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Il n’y a pas de Web sans API
Les APIAPI sont la clé du Web social et du Web des données. C'est par elles que transitent les données. C'est par leur croisement que se construisent de nouveaux services et de nouvelles connaissances. Si les données sont les entrepôts d'information, nul n'y accède sans clé, et cette clé, ce sont les API.
Les API sont la clé du Web social. © DR
La bataille du croisement des contacts
Mais c'est là un Web dans lequel l'utilisateur n'a qu'une place congrue. Les enjeux sont ailleurs, comme le montrait la récente bataille entre FacebookFacebook et GoogleGoogle permettant de croiser les contacts des utilisateurs :
« Dorénavant, les services Web ne pourront utiliser l'interface de programmation (API) qui gère les contacts de GmailGmail que s'ils "autorisent en contrepartie l'exportation des mêmes informations de contacts de manière simple".
De nombreux services utilisent l'API de Gmail pour faciliter l'inscription de nouveaux utilisateurs : lorsque l'utilisateur rentre son adresse, le service peut très facilement accéder à son carnet de contact, et donc lui signaler quels sont ses correspondants qui sont déjà inscrits sur le service, ou lui proposer de leur envoyer une invitation. Facebook, notamment, utilise cette API pour proposer aux nouveaux inscrits de retrouver et d'ajouter comme "amis" les correspondants Gmail.
Or Facebook se refuse à proposer la même option aux services tiers. Un nouvel inscrit sur Gmail ne peut pas rentrer son identifiant Facebook pour ajouter automatiquement à son carnet d'adresses ses "amis" du réseau social. »
La guerre des API
La guerre des stratégies autour des API (à savoir la façon dont elles sont proposées, ouvertes, payantes à partir d'un certain seuil d'utilisation, gratuites, réciproques...)) est en train de façonner l'internetinternet et tout ce qui en dépend. Pour la plupart des sociétés de l'internet, être accessible via une ou plusieurs API est essentiel pour le développement de son service. Mais pour certains acteurs, la surutilisation de leurs ressources pose question. Les stratégies s'affinent à mesure et peuvent être très différentes d'un service l'autre. Certains acteurs ne vont proposer que des API payantes. D'autres vont proposer des API très ouvertes pour être exploitées par le plus grand nombre. D'autres au contraire, semblent vouloir de plus en plus distinguer qui peut accéder ou non à ses API...
Désormais, la plupart des grands services Web proposent leurs API. Initiés dès 2000 par l'API d'eBay puis par celle d'AmazonAmazon, elles se sont depuis multipliées : d'abord par celles des grands acteurs du Web 2.0 permettant l'explosion des mashups, puis par le développement des API des sites sociaux depuis 2006, comme l'explique très bien Clément Vouillon. Désormais, non seulement tous les sites sociaux proposent une API - comme Linked-in -, mais le phénomène touche des services plus petits, des start-upsstart-ups moins connues, qui misent sur le développement d'interfaces de programmation pour assurer leur développement.