagé

    Le graphe social et le graphe de recommandation de FacebookFacebook ont des limites, on l'a vu. S'ils sont une base pour construire des médias sociaux, ils ont également ses défauts : la réciprocité de l'amitié, la limite du like pour mesurer les objets que l'on partage et la limite des relations que le système sociotechnique instaure... Vos meilleurs amis peuvent avoir des goûts musicaux diamétralement opposés aux vôtres. « La musique, les films, les livres, les préférences quelles qu'elles soient... sont autant de domaines où les gens ont des goûts qui ne sont pas nécessairement influencés par leurs amis ou pas par une large part de ces amis. Il n'est pas surprenant si les services de musique les plus réussis sont plutôt organisés autour du graphe de vos goûts musicaux qu'autour du graphe social musical de vos amis », explique Nathaniel Whittemore sur le blogblog d'Assetmap.

    L'enjeu pour de nombreuses start-upsstart-ups désormais n'est plus de s'intéresser au graphe social (qu'il est possible de récupérer de nombreux services via les interfaces de programmation qu'ils proposent - on en parlera plus loin dans ce dossier), qu'au graphe d'intérêt pour construire des systèmes de recommandations toujours plus efficaces.

    Nonobstant, les plateformes sociales sont devenues des systèmes techniques par lesquels nous parcourons le Web. Le graphe social a conquis le jeu (Farmville en est un très bon exemple), l'e-commerce, l'information... Nous observons déjà le web non plus de la manière dont il est éditorialisé (via les flux RSSRSS des sites d'origines), mais par le prisme du filtre de nos relations sociales (via TwitterTwitter ou Facebook...). Nos relations sont transformées par les plateformes sociales : il devient important de suivre certains propulseurs plutôt que d'autres. Nos relations en ligne sont technologisées par le rôle que jouent ces plateformes dans notre approche des services existants qui les intègrent.