On pensait qu'Elon Musk dominait le marché balbutiant de l'implant cérébral, mais c'était sans compter sur Synchron. La start-up australienne a annoncé avoir lancé un registre de patients afin de mener une étude à grande échelle sur les effets de son implant. Un projet notamment soutenu par Bill Gates et Jeff Bezos.
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Elon MuskElon Musk doit-il s'inquiéter pour son implant cérébral ? Quelques semaines après l'essai clinique fructueux de Neuralink sur un patient qui a pu jouer aux échecs et déplacer un curseur sur écran par la pensée, l'entreprise australienne Synchron a annoncé avoir lancé un registre de patients, étape indispensable pour la validation clinique de son implantimplant.
Un signe que la start-up est fin prête à mener une étude à grande échelle. Et les volontaires souffrant de troubles moteurs comme la sclérose en plaques ou la sclérose latérale amyotrophiquesclérose latérale amyotrophique ne devraient pas manquer, puisque de nombreux centres scientifiques et de recherche américains ont déjà fait part de leur souhait de participer aux essais. En outre, la start-up bénéficie de soutiens de taille, puisque certains de ses investisseurs ne sont autres que Bill GatesBill Gates et Jeff BezosJeff Bezos.
Un seul marché, deux méthodes
Sur le papier, Neuralink et Synchron affichent des ambitions similaires : permettre le contrôle d'appareils par la pensée, pour l'instant principalement destinés aux personnes souffrants de maladies chroniques handicapantes. Pour ce faire, les deux concurrents n'ont cependant pas la même méthode, et c'est là que le bât blesse du côté d'Elon Musk : Neuralink utilise une puce implantée directement dans le cerveaucerveau.
De son côté, Synchron a opté pour une approche endovasculaire mini invasive. Traduction : l'implantation du dispositif se fait à l'intérieur des vaisseaux sanguins de manière à réduire au maximum l'invasivité de la procédure. Dans ce cas, l'implant est inséré dans la veine jugulaire, puis navigue à travers le système vasculaire jusqu'au cerveau, où il se positionne au niveau du cortex moteur. Cette méthode évite une intervention chirurgicale directe, ce qui accélère la récupération et diminue les chances d'infections ou de complications post-opératoires.
Une différence de taille qui pourrait influencer le marché et l'acceptation par les autorités réglementaires. Reste qu'au vu de la nouveauté de ce type de dispositifs et des questions éthiques et sanitaires qu'ils soulèvent, le marché est prometteur, mais très incertain, et aucune commercialisation n'a pour l'instant été approuvée par la FDA, le service de pharmacovigilance américain.
Cette interface Humain-machine est très prometteuse et beaucoup moins invasive que Neuralinlk
Article d'Edward BackEdward Back, publié le 20 février 2023
La startup Synchron vient de commencer une nouvelle série d'essais de son implant cérébral Stentrode, cette fois aux États-Unis. Grâce à un nouveau financement à hauteur de 75 millions de dollars, la firme s'approche un peu plus de la commercialisation.
Loin des feux médiatiques d'Elon Musk avec son implant cérébral Neuralink, d'autres entreprises planchent sur les interfaces cerveau-machine. La startup Synchron en fait partie, avec un concept très intéressant et qui nécessite une intervention beaucoup moins invasive. Son implant a déjà été testé sur un total de sept personnes aux États-Unis et en Australie, des patients paralysés qui peuvent désormais s'en servir pour utiliser un ordinateur et écrire du texte.
Plutôt qu'un implant placé dans le cerveau pendant une opération, et donc qui nécessite l'intervention d'un neurochirurgien et comporte de nombreux risques, Stentrode prend la forme d'un stentstent. Il est inséré par la jugulaire pour atteindre une veine au niveau du cortex moteurcortex moteur dans le cerveau, une opération bien plus simple et moins risquée que pour le Neuralink, par exemple. Les électrodesélectrodes sont directement reliées à un petit boîtier implanté au niveau du torse qui permet de collecter et transmettre les données.
Un financement de 75 millions de dollars
Synchron a récemment annoncé un financement à hauteur de 75 millions de dollars, avec des investisseurs comme Bill Gates et Jeff Bezos. Grâce aux premiers essais menés en Australie, les chercheurs ont pu publier un article dans la revue JAMA Neurology montrant que les performances et la qualité du signal sont restées stables pendant 12 mois pour les quatre patients l'ayant reçu.
La firme vient de commencer une nouvelle série d'essais, cette fois aux États-Unis, et compte équiper encore six patients. Actuellement, elle se concentre sur l'utilisation en tant que neuroprothèse, autrement dit pour permettre de retrouver certaines fonctionnalités. Les patients qui l'ont déjà reçu peuvent envoyer des SMS, des e-mails, et même faire des courses en ligne. Synchron s'intéresse également à deux autres utilisations, avec la neuromodulation, qui consiste à une thérapiethérapie par stimulation cérébrale profonde, et des diagnosticsdiagnostics neurologiques pour pouvoir étudier les structures du cerveau et les lésions cérébrales.
Le contrôle de l’ordinateur par la pensée devient réalité
Deux hommes australiens souffrant d'un trouble neurodégénératif ont reçu un implant cérébral appelé Stentrode. Installé dans le cerveau en passant par la jugulaire, il permet de contrôler un ordinateur en pensant à des mouvementsmouvements du corps.
Article d'Edward Back, publié le 06/11/2020
Un nouvel appareil devrait grandement améliorer le quotidien des personnes paralysées. Des chercheurs de l’université de Melbourne en Australie ont commencé les essais cliniquesessais cliniques d'un petit implant cérébral appelé Stentrode. Cet appareil a été conçu à l'origine pour permettre à des personnes paralysées de commander un exosqueletteexosquelette. Toutefois, les premiers patients à en bénéficier, atteints d'une maladie des motoneuronesmotoneurones (MND), l'utilisent pour contrôler un ordinateur par la pensée.
D'un diamètre de 8 millimètres et une longueur de 40 millimètres, Stentrode prend la forme d'un stent logé dans une veine située sous le crânecrâne. Il est inséré via la jugulaire juste au-dessus de la claviculeclavicule et guidé jusqu'à un emplacement au-dessus du cortex moteur primaire. Cela évite ainsi une chirurgiechirurgie lourde qui accompagne habituellement les implants cérébraux.
Philip O’Keefe explique comment il utilise le Stentrode pour contrôler son ordinateur en imaginant différents mouvements de son corps. © Stentrode
Une mise sur le marché américain d’ici cinq ans
Le Stentrode, qui contient 16 capteurscapteurs, est relié par un fil de 50 centimètres de long à un transmetteur infrarougeinfrarouge logé dans la poitrine. Un récepteur externe est porté par-dessus cet emplacement et relié à un ordinateur. Deux hommes australiens en sont ainsi équipés, le premier depuis le mois d'août 2019, le second depuis avril 2020. L'un des deux hommes, Philip O'Keefe, explique qu'il lui suffit d'imaginer un mouvement pour réaliser une action sur l'ordinateur, comme bouger sa chevillecheville gauche pour un clic.
Le système leur permet d'écrire à une vitessevitesse de 20 caractères à la minute, avec une précision de plus de 90 %. Un troisième participant a déjà reçu l'implant, et les chercheurs espèrent une autorisation pour des essais cliniques sur une centaine de personnes aux États-Unis. Les chercheurs comptent toujours travailler sur le contrôle d'un exosquelette, mais pour l'instant se concentrent sur l'utilisation avec un ordinateur. Ils espèrent obtenir l'approbation de la FDAFDA américaine pour une mise sur le marché d'ici cinq ans.
Cet implant bionique pourrait faire remarcher des personnes paralysées
Article de Marc ZaffagniMarc Zaffagni, le 12/02/2016
Un groupe de personnes paralysées vont recevoir un implant cérébral de la taille d'une allumetteallumette. Baptisé « stentrode », il doit leur permettre de manœuvrer un exosquelette grâce aux ondes cérébrales. Fait d'un alliagealliage de nickelnickel et de titanetitane, ce dispositif peu invasifinvasif sera implanté dans un vaisseau sanguin à proximité du cortex moteur. Testé avec succès sur des moutons, il va faire l'objet d'un essai clinique dès l'année prochaine.
D'importants progrès ont été accomplis ces dernières années sur les interfaces neuronales. Ils ont ouvert la voie à la création de prothèses de membres ou d'exosquelettes manœuvrables grâce aux ondes cérébrales mais aussi de membres bioniques dotés d'un sens du toucher. Dans tous les cas, ces systèmes reposent sur des implants qui doivent être installés sur le cerveau. Une chirurgie lourde et très invasive qui n'est pas exempte de complications post-opératoires.
Une équipe de chercheurs de l'université de Melbourne (Australie) vient de publier un article scientifique dans la revue Nature Biotechnology dans lequel elle décrit ce qu'elle appelle le « saint Graal de la recherche en bionique ». Il s'agit d'un implant flexible glissé dans un vaisseau sanguin qui peut enregistrer les ondes cérébrales du cortex moteur sans être en contact direct avec le cerveau. Ce « stentrode », comme il a été baptisé, est en fait un stent fait de filaments de Nitinol (alliage de nickel et de titane biocompatible) tressés en nid d'abeilles. À chaque intersection du maillage, des électrodes miniatures vont servir à enregistrer l'activité électrique produite par les neuronesneurones au moment où la personne pense à une action physiquephysique précise.
Dans le dispositif imaginé par les scientifiques australiens, ces signaux seront ensuite transmis à un ordinateur via un émetteur sans fil relié au stent qui les encodera avant d'envoyer l'ordre à l'exosquelette. Cette structure souple et expansible de trois millimètres de large est placée dans un vaisseau sanguin qui passe sur le cortex moteur grâce à un cathétercathéter inséré depuis l'aineaine. Une technique utilisée depuis des années en cardiologie. Une fois le cathéter retiré, l'implant va se déployer pour venir se plaquer contre les parois du vaisseau. Protégé à l'intérieur du vaisseau sanguin, il peut demeurer indéfiniment sans causer de dommages. Plus besoin de pratiquer une craniotomiecraniotomie lourde à supporter pour le patient, sans compter les risques d'infection qu'elle entraîne.
Stentrode : pas de débouchés commerciaux avant 2022
Des tests ont été effectués sur des moutons pendant près de 200 jours. À mesure que l'implant était absorbé par les parois du vaisseau sanguin, le signal qu'il enregistrait gagnait en puissance. Il a atteint les 190 hertzhertz, ce qui, d'après les chercheurs, équivaut aux performances actuelles des capteurs implantés directement sur le cerveau.
Un essai clinique doit débuter l'année prochaine. Il se déroulera avec des volontaires paraplégiques ou tétraplégiquestétraplégiques triés sur le volet qui devront satisfaire à plusieurs critères : être jeune, avoir subi une lésion de la moelle épinièremoelle épinière depuis moins d'un an et être en capacité d'utiliser un exosquelette. De plus, ces patients vont devoir apprendre à utiliser l'interface neuronale, c'est-à-dire à « coder » les signaux pour que l'exosquelette accomplisse le mouvement voulu. Cela revient à réapprendre à se tenir debout et à marcher. Un processus qui demandera des mois d'efforts pour entraîner le cerveau et devenir plus fluide.
Cette interface neuronale ouvre d'autres perspectives. Elle pourrait également être utilisée pour surveiller l'activité cérébrale de personnes atteintes de la maladie de Parkinsonmaladie de Parkinson, de troubles obsessionnels compulsifstroubles obsessionnels compulsifs ou de dépression. Encore mieux, elle pourrait servir à émettre un signal pour stimuler le cerveau électriquement en coordination avec un œil bionique. Là encore, la possibilité de venir placer l'implant dans un vaisseau sanguin en contact avec le cortex visuel serait bien moins complexe et risquée qu'une chirurgie.
Il y a donc des perspectives prometteuses mais encore beaucoup de travail pour les faire aboutir. Ce projet a été cofinancé par le gouvernement australien et la Darpa, l'agence de recherche et développement de l'armée américaine. Deux des chercheurs qui ont mis au point cet implant ont créé une entreprise baptisée SmartStent qui va s'employer à commercialiser cette technologie à l'horizon 2022.